Suite du parcours à travers les siècles sur l'évolution de notre regard sur «les autres cultures».
Après la découverte des ivoires de Sierra Leone et du Bénin au XVème siècle, le survol des cabinets du curiosités des XVIème et XVIème siècles, le rappel de la date «clef» au Bénin en 1897, voilà maintenant une note sur les premiers musées d'ethnographie.
Précisément, le Musée de Tervuren porte encore maintenant témoignage de ce que pouvait être un musée d'ethnographie à la fin XIXème siècle.
C'est ce que j'ai découvert en le visitant, il y a 8 jours. Tout d'abord des vitrines d'animaux empaillés... Généralement plus «vivants» que cette malheureuse antilope; ce sont plutôt des lions «en contexte» dans une savane d'herbes folles dévorant leur repas, des singes se balançant sur les arbres, des «mini troupeaux» de zèbres bien sagement enfermés et figés dans leur boîte de verre... Ce sont les dioramas zoologiques qui doivent faire le bonheur de enfants
Créé sous l'impulsion de Léopold II en 1897, ce musée devait donner à voir le Congo de l'époque : Possibilités de développement commercial pour la Belgique et preuves de la réalité de la présence belge dans le pays.
Le Musée devenait un outil économique et idéologique !
Animaux empaillés et objets ethnographiques y furent donc exposés.
En fait, ce qu'on voit de nos jours n'est pas ce qu'on devait réellement voir à la fin du XIXème siècle puisque les premiers ethnographes de Tervuren étaient influencés par les théories évolutionistes classant les cultures selon leur niveau de développement. C'est ce qui inspirait alors la manière de représenter les objets dans ces musées d'ethnographie.
Les conservateurs du Musée bénéficièrent longtemps du soutien des missionnaires qui tentaient de remplir les questionnaires ethnographiques très en vogue à l'époque et collectaient des objets.
Vers 1930, le Musée de Tervuren était désigné comme un Musée des arts et métiers indigènes et ce ne fut que vers les années 1950, lorsque F. M. Olbrechts devint directeur, qu'un courant esthétisant se développa. Le Musée devint l'un des premiers centres d'approche esthétique de l'art africain grâce à sa collection d'objets d'Afrique centrale.
Dans les années 60-70, on créa une salle d'ethnographie comparative avec des vitrines thématiques (probablement ce qu'on voit maintenant avec les objets utilitaires) et une salle d'art.
Actuellement, de nombreuses vitrines par thèmes, par ethnies s'enchaînent, avec quelques très rares cartels listant les objets et très peu d'explications.
La salle d'art vient d'être réaménagée début 2006.
Très sombre, (les photos sont ici un peu floues), c'est l'endroit où l'on peut admirer les plus belles pièces du Musée (celles qui ont fait notamment l'objet du très beau catalogue Trésors d'Afrique (exposition de 1995)).
La grande métamorphose du Musée est prévue pour 2010...À suivre...
Photo 1 : Carte postale.
Photos 2 à 6 : Photos de l'auteur.
Photo 7 : Couverture du catalogue Trésors de Tervuren.
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Rédigé par : Blavier Annick | 08 juillet 2007 à 11:36
Superbe musée et très agréable à visiter.
Rédigé par : schmitz Françoise | 30 mars 2008 à 12:57