Le delta intérieur du Niger, entre Mopti et Ségou, a été une zone de développement précoce et un carrefour de multiples cultures. Les Bozo, peuples du fleuve, pêcheurs ont cohabité très tôt avec les Bamana, les Soninké et plus généralement les autres ethnies présentes au Mali : les Malinké, les Dogons, les Senoufo et les Peuls.
En 1943, Théodore Monod découvrit à trois kilomètres au sud de Djenné, une large butte appelée Djenné Djeno (ou Jenne Jeno), site de l’ancienne Djenné dont l’apogée se situe au XIIIème siècle et qui fut abandonnée au XIVème siècle.
On spécule que cet abandon se fit au profit de Djenné où la ville moderne islamique commençait à se développer.
Le site fut fouillé de manière systématique par Roderick et Susan McIntosh entre 1977 et 1981.
Ces chercheurs mirent à jour 800 terres cuites de style homogène mais dont les fonctions demeurent mystérieuses.
Les figurines représentent une diversité iconographique remarquable, trace du cosmopolitisme de cette région à l'époque médiévale.
Les McIntosh avancent l’hypothèse que la multiplication de ces statuettes au XIVème siècle marqueraient l’existence d’une poche de résistance à l’Islam (et seraient donc des témoins de pratiques religieuses traditionnelles que nous ignorons).
Ce site a fait l’objet d’un intensif pillage…
Les McIntosh expliquent dans un article très intéressant Dilettantisme et pillage : trafic illicite d'objets d'art anciens au Mali comment ces pillages ont nui à leurs fouilles et les hypothèses qu’ils formulent sur les transformations sociales de l’époque.
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