En pays Luba, plusieurs associations de «devins» co-existent.
Les Kilumbu sont des individus véritablement investis par les esprits vidye, les voyants Kitobo consultent les esprits des eaux et les Mubuki devinent l’avenir par la manipulation d’objets en bois frottés; ce qu’on appelle les oracles à frottement.
Le pilon de divination ci-contre fait partie de ces objets dont la base est enveloppée dans un sachet en peau de bête.
Frotté contre le sol, il permet à l’Ancêtre de se manifester lorsque la base du pilon adhère au sol.
Ces lubuko permettent d’interpréter les évènements du passé qui ont abouti à une situation présente.
Il en est de même pour ce type de cadre divinatoire, objet monoxyle sculpté dans une pièce de bois évidée, toujours céphalomorphe.
Les têtes sui ornent ces cadres rivalisent de beauté et sont la marque des différents ateliers Luba.
Cette dernière pièce a été collectée par l'ethnologue Emil Torday (qui a séjourné auprès du roi Kuba Kot a-Pey et qui ramena notamment en Occident les rares effigies Kuba Ndop).
L'association des prophètes Mbudye occupe une place particulière. Ils conservent les symboles sacrés, la connaissance des Luba.
Ce sont en quelque sorte les historiens de la Cour.
Ils utilisent des supports de mémoire, des écritoires sacrés : les lukasa, dont on peut voir un exemplaire ci-dessus. Il s'agit soit d'une boite plate évidée, à l'intérieur de laquelle, on fixe des perles et des boutons en grand nombre qui constitueraient une sorte d'alphabet (cela semble assez mystérieux...) soit, comme c'est le cas ici, une planche sculptée avec des signes mnémoniques.
Les membres du Mbudye (dont le roi est le premier de ses membres) sont aussi des danseurs mais de fait leur danse est en quelque sorte la manifestation d'une transe.
Toujours présente parmi les objets des devins, la calebasse chargée d'ingrédients secrets et magiques, dont le corps féminin constitue pour cette oeuvre à magnifique corolle en peau d'animaux et coquilles d'escargot, un réceptacle, seul digne aux yeux des Luba, d'accueillir les esprits.
Photos 1 et 5 : ©Musée Dapper - Hughes Dubois
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juste un coucou pour le plaisir de te retrouver, je reviens lire tes notes...
tendresses
Elisanne
(et ton voyage, raconte ...)
Rédigé par : double je | 22 avril 2006 à 13:34
Je t'ai envoyé un collègue, il a beaucoup aimé ton blog mais comme il n'est pas très au fait des usages de notre monde de la blogosphère, je te transmets ces compliments.
Rédigé par : Louvre-passion | 22 avril 2006 à 20:38