Détours des Mondes

Sommaire d'Octobre 2006

01 Octobre : Bamana, Djenné Djeno - Bibliographie
02 Octobre : Ciwara, chimères africaines
04 Octobre : Marionnettes Bozo
06 Octobre : Baga, Mende, Bidjogo (Bijago) - Bibliographie
07 Octobre : Les Temne
10 Octobre : Luba - Bibliographie
11 Octobre : La statuaire Luba
13 Octobre : La statuaire Hemba
14 Octobre : L’Afrique de Jean Hélène
17 Octobre : Masque Hemba
18 Octobre : La statuaire Tabwa
19 Octobre : Masque Tabwa
20 Octobre : Songye - Bibliographie
22 Octobre : Ombres de Nouvelle-Guinée
24 Octobre : Tshokwe - Bibliographie
25 Octobre : Les Salampasu
26 Octobre : Masque Idangani chez les Salampasu
27 Octobre : Pende - Bibliographie
28 Octobre : Les Luluwa
30 Octobre : Lega - Bibliographie

Lega - Bibliographie

Biebuyck D. P., La sculpture des Lega - Catalogue d’exposition, Galerie Hélène et Philippe Leloup, Paris-New York, 1994.
Biebuyck, D. P., Ethics and Beauty Lega in the Heart of Africa - KBC Banking & Insurance, Snoeck-Ducaju & Zoon, Bruxelles, 2002.
(la bibliographie de Biebuyck sur les Lega est importante et ne se limite pas à ces 2 livres!)
Cameron E., Art of the Lega - Los Angeles, UCLA Fowler Museum of Cultural History, 2001.
Georges E. A., Les Lega et leur art : sur les traces d'un rêveur égaré au Congoland - Musée royal de l'Afrique centrale - Tervuren, 2005.
(Mon coup de coeur découvert récemment, un livre-album inclassable).

n.b : Toutes les bibliographies données ne sont pas exhaustives, elles consistent simplement dans le compte-rendu de mes sources «imprimées», des ouvrages, utilisés pour écrire les billets du blog. Elles vont donc évoluer avec le temps et je l'espère, avec vos suggestions.

Photo : © The Royal Museum for Central Africa (Tervuren) - Photo de l'auteur.

Les Luluwa

Les Luluwa (ou Lulua) peuplent une région du Kasaï, au nord des Tshokwe et à mi-chemin entre les régions Pende et celles où vivent les Songye.
Leur statuaire a été notamment remarquée par ses élégants ornements corporels : abondance et variété des motifs représentant des scarifications, raffinement des coiffures et des parures.

Parmi cette statuaire, se dégagent de nombreuses maternités.
Ces sculptures étaient utilisées dans le cadre du culte de fécondité bwanga bwa cibola.
Les femmes ayant fait des fauses couches ou ayant perdu des enfants en bas âge, s'adressaient au devin, étaient initiées (respect de règles et d'interdits) et recevaient une de ces figures de maternité. Cette dernière étaient conservée près de la future mère ou, si les statues étaient de taille modeste, portées à la ceinture.

Des statues masculines sont également présentes, telle cette effigie de chef dont le pagne reproduit un pagne en peau de léopard, attribut de gloire. Figure du guerrier brandissant son sabre et tenant son bouclier, ce type d'effigie servait à renforcer l’autorité du chef.
Les Lululwa n'avaient pas de pouvoir centralisé, seules de petites chefferies existaient et étaient probablement influencées par le courant artistique Tshokwe.

Photo 1 : © The Metropolitan Museum of Art, The Michael C. Rockfeller Memorial Collection.
Photo 2 : © The Royal Museum for Central Africa (Tervuren) - Roger Asselberghs.
Photo 3 : © Museum für Völkerkunde, Berlin/W. Schneider-Schütz.

Pende - Bibliographie

Sousberghe, L. d. 1959. L'art pende - Palais des Académies, Bruxelles.
Strother, Z.S. 1998. Inventing Masks : Agency and history in the art of the Central Pende - Chicago University Press, Chicago.
Strother, Z.S., 2008, Pende. Milan, Ed. 5 Continents, Collection Visions d'Afrique.

n.b : Toutes les bibliographies données ne sont pas exhaustives, elles consistent simplement dans le compte-rendu de mes sources «imprimées», des ouvrages, utilisés pour écrire les billets du blog. Elles vont donc évoluer avec le temps et je l'espère, avec vos suggestions.

