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26 septembre 2006

Commentaires

casoual

J'ai traduit pour la Radiotelevision Portugaise ce documentaire de Citröen et la croisière jaune aussi. Edifiants: les deux.
Bonjour et merci.
CSA

holbein


Cette date de 1906 que tu cites, liée à l’Afrique, est encadrée par deux autres, immensément importantes, et liées également aux cultures et représentations africaines :
Du point de vue de l’art moderne, c’est la date de 1905 qui constitue un tournant. Après 1905, rien n’est plus comme avant : aussi bien l’avancée que constituent en France les recherches de Matisse (période de Collioure) qu’en Allemagne, (et de manière encore plus marquante, à mon avis) avec la peinture qu’on appellera expressionniste (et notamment “Die Brücke”, “Le Pont” et le pont suppose deux rives, un passage…). En Allemagne, c’est très fort : il y a une notion de révolte, artistique, politique. L’influence des arts extra-européens est puissante : il y avait un musée ethnographique à Dresde qui a inspiré les jeunes créateurs allemands de l’époque et leur pratique en a été bouleversée.
Et puis 1907 : c’est Klimt du côté germanique (par exemple, le portrait d’Adele Bloch-Bauer et son fond d’or et d’histoire de sexe et de sang), et du côté français, Les Demoiselles d’Avignon de Picasso qui va produire la rupture, le choc : le corps ou sexualité et mort (la maladie fatale, déformante, honteuse) sont réunies. Puis des textes importants de Freud (comme son étude sur la Gradiva, par exemple). C’est marrant de constater que c’est aussi en 1907 que Proust commence “A La Recherche du temps perdu” …
Dans tous le cas, on a une connotation à forte charge érotique (avec gradation, selon les cas) : de la représentation de la femme, des femmes, des pastorales avec baigneuses, des fantasmes empruntés à la sphère extra-européenne, du thème de la libido, de la prostituée, de la mort liée à la syphilis, etc. Le tableau de Picasso est devenu un exorcisme pour lui à la manière de certains objets africains (il s’en explique).

“Une promenade dans un demi-siècle d’histoire qui raconte les passerelles d’un monde à l’autre – du continent Afrique vers le panthéon de l’art occidental. Il sera question de mettre en lumière les chassés-croisés incessants entre le petit Paris, la grande Afrique, les mondes afro-américains et caraïbéens.” Annonce le site de l’exposition.
Ces échanges et notre histoire commune sont riches mais continuent à faire problème (jusque dans l’histoire politique la plus récente) ; à la fin de ton billet tu dis :
“L'exposition permet de découvrir des objets hétéroclites (…) Et encore, l'affiche de la réclame Banania près de laquelle sont écrits quelques vers de Léopold Sédar Senghor(…).
On aimerait avoir ton point de vue…Peut-on s’en tenir à l’exposé des objets présentés dans l’exposition ? Comment le commissaire gère-t-il la confrontation de ce type “d’objets”? Y a-t-il un parti-pris? Qu’en pense le(la ) visiteur(se) ? La blogueuse ?... ;-)

Lyliana

Mon article sur le blog est en quelque sorte à l'image de l'exposition. On peut picorer des informations dans cette grande tranche de 60 années avec un zoom sur le début et les années 30. Je n'aime pas critiquer si je ne sais pas construire ce que je défais.(cf. le prochain billet que je suis en train d'écrire). Et là, je trouve des points critiquables mais je n'ai pas meilleure réponse.
Tout d'abord au rez-de-chaussée dans la prénombre , les statuettes et les masques; certes nous sommes au rez-de-chaussée aveugle mais encore une fois, présentation d'oeuvres "sacrées" (ayant appartenu à untel et devant valoir cher); pas de cartel, le parti pris n'est pas d'expliquer les peuples auxquels appartenaient ces objets puisqu'ils étaient dans les mains de propriétaires prestigieux (pour beaucoup collection privée dont on ne sait rien de plus).
A l'étage, en plein lumière, des affiches et photos; il est clair qu'ils dénoncent (les vers de Senghor à côte de banania; les photos et affiches nous donnant le goût amer de l'existence à Paris (Jardin d'acclimatation, exposition coloniale de 31) d'un voyeurisme pour les zoos humains. Une place importante est faite à cette exposition et à la mission Dakar Djibouti comme si il n'y avait eu que cela de marquant (à part Joséphine Baker et Picasso) entre 1906 et 1966 par rapport au "petit Paris" et la "grande Afrique"...
Voilà ce que j'ai ressenti : une juxtaposition ! Peut-être n'ai-je pas assez de culture pour avoir compris plus ? Je ne critique pas ce qui a le mérite d'exister pour nous apprendre des choses. (Ce fut le cas pour moi en visionnant la croisière noire). Mais pour l'exposition en général, je lui trouve un ton neutre et je ne suis pas parvenue à saisir "l'intelligence" de son parcours.

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