J’évoquais dans ma dernière note, ces statues magiques de l’aire culturelle Kongo (de la frontière du Congo et de la République Démocratique du Congo; de part et d’autre du fleuve Kongo).
Il serait bon de dire un mot sur ces minkisi…
Les Minkisi (c’est le pluriel de Nkisi) constituent véritablement l’incarnation d’une entité spirituelle qui se soumet à une contrôle humain au travers de rites.
Ils sont utilisés pour résoudre toute sorte de problèmes (maladie, stérilité, conflits…).
Ce sont généralement des statues antropomorhes de 15 à 30 cm de haut, possèdant une cavité ventrale dans laquelle est placée la charge magique : le bilongo.
Celui-ci est composé de diverses substances végétales et animales et est placé dans la cavité refermée par un bouchon résineux orné de coquillages ou de miroir.
L’acte de refermer ce réceptacle n’est pas anodin car il indique que les puissances invoquées peuvent être maîtrisées.
C’est le devin, le Nganga, qui au cours d’une cérémonie place la charge et de ce fait active les pouvoirs de la statue.
Par la suite, puisqu’il est l'intercesseur entre la personne qui vient le consulter et le Nkisi, le Nganga lèche un clou ou un élément de métal et l'enfonce dans le corps de la statue.
Il « réveille » ainsi l’esprit du Nkisi qu’il peut solliciter par des invocations.
Les oeuvres qui sont le plus souvent exposées dans nos musées appartiennent à la famille des Minkisi et sont des Minkondi ou Zinkondi (ce sont les pluriels de Nkonde (resp.Nkondi)).
Ce sont des œuvres relativement rares, de grandes tailles (généralement 1 mètre) avec un aspect effrayant : corps massif, épaules puissantes, brandissant parfois une lance, bouche ouverte qui dévoile des dents agressives…
La fonction principale des Minkondi est de rétablir l’ordre social dans la communauté.
Ils sont donc utilisés au cours de pratiques rituelles publiques. Malgré leur aspect effrayant, on comprend qu’ils jouent un rôle positif, protégeant la communauté contre le mal.
À voir la superbe exposition en ce moment au Musée Dapper: « Brésil, l’héritage africain », montrant, comment certains « référents symboliques » (par exemple de la culture Kongo) se sont transmis de l’autre côté de l’Atlantique.
Des billets plus tardifs : Des minkisi Loango ... aux fétiches oubliés.
Photo 1 : © Archives Musée Dapper/ Hughes Dubois
Photo 2 : © Musée Dapper
C'est horrible! Faites brûler sauge et encens et éloignez vous en!
Rédigé par : Jeff | 17 août 2019 à 22:48
Qui expliquera à "Jeff" ce qu'est l'anthropologie et que ses peurs reflètent seulement le contexte du folklore judéo chrétien dont nous n'avons finalement que faire, en dehors d'un simple objet d'étude digne d'intérêt bien sûr.
Rédigé par : Obia man | 06 novembre 2022 à 14:51