Depuis le début de ce blog, j’ai évoqué à maintes reprises les masques et nous allons en reparler prochainement avec les masques d’initiation dans les cultures Yaka et Suku…et tout le temps, d’ailleurs…parce que « les masques racontent les hommes »…
Voilà donc quelques généralités livrées en vrac :
Un masque, ce n’est seulement l’élément facial (ou le heaume ou le cimier que nous connaissons); c’est aussi et surtout le costume, le danseur, l’entité qu’il représente et ses accessoires.
Chaque masque s’exprime généralement par la danse, accompagné d’une musique et d’un chant qui lui sont propres. Il s’exprime aussi par le biais d’une langue secrète ; ce qui renforce son caractère surnaturel et se trouve donc accompagné d’un interprète.
Les masques appartiennent à une société, une confrérie bien codifiée qui est importante, souvent puissante.
Il s’agit généralement d’une société religieuse masculine dont les membres sont également détenteurs d’un pouvoir politique.
Ainsi, c’est souvent par le biais de la structure initiatique d’une société des masques que se forme l’homogénéité culturelle d’un village.
Même si la méthode peut apparaître un peu réductrice, on peut dresser une grossière typologie des masques selon leur fonction.
Ils peuvent donc :
- Incarner une divinité ou un esprit (quand le masque danse, l’esprit sollicité s’anime),
- Avoir une fonction sociale (les masques juges par exemple qui arbitrent les conflits),
- Etre utilisés dans le cas de l’initiation des jeunes : ils protègent les initiés, délivrent un savoir…
- Etre utilisés dans le cadre de rites agraires,
- Dans des rites liés à la fécondité féminine,
- Dans des rites funéraires (guident les esprits des défunts dans le royaume des morts afin de ne pas rester à errer auprès des vivants..),
- Et puis, avoir une simple fonction festive : il s’agit là des masques profanes que toute la communauté peut voir…
Pour illustration :
Voici l'exemple d'un masque-antilope, masque cimier, porté chez les Bambara à l'occasion de rites agraires
Alors que ce masque-antilope, chez les Bwa, est un masque facial porté pour les réjouissances mais qui accompagne aussi les enterrements.
Photos : © Musée de Neuchâtel.