Photo : © The Royal Museum for Central Africa (Tervuren) - Roger Asselberghs.

Masque Idangani chez les Salampasu

Pour répondre en image au commentaire de François sur la note concernant les Salampasu, on trouve effectivement à côté des masques de bois (Kasangu) et des masques recouverts de lames de cuivre (Mukinka), de beaux masques de fibres surmontés d'une coiffure conique ornée de triangles polychromes.
Moins effrayant, n'est-ce pas ?

Photo : © Afrika Museum - Berg en Dal

Les Salampasu

Les Salampasu vivent au Sud de la République Démocratique du Congo, à la frontière de l'Angola et ont pour voisins à l'Ouest et au Sud les Tshokwe et les Lunda.
Considérés comme un peuple «guerrier», il semble qu'ils aient pu longtemps résister aux visées expansionnistes des royaumes proches.
Les jeunes garçons étaient initiés au sein d'une association Mukanda et pouvaient prétendre porter ces masques, très hiérarchisés, après une série d'épreuves. Si le système éducatif mettait l'accent sur les actes de courage, il n'est pas prouvé que ces sociétés d'initiation étaient des sociétés guerrières.
Ces deux premiers masques sont appelés Kasangu et le suivant, plus prestigieux: Mukinka.

L'aspect agressif de ces trois masques au grand front bombé et aux dents apparentes, nous incite volontiers à penser que ceux-ci pouvaient aisément inspirer crainte et respect.
On remarquera sur le troisième la présence de bandelettes de cuivre, travail du métal sur masque semble-t-il peu courant par le passé et développé à la fin du XIXème siècle sous l'influence des Lunda.
On a souvent dit des Salampasu qu'ils étaient des coupeurs de tête, réputation peut-être plus en rapport avec l'aspect de leurs masques qu'issue d'une réalité de terrain !

Photo 1 : © Collection Felix/Heini Schneebeli.
Photo 2 : Collection particulière © Musée Dapper - © Hughes Dubois.
Photo 3 : © The Royal Museum for Central Africa (Tervuren) - Roger Asselberghs.

Tshokwe - Bibliographie

Art et mythologie, figures tshokwe - Catalogue d’exposition, Musée Dapper, Paris, 1988.
Bastin, M.-L., Art décoratif Tshokwe - Lisboa : Companhia de Diamantes de Angola (DIAMANG), Serviços Culturais, 1961.
Bastin, M.-L., La sculpture Tskokwe – Meudon, Chaffin, 1982.
Remondino D., article "Sifflets Tshokwe. Instruments de message, objets de prestige" in Art Tribal 2/ Printemps 2003.
Wastiau B., Chokwe - Ed. 5 continents, Coll. Visions d’Afrique, 2006.
(nouvelle collection, étude et iconographie par peuple, très bien réalisée, avec 2 titres pour l’instant : Fang et Chokwe)

A compléter par la bibliographie sur les arts de l'Angola.

n.b : Toutes les bibliographies données ne sont pas exhaustives, elles consistent simplement dans le compte-rendu de mes sources «imprimées», des ouvrages, utilisés pour écrire les billets du blog. Elles vont donc évoluer avec le temps et je l'espère, avec vos suggestions.

Photo : © Etnografisch Museum Anvers.

