Le Musée Dapper accueille jusqu'au 13 Juillet, 2 expositions: Sénégal contemporain et
Masques, 50 visages.
Venue un peu plus particulièrement pour la seconde j'ai été interpellée par la première...
Dès l'entrée, les moustiques gigantesques d'Henri Sagna vous happent; arrivent au coeur d'une moustiquaire où il n'y a déjà plus de place pour respirer. Goût amer d'un festin sur le point de se terminer sur dos d'une Afrique exhangue...
Puis, c'est la grande salle du rez-de-chaussée. D'habitude, l'atmosphère est feutrée, sombre, confinée dans le noir comme on pénètre en secret au coeur des rituels de l'Afrique profonde... Aujourd'hui, en pleine lumière on est saisi par ces grandes sculptures de fer, d'argile. Surtout par ces têtes à l'intérieur desquelles de petites têtes blanches, anxieuses nous interrogent. Blancheur du kaolin si présent en Afrique pour évoquer le deuil ou la mémoire des ancêtres.
Une femme porte son enfant sur le dos; un semblant d'enfant; l'armature de fer laisse deviner le corps qui aurait pu être... Tous les personnages de Cheik Diouf sont figés dans une attente. Corps-squelette par contraste à ces têtes chargées, au sens fort du terme, de mémoire ou ces visages emplis de gravité.
Et il y a les autres. Cette femme nue enchaînée, plaquée au mur dans un mouvement qu'elle ne pourra faire; et une autre femme-calebasse, posée sur le sol; elle, presque trop lourde pour le mouvement.
Les choses sont pétrifiées; la mémoire est écorchée vive.
Il y a encore ce sanctuaire de Serigne Mbaye Camara qui a ramassé des débris rejetés par la mer, sur la plage de Gorée...
et «Les os de mes ancêtres» de Ndary Lo. On ne peut être plus explicite.
Les photographies sont extraites du catalogue de l'exposition
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Merci bien.
Votre blog c'est une reference pour moi.
Je vais prendre note.
Mes amitiés.
Rédigé par : C.S.A. | 13 mai 2006 à 20:20