Quelques mots encore sur les Luba parce qu'ils fabriquent des objets très particuliers que sont les porte-flèches. Ces insignes du pouvoir sont très travaillés et ornés presque systématiquement d'une représentation féminine.
Il en est de même pour les lances royales.
Moins prisés peut-être des collectionneurs, ces objets sont souvent moins connus.
Ces regalia renvoient au mythe de Kalala Ilunga, à ses relations conflictuelles avec son oncle Nkongolo.
Les porte-flèches, généralement sculptés dans un même bloc de bois, présentent un trident qui surmonte un personnage féminin debout, les mains posées sur les seins.
Le porte-flèches (qui peut aussi être exécuté en métal) est le symbole de l'arc et des flèches et par conséquent représente le chasseur qui sait vaincre ses ennemis par les armes. Ennemis du domaine du visible ou de l'invisible puisque le roi Luba est le premier des prophètes-devins.
Quant à la lance royale, toujours plantée près du trône, la lame pointée vers le ciel, elle procède du même registre.
Et toujours, la figuration féminine au corps scarifié, à la tête ovoïde et les yeux clos.
Le corps longiforme, les mains «palmées» sur la poitrine, la zone ombilicale gonflée.
Esprit protecteur qui veille à jamais sur la royauté Luba.
Tous les objets Luba témoigne du mythe fondateur. Ainsi, lorsque le tyran Nkongolo décida de supprimer son neveu Kalala Ilunga, il fit creuser une fosse au fond hérissé de pointes de fer.
Il en dissimula l’ouverture au moyen d’un tapis et invita Kilala à danser. Prévenu par un esprit, celui-ci dansa à distance, puis il bondit et jeta sa lance au milieu du tapis. La natte ainsi transpercée laissa découvrir le piège.
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et si ces porte-flèches représentaient symboliquement le pouvoir des femmes ?
bonne soirée...
Rédigé par : double je | 02 mai 2006 à 19:21