La société féminine Sandé chez les Mendé n’est pas la seule société féminine d’initiation en Afrique de l’Ouest.
Chez les Sénoufo, auprès du puissant Poro, cohabite l’association TYEPKA gérée par les femmes.
S’occupant de l’initiation des jeunes filles; on les remarque lors de funérailles, portant sur la tête des statues représentant une femme ou une maternité lors des cérémonies.
Le Sandé est, elle, unique: c’est la seule société féminine d’Afrique de l’Ouest à porter des masques : Ces fameux masques-heaumes que constituent les Sowei …
Masques très remarquables par leurs plis du cou; j’avais évoqué à leur sujet, la référence à des colliers…
(cf la note "Le Sandé: Une société des masques féminine"). Mais il semble que cette explication est fausse puisque les masques Sowei représentent un idéal de beauté féminine pour les Mendé.
Or, les plis de graisse constituent précisément une marque de beauté importante pour toutes les cultures d’Afrique de l’Ouest (et plus généralement en Afrique).
Le cou cannelé est donc la marque de ces plis de graisse, référence à l’abondance, à la fertilité de la femme.
De manière très concrète, lorsque les jeunes filles se retirent 3 mois dans la forêt, elles subissent entre autres rites, de véritables rites d’engraissement.
On les fait manger plus que de raison afin d’acquérir au moins un double menton !
Plus poétiquement, on a donné diverses interprétations à ces plis :
Référence à la chrysalide du papillon puisque le passage par l’initiation transforme la jeune fille en femme…
Référence à l’onde qui se propage à la surface de l'eau lorsque l’esprit aquatique du Sowei apparaît c’est-à-dire lorsque les femmes du Sandé dansent….
Toujours est-il, qu’au-dessus des plis, la petite bouche est close, les yeux en amande le sont aussi, référence au monde des esprits mais aussi attitude d’humilité et de réserve attendue de la part de prochaines épouses.
Photo 1 in Sylvia Ardyn Boone, 1990, Radiance from the water, Yale University Press.
Photo 2 : Michigan State University Museum.