Au Musée d'Archéologie Nationale de Saint Germain en Laye jusqu'au 8 janvier 2007.
J'avoue, j'y allais avec un petit préjugé.
N'y aurait-il que des haches de pierre et un savant discours sur le polissage ?
Rien de tout cela mais un bijou d'intelligence.
Un film d'abord, YELEME d'Anne-Marie et Pierre Pétrequin, qui ont fait don au musée d'objets collectés lors de leurs missions scientifiques, ces dernières années.
YELEME, c'est la source des haches de pierre.
Les hommes montent sur des échelles à feu, la paroi est chauffée et éclate par morceaux.
La légende dit que YELEME est la mère des haches; elles sont déjà là, présentes dans la roche et elle les offre aux hommes de cette façon. Après, commence un long travail.
Si la hache était faite à l'origine pour ouvrir les jardins, cultiver le taro ou la patate douce; elle devient aussi signe social.
Manipulée, "vêtue" comme une femme, elle devient "hache-d'échange" pour les cérémonies, les mariages. Consacrée elle est la "hache au nom puissant" qui apportera richesse, victoire, guérison.
La hache s'est faite signe dans ce monde Papou.
Dans les Hautes Terres, les porte-monnaies en fibres jaunes d'orchidée sont remplis de cauris, richesse aussi grande que de posséder des porcs.
Ce n'est plus un outil détourné de sa fonction qui donne valeur sociale, ce sont les coquillages, ramassés loin de ces terres, à plus de 300kms.
Les cauris, les coquillages ne constituaient pas une simple monnaie d'une valeur fixée. Chacun était prétexte à discussion et la valeur, fixée selon le statut du propriétaire et l'enjeu de l'échange.
Dans les Basses Terres, c'était l'anneau de nacre qui devenait objet de toutes les attentions.
Travaillé en grandes dimensions, il devenait objet de prestige.
Très prisé, il constituait un élément principal de paiement et de don.
Plus tard, le développement des échanges avec le monde extérieur a évidemment déplacé la nature des biens socialement valorisés. Dés lors, ce ne sera plus le don d'un "simple" coquillage qui confortera le statut social d'un homme !
Photo 2 : © Pierre et Anne-Marie Pétrequin.
Photos 1, 3, 4, 5 : Photos de l'auteur
à chaque lecture de tes billets
chère Lyliana,je m'enrichis d'une culture qui m'était totalement inconnue
merci pour ce magnifique travail
tendresses
Elisanne
Rédigé par : double je | 17 août 2006 à 12:33
C'est très intéressant cet aspect "monétaire " des haches. Je le rapproche de mes lectures sur la période néolithique. Les préhistoriens pensent que les haches polies étaient des monnaies d'échange. Curieux non ?
Rédigé par : Louvre-passion | 18 août 2006 à 21:44