Cette représentation anthropomorphe est un masque cimier appelé Demba, fréquemment (et improprement) nommé Nimba (puisqu'il s'agit de son appellation en langue Susu).
Cette œuvre constitue l’un des maques les plus volumineux d’Afrique de l’Ouest (plus de 50kgs).
Il s'agit d'un masque féminin :
Le buste (correspondant à une petite fraction du bloc de bois dans lequel a été taillé le masque) présente une forte poitrine aux seins tombants.
Celle-ci porte des motifs de scarifications enrichis par la présence de clous de tapissier en laiton.
Le bas du corps est simplement composé par quatre jambes informes : il sera porté par un homme au niveau des épaules grâce à des barres placées entre les montants (lequel pourra voir par des trous au niveau des seins).
Un cou fin et cylindrique mène à une tête très particulière qui se caractérise en premier lieu par son volume important.
On remarque sur le cou des présences de scarifications mais aussi une petite saillie à l’arrière permettant la fixation d'un volumineux costume végétal.
Le visage se compose d’un profil busqué remarquable, de deux grands yeux légèrement saillants et d’une petite bouche tubulaire.
À partir du nez, démarre une petite crête sur un grand front qui se prolonge par une grande crête transversale se terminant dans la nuque.
La coiffure est constituée de petites tresses de part et d’autre de la grande crête entourant des oreilles travaillées en forme de U horizontaux; un plus petit en relief est inséré dans un plus grand.
Le visage lui-même est complété par des motifs scarificatoires transversaux du creux des oreilles aux yeux s’arrêtant à un cercle de scarifications marquant l’ovale du visage.
D’autres encore ornent les joues.
La demba est une image de l'idéal féminin; elle symbolise l'établissement de la société mais ne représente ni un esprit ni une déesse comme on l'a longtemps cru.
À ce titre, c’est le comportement social de la femme qui est ici idéalisé dans ce masque :
Générosité (mère nourricière aux seins lourds); bonté mais aussi beauté.
Symbole de fertilité et de fécondité, la demba apparaît pendant les cycles de la culture du riz (semailles et repiquage puis le battage).
Symbole de « communauté », elle participe aux cérémonies du village : naissances, mariages, funérailles...
Les demba dansent à pas lents avec des inclinaisons du corps (lourdeur du masque); au rythme des tambours.
À l’extérieur des femmes chantent en lançant du riz sur les masques lui demandant ainsi protection pour la communauté.
Photo 1 : ©Musée du Quai Branly
Photo 2 : ©Musée Barbier-Mueller, Genève
Photo 3 : ©Musée d'Histoire Naturelle de Toulouse - Igor Delmas
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