Ce masque-cimier en forme de boa constrictor est l'a-mantsho-na-tshol: "celui qui possède la maîtrise des médicaments actifs".
Il est aussi appelé plus simplement BANSONYI en langue Susu.
Son envergure est d’environ 3 mètres de haut, il est l'image stylisée à forme ondulée du serpent.
C'est une très belle oeuvre monoxyle, polychrome.
Des fragments de miroir matérialisent le regard.
Il constitue le réceptacle d'un esprit puissant :
le Nikinanka associé à la guérison mais aussi à la fertilité.
Il est sollicité afin d'apporter la pluie, les récoltes généreuses et de beaux enfants pour les femmes stériles...
Ces masques sortent par paire car ils évoquent chacun une moitié du village et leur danse simule un affrontement illustrant la division de la communauté mais aussi les divisions possibles entre les jeunes et les vieux, les femmes et les hommes…
Aussi, aucun des deux masques ne remporte ce combat puisque l’important réside dans la préservation de l’harmonie d’une vie acceptée en communauté.
La danse de l'a-mantsho-na tshol réaffirme ainsi l'unité du village mais aussi le purifie en luttant contre la sorcellerie.
Il sort également au moment de l'initiation.
On rapporte qu'un des rituels consistait pour les jeunes gens à atteindre le masque en traversant une haie d'hommes qui les frappaient.
Sa danse est une succession de formes ondulant au-dessus d'un énorme costume de fibres.
Le masque va et vient de manière brutale.
L’athmosphère est très tendue et même dangereuse pour les non initiés.
Il peut prendre des voix différentes : il pleure comme un bébé et rugit comme un lion....
A priori aucun étranger n’a pu photographier la mascarade de l'a-mantsho-na-tshol (tout au moins lorsqu'il était considéré comme un masque sacré).
Photo 1 : ©Collection Martine Trepel
Photo 2 : ©Metropolitan Museum
Le Yin et le Yang ? Complémentarité plus qu'affrontement ? Il n'y a qu'en Occident qu'on ne sache pas faire ?
Rédigé par : Lunettes Rouges | 27 janvier 2006 à 00:27
Plutôt un peuple déraciné, perpétuellement repoussé qui a comme priorité l'unité et la préservation de son identité....
Complémentarité, oui, car le village est réellement séparé en deux parties l'une symbolisant le côté féminin et l'autre le côté masculin.
Ne soyons peut-être pas trop pessimistes sur l'Occident...les politiques menées actuellement par certains gouvernements africains ne sont pas forcément des modèles du genre...
et au niveau des individus???...espoir?
Rédigé par : lyliana | 27 janvier 2006 à 07:43
Merci d'avoir éssayé! J'apprécie votre article sur le socioculturel Baga. J'avoue que je suis très marqué et vous encourage. Toutefois, j'y trouve quelques lacunes que je voudrais rectifier pour le plus grand avantage de vos lecteurs.
Parlant d'Amantso nha Atsol ou tsol, vous dites qu'<>. Quoique l'interprétation ne soit pas exacte, je vous proposerais de dire Ninginanga (soussou) au lieu de Nikinaka. Le sitemu dirait du Ninginanga: "Dokra", entendez le Dragon tel que les chinois ou asiatiques le représentent. Ses yeux, dans le masque représentés par des miroirs, symbolisent sa puissant de feu et son omniscience. Je le dit pour avoir laissé mon prépuce dans la foret sacrée après avoir mangé celui de mes ancêtres. Comme intellectuel, je ne peux que contribuer à la découverte de ma culture si cela peut profiter aux uns et aux autres. Comme écriture, je vous proposerais d'écrire AMANTSO NHA ATSOL OU AMANTSO NHA TSOL au lieu de A-Mantsho nga. L'affixe A est la marque du singulier, pour dire le pluriel on dira Mantso, le sing. étant Amantso; quant à nga ça ne veut rien dire en Baga sitemu. Vous semblez melanger le Mosolokombo et Amantso nha tsol. Les deux figures que vous dénommez Amantso nha tsol se distinguent: l'interprétation bipartite que vous en faites est purement paulmienne et accuse une grande lacune pour ne pas dire erreur. La bipartition sociale est propre au groupe Baga dit Bulugnits ou Bulongic, alors que le groupe social SITEMU accuse un système de tripartition. L'erreur de D. Paulme a consisté à généraliser le système bulugnits(qui vient du Sitemu "Agbulunh" entendez les mélangés par rapport au groupe pur conservateurs Sitemu: Tstem, l'ancestralité) sur l'ensemble des Baga. L'univers sitemu est tripartite, voilà pourquoi son Amantso nha tsol est symbolisé par un seul masque de serpent pour manifester l'unité des trois articulations et appartenances Baga sitemu. Pour plus d'information, veuillez me contacter à cet adresse: [email protected]
Rédigé par : BANGOURA Ernest-Marie Abraham | 30 octobre 2006 à 11:51