Mythe et réalité, tel est le titre de cette exposition d'art aborigène australien contemporain présentant les oeuvres de la Collection Gabrielle Pizzi.
Intéressant parcours complémentaire pour ceux qui visitent le Musée du Quai Branly (très proche), ce dernier donnant notamment à voir d'extraordinaires peintures sur écorce d'eucalyptus. Figures de serpent, entrelacs, chatoiement de ces couleurs chaudes de la Terre sont les maîtres mots de ces peintures.
Quelques pistes cependant afin de les appréhender...
Pour les Aborigènes d'Australie, la Genèse a eu lieu à une époque appelée le «Temps du Rêve». Les Esprits ancestraux seraient apparus et auraient façonné la Terre. Cette relation Terre-Homme est profondément «ressentie» en termes spatiaux : des lieux sont investis de valeur sacrée et sur des sites précis se tiennent des rituels particuliers.
Le plus important d'entre eux est probablement l'initiation des jeunes adolescents. C'est dire qu'une personne est intimement liée au lieu où elle est née. Elle se doit de perpétuer le Rêve par des manifestations : cérémonies, dessins, peintures... propres à ce «lieu» et imprégnées des éléments du mythe créateur.
La figure récurrente des différents mythes est celle du «Grand serpent arc-en-ciel» qui, en se déplaçant, a laissé des traces de son passage (montagnes, vallées, rochers...).
On pourra lire avec intérêt le n°9 de Religions et Histoire consacré aux Traditions religieuses des peuples de l'Océanie.
Photos de l'auteur.
Peinture 1 : Five Dreamings (1984) - Michael Nelson Tjakamarra.
Peinture 2 : Snake Dreaming at Tatjanga (1987) - Tommy Lowry Tjapaltjarri.
Peinture 3 : Ceremonial Site of Sturt Creek (1999) - Boxer Milner.
Peinture 4 : Women's Dreaming at the water (1998) - Inyuwa Nampitjinpa.
Merci de ton commentaire sur mon blog, Lyliana.
Décidément, ce n'est pas la première fois que nos pensées cheminent de "concert" comme les réseaux invisibles des "REVES" dans l'espace mythique et souterrain qui donne sens à l'espace réel.
Tout cela pour dire que j'ai en préparation une série d'articles sur les "rêveurs" du désert et la peinture aborigène.
Rédigé par : yvan | 22 août 2006 à 14:49
Peut-être suis-je née en ces terres d'Océanie le temps d'un rêve ?
bonne journée Lyliana
Rédigé par : double je | 23 août 2006 à 13:08
Rêve,"dreaming","wangarr" n'a aucunement le sens du mot tel que nous l'employons; c'est un concept inconnu de nos sociétés.
Il ne s'agit pas dans le mot wangarr d'un rêve, d'un imaginaire mais d'une réalité. Le rêve existe indépendamment de la vie quotidienne; c'est un temps, d'avant le temps, l'histoire, mais qui donne sens au présent et à l'avenir. Il interesse aussi l'espace puisque les itinéraires cartographiques suivent ceux, mythiques et souterrains, des ancetres.
La peinture aborigène est une vision qui restitue le mythe, le temps, et l'espace des ancêtres.
Rédigé par : yvan | 23 août 2006 à 14:40
Les peintures sur écorce ont été l'un des moments favoris de ma visite du Musée du Quai Branly et j'ai pensé à ce film sorti il y a bien longtemps de Werner Herzog: "Le pays où rêvent les fourmis vertes".
Rédigé par : Ch | 25 août 2006 à 11:09