Ne cherchez pas une vive émotion contenue dans cette figure de mère à l'enfant!
Les statues de Do Ba (ou Dyo Ba) ne sont pas démonstratrices d'affection maternelle.
Elles sont les représentantes de la mère accomplie et à cet égard, possèdent des insignes de pouvoir: Le siège à dossier sur lequel elles sont assises (longtemps on a cru qu'elles étaient des
« reines Bamana»), le bonnet porté par les chasseurs et pour certaines, un poignard le long du bras gauche
(cf. Mère à l'enfant au Metropolitan M.)
Ces statues sortaient lors du rituel du Gwan de la société du Dyo (Jo).
Si Do Nyeleni (Dyo Nyeleni) pouvait être considérée comme la petite préférée du Do, c'est-à-dire de Faro et Bemba
(cf. billet sur les Bamana et sur Nyeleni); Do Ba est
la mère du Do
figurant Faro.
Lors de ce rituel, les statues sont présentées aux femmes stériles.
Chacune d'entre elles doit lui offrir libations et sacrifices, et la parer de colliers.
La figure masculine Do Fa est le pendant masculin de Do Ba.
Il représente le père du Do figurant Bemba.
Il tient généralement une lance dans sa main droite et une corne renfermant des substances actives dans sa main gauche.
Avec Do Ba, le couple préside à la paternité et la maternité.
Ces statues du Gwan sont l'oeuvre du forgeron qui occupe une place importante dans la société Bamana, considéré comme un démiurge capable de transformer la matière.
Photos 1 et 2 : ©Daniel Tard
Photos 3 : ©Metropolitan Museum
Poster un commentaire
Vos informations
(Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.)
Quelle étrange résonance avec les Vierges assises à l'Enfant de l'époque romane; certes l'enfant, qui est parfois un adulte, est toujours tourné vers l'extérieur, le monde qui est invité à l'adorer, mais le visage de la mère a la même austérité, la même transcendance que ces mères Dyo Ba au-delà de toute considération humaine, telle que la tendresse maternelle ou filiale.
Rédigé par : Ch | 04 avril 2006 à 14:58