Ombres de Nouvelle-Guinée

À la Fondation Mona Bismarck
jusqu'au 25 novembre 2006.
En face du Musée du Quai Branly, de l'autre côté de la Seine, se situe un petit hotel particulier, propriété de la Comtesse Mona Bismarck qui devint selon ses souhaits, il y a 20 ans, un lieu d'expositions et manifestations diverses. (Ceci dans le cadre d'une Fondation ayant des objectifs culturels très éclectiques).
La Fondation accueille à nouveau avec cette exposition, de superbes objets des collections Barbier-Mueller.
C'est à un parcours d'oeuvres diverses (figures, parures, tambours, masques...) de la grande île auquel nous sommes conviés.
J'ai d'abord regretté le manque d'explications laissant le côté esthétisant des oeuvres opérer; et puis tout compte fait je me suis rendu compte que cela aurait été impossible; l'exposition brasse une douzaine d'aires culturelles différentes
Les représentations entremêlent figures humaines et animales; elles sont «spectaculaires» par leur dimension, leur complexité, leur aspect souvent effrayant au premier abord.
Laissons donc errer notre regard, laissons le s'exercer à une observation attentive des oeuvres; la force qui s'en dégage (même si c'est devenu une banalité que de le dire pour les oeuvres dites «primitives») devient évidence.
Il est indéniable, comme l'a écrit Philippe Peltier dans l'introduction du catalogue, qu'à la vue de ces objets, nous ressentons fortement le sentiment qu'ils devaient être au service d'un pouvoir : celui des hommes, celui des ancêtres... «Ancêtres qui sont des ombres redoutées, tout à la fois puissance à l'origine du monde et détenteurs des forces germinatrices indispensables à la survie de toutes les sociétés».
Photos tirées du catalogue de l'exposition : Collection Barbier-Mueller ©Ferrazzini Bouchet.
Photo 1 : Figure masculine wosera surmontée d'un calao, du peuple Abelam.
Photo 2 : Masque provenant de la province de Madang.
Photo 3 : Masque provenant de la région ouest, Détroit de Torres, île de Mabuiag.

Songye - Bibliographie

Neyt, F., Songye - 5 Continents Ed., Anvers, 2004.
Thomas S., Le sensible et la force in Art Tribal 05, Printemps/Eté 2004
Entretiens avec François Neyt : La redoutable statuaire songye d'Afrique centrale, in Art Tribal 05, Printemps/Eté 2004.
Baeke V., Bouttiaux A.-M., Dubois H., Le Sensible et la Force - Musée Royal de l'Afrique centrale, 2004.

n.b : Toutes les bibliographies données ne sont pas exhaustives, elles consistent simplement dans le compte-rendu de mes sources «imprimées», des ouvrages, utilisés pour écrire les billets du blog. Elles vont donc évoluer avec le temps et je l'espère, avec vos suggestions.

Photo : © The Royal Museum for Central Africa (Tervuren)

Masque Tabwa

Les masques zoomorphes m'apparaissent souvent comme des objets incompréhensibles; peut-être simplement à cause d'une peur «ancestrale» de l'existence d'être «mi-homme, mi-bête» ou d'un temps où il n'y aurait pas eu de distinction entre les hommes et les animaux.
Aussi, à côté de la statuaire Tabwa, je suis surprise de découvrir ces grands masques-buffles.
Évoquant force et puissance, l'image du buffle est aussi associée à un comportement ambivalent : tempérament paisible et agressivité imprévisible.
Chez les Tabwa, la danse du masque-buffle et d'un masque féminin renverrait à des évènements mythologiques. D'autres hypothèses (cf. Mazenod) formulent qu'ils apparaissaient pour des cérémonies liées à la fécondité.

Photo 1 : © The Royal Museum for Central Africa (Tervuren) - Roger Asselberghs.
Photo 2 : The Royal Museum for Central Africa/photo de l'auteur.

La statuaire Tabwa

Les Tabwa vivent au Sud-est du territoire Luba et donc plus au Sud des Hemba en République Démocratique du Congo mais aussi au Nord-est de la Zambie. Ils ont été longtemps dominés par les Luba. Ce n'est qu'au milieu du XIXème siècle que des chefferies se constituèrent, fortes d'une richesse acquise sur le commerce de l'ivoire et des esclaves.
Cette statuette représente un ancêtre d'un grand chef Tabwa de cette époque : Lusinga. Avec lui, le peuple Tabwa s'installa sur les rives occidentales du lac Tanganyika. De là, et précisément d'Ujiji, il contrôlait les caravanes qui transportaient des esclaves et de l'ivoire, partant de la rive ouest du lac puis traversant les plaines et les montagnes de Tanzanie pour arriver au bord de l'Océan Indien.
La statuaire ci-dessus est sculptée avec beaucoup de finesse. Le traitement de la tête (le front bombé, la coiffure) n'est pas sans nous rappeler la statuaire Hemba; une main souligne la zone ombilicale et par là l'importance du matrilignage; l'autre tient un sceptre.
Plus surprenante, cette représentation féminine ! Alors que nous connaissons tant de sièges à cariatide Luba, voisins des Tabwa, où la femme souvent agenouillée porte le siège du pouvoir; nous trouvons ici une figure féminine assise, fière, altière; soutenant sa poitrine, richement parée dans sa coiffure et par des représentations de scarifications... Quelle était sa fonction ? Retrouvée à Ujiji (qui fut en outre le lieu de la célèbre rencontre entre Henry Morton Stanley et le Dr David Livingstone), elle était peut-être le symbole de la puissance Tabwa établie en ce lieu stratégique.

