Dans un pays où la royauté trouve son fondement au sein des pratiques de divination, les porteuses de coupe Luba ne sont pas de simples réceptacles décoratifs, mais des calebasses sacrées contenant du kaolin et d'autres éléments rituels par référence aux esprits protecteurs, les vidye.
Fabriquées dans les multiples ateliers évoqués pour les sièges à cariatide, les porteuses de coupe sont aussi les témoins des différents styles développés dans ces ateliers régionaux.
Remarquons encore celui du Maître de Buli. Ce dernier appelé Ngongo ya Chintu (Le grand léopard, le père des choses sculptées), a résidé dans le village de Kateba vers le milieu du XIXème siècle.
Il a développé un style sensible, avec des personnages maigres, projetés en avant. Des femmes agenouillées, pensives.
Il n'existe que deux porteuses de coupe du Maître de Buli dont la plus célèbre est cette dernière conservée au Musée de Tervuren.
D’autres porteuses de coupe semblent présenter une moins grande intériorité, assise parfois, ou en position dynamique.
Mais, dans tous les cas leur beauté se veut une invitation pour les esprits de la royauté à pénétrer dans la coupe, à y demeurer.
La coupe devient pour quelque temps, matrice de l'univers, lieu privilégié où les esprits d'ancêtres peuvent se manifester.
Photos 1 et 3 : ©Musée Dapper - Hughes Dubois
Photo 2 : ©The Royal Museum for central Africa (Tervuren) - Roger Asselberghs
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