Les Tshokwe (ou Chokwe) peuplent une vaste région à la frontière entre l’Angola et la République Démocratique du Congo. (cf. carte dans Tshokwe_Photos et pour une vue générale, la carte de la note Les Arts du Bassin du Congo).
Ce sont des agriculteurs et des chasseurs. Aujourd'hui on dénombre environ 500 000 Tshokwe.
Leur histoire est proche de celle des Lunda dont ils ont conquis le territoire à la fin du XIXème siècle.
Le héros mythique civilisateur des Tshokwe est Tshibinda Ilunga.
(Rappelez-vous chez les Luba, c'est son père Kalala Ilunga qui a tué l'affreux oncle Nkongolo). Donc Tshibinda est d’origine Luba et fut le fondateur de la dynastie Lunda par son union avec une princesse originaire de cette ethnie.
Ce serait de la rebellion de quelques chefs Lunda que serait issu le peuple Tshokwe.
À travers les Lunda, Tshibinda Ilunga aurait apporté de nouvelles techniques de chasse (chasse à l’arc, fabrication de lances). Il serait également crédité de magie en sachant attirer le gibier et protéger les chasseurs des grands prédateurs.
On retrouvera donc dans sa représentation ou plus généralement dans celle d'un chef, les caractéristiques d’un homme puissant. Grands pieds, grandes mains… parce qu'il est capable de courrir pendant des heures... Un bâton à la main, auquel sont suspendus des charmes de chasse et de l'autre un fusil à silex (importé en pays Tshokwe à la fin du XVIIIème siècle, début du XIXème). Parfois c'est une corne emplie de substances magiques qu'il tient en référence à ses dons pour la magie.
La tête est ornée d'une haute coiffure cheffale cérémonielle avec des ailettes.
L'art Tshokwe se caractérise par sa grande diversité :
de très beaux masques en bois ou en fragile résine, des regalia (dont font partie des pipes richement décorées, des mortiers pour contenir du chanvre (fig. ci-contre), des sceptres ornés de figures de chef, des sièges sculptés...), mais aussi de petits objets tels des sifflets, et une abondante statuaire représentant des chefs ou des femmes de chef dont on ne connaît pas vraiment la fonction, toujours dans un bois de couleur sombre.
Remarquez les mains stylisées et puissantes de la femme de chef représentée en début de note, stature à l'image de celle de Tshibinda Ilunga... Toute la sculpture Tshokwe n'inspire que puissance et massivité.
Photo 1 : ©Staatliche Museen zu Berlin, Preussischer Kulturbesitz, Museum für Völderkunde
Photo 2 : ©Instituto portugués de museus, Lisbonne
Photo 3 : ©Casa Museu Teixeira Lopes, Casa municipal de Vila Nova de Gaia, Porto
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MA CULTURE EST RICHE ET IL FAUDRAIT RASSEMBLER TOUTES CE OEUVRES ET CONSTRUIRE UN MUSÉE DEDIÉ À LA CULTURE TSHOKWÉ...
Rédigé par : LACROIX | 17 mai 2010 à 03:14
La langue Tchokwe est parlée majoritairement en RDC, Angola, Zambie, Mozambique et Namibie ; donc c'est une langue africaine. Uniformiser cette langue c'est la rendre plus véhiculaire que vernaculaire au travers de différentes publications littéraire et culturelle.
Rédigé par : Frédérico Palanga Muhanda Hunana | 25 août 2024 à 23:27