Photo 1 : © The Royal Museum for Central Africa (Tervuren) - Roger Asselberghs.
Photo 2 : © The British Museum.

Masque Hemba

Face à la superbe et gracieuse sculpture d'ancêtre que les Hemba ont produite, on ne peut être qu'étonné de découvrir ce masque «ricaneur».
Il évoquerait le chimpanzé.
Ces masques auraient été utilisés par des sociétés secrètes Bugado et Bambudye et sortaient lors des cérémonies d'enterrement.
Les danseurs, vêtus d'un costume de fourrure, portaient une perruque blanche et noire évoquant le pelage du singe colobus.
(Je n'ai trouvé que peu de renseignements concernant les masques Hemba. Source : L'autre visage - Adam Biro).
Mais de manière générale, les masques-singes ne sont pas rares en Afrique de l'Ouest.
Au Burkina-Faso, le masque-singe est très rond et coloré; chez les Dogon, c'est un masque très «stylisé» avec des orbites géantes.
Chez les Bamana, on trouve le masque Ngon ou Sula comme celui-ci; il intervenait lorsque les initiés du grade du Koré revenaient de leur séjour en brousse.

Il existe encore de nombreux masques-singes chez les peuples de Côte-d'Ivoire, notamment chez les Dan.
Ici, chez les Guro, un masque qui me fait penser au masque Hemba malgré la présence des oreilles, des yeux ouverts; peut-être simplement par ce large et énigmatique «sourire»!
Il s'agirait d'un masque qui ne sortait que lors du décès du plus vieux du village. (source (a priori non validée?): notice du Musée de Neuchâtel)

Photo 1 : Collection Barbier-Mueller © P.-A. Ferrazzini.
Photo 2 : © Museum für Völkerkunde München.
Photo 3 : © Musée Ethnographique de Neuchâtel.

L'Afrique de Jean Hélène

À la Galerie Cargo 21 jusqu'au 29 octobre.
Je me suis rendue à Cargo 21 parce que je savais qu'il y avait un «hommage» au journaliste Jean Hélène mort assassiné il y a 3 ans.
Je tenais ainsi tout simplement rappeler sur le blog la mémoire d'un homme passionné d'Afrique qui exerçait son métier avec exigence.
Nul besoin de pénétrer à pas feutrés dans la galerie ou de sonner comme cela se fait dans les boutiques huppées de Saint Germain des Prés; les couleurs chaudes de l'espace, la porte ouverte se repéraient et constituaient déjà une invitation.
Ce fut alors une surprise de découvrir une collection extraordinaire.
Pas de logique à trouver, pas de systématisation d'un quelconque collectionneur pointilleux; ce sont des coups de coeur probablement.
La générosité de ces oeuvres offertes à notre regard est à la mesure de la gentillesse des personnes qui vous accueillent.
Tout ce que l'on peut dire sur Jean Hélène est déjà très bien écrit dans cet article et je ne peux rien y ajouter.
J'aime simplement écouter les quelques lignes de Joseph Kessel inscrites dans l'introduction du livre Ecrits d'Afrique regroupant des textes (chroniques, articles) de Jean Hélène :

«Et dans le chant des haleurs noirs,
j'entendais ce qu'ils ne prononçaient pas :
Ô grands lacs !
Ô vertes collines !
Ô vallée du Rift !
