Les masques d'initiation Yaka et Suku

La société d’initiation chez les Yaka est le NKANDA et le MUKANDA chez les Suku.
Elle s’occupe des jeunes gens de 10 à 15 ans afin de leur prodiguer un enseignement tant sur le plan des connaissances (dans tous les domaines y compris les chants, les danses, les contes traditionnels, les plantes médicinales…) que sur le plan de l’épanouissement physique.
L’initiation met particulièrement l’accent sur l’importance de la descendance et par conséquent sur les pratiques sexuelles.
L’enseignement s’étale sur une ou trois années au cours desquelles les jeunes sont éloignés du village pendant des temps de retraite.
L’initiation prend fin avec la circoncision et c’est l’occasion de grandes cérémonies.
De manière générale, les masques d’initiation ont un nez proéminent, « en trompette » ou retroussé; marque d’une puissance sexuelle certaine.
Tous ces masques sont brulés à la fin de l'initiation.
On coupe alors les nez et on recueille leur cendre afin de la conserver pour la prochaines cérémonies de circoncision.
Il existe une hiérarchie dans les masques d’initiation Yaka : Le NDEEMBA est le masque "courant" qui peut être porté par les jeunes initiés et le KHOLUKA est le plus important.

Ce dernier apparaît seul lors des cérémonies marquant la fin de la période de réclusion.
C’est un masque toujours très coloré.
Des petites scènes sont représentées sur la face ou surmontent le masque, toujours avec une composante sexuelle ou en rapport avec les cycles du soleil et de la lune.
Il existe une très grande créativité des formes
(choisir dans le menu déroulant "Yaka peoples" pour accéder à la belle collection du National Museum of African Art de Washington).






Le masque KAKUNGU chez les Suku est particulièrement remarquable : il a de très grosses joues, le menton proéminent (voir l'album photos).
Il intervient au début de l'initiation pour chasser tous ceux qui sont venus aider à la préparation mais qui n'ont plus rien à voir avec l'initiation…il est là afin de semer « la terreur ».

Il existe encore un type de masque particulièrement fascinant.
Il s’agit du Mweelu chez les Yaka (ou Mwila chez les Suku).
Son nez est constitué par le bec d’un calao.
Sa fonction consiste à voler la nourriture au village afin de l'apporter aux jeunes pendant les temps de retraite.

Photos 1 et 2 : ©The National Museum of African Art, Smithsonian Institution.
Photo 3 : © Ethnographic Museum Zagreb

Comments

[Rédigé par : Lunettes Rouges]

Une vraie encyclopédie !
Quel est le sens de la destruction du nez/sexe du masque (coupé, brûlé, réduit en cendres) au moment où le jeune homme, circoncis, devient un homme, et où donc, je présume, l'activité sexuelle est désormais licite pour lui ?

[Rédigé par : Lyliana]

Je pense qu'il s'agit seulement de signifier, qu'arrivé à maturité sexuelle, le jeune homme se "dépouille" de son sexe "d'enfant" (comme la symbolique de la "vieille peau" ou des "vieux vêtements" qu'on laisse derrière soi;dans les passages de purification par exemple)...Ici, les cendres sont néanmoins récupérées pour servir d'amalgame dans le prochain rite de circoncision...elles gardent donc encore un pouvoir "en puissance"..

[Rédigé par : Lyliana]

..quant à l'activité sexuelle permise...oui effectivement...mais c'est surtout le mariage en priorité afin d'assurer une nombreuse descendance

[Rédigé par : Virgin Pussy Knickers]

well.. it's like I knew!

[Rédigé par : Beaujean]

Je ne retrouve pas la référence au nez trompette?
Est ce Bourgeois ou un autre auteur?
Désert Occidental

[Rédigé par : Martine B.-P.]

Oui, Bourgeois, Arthur P., Art of the Yaka and the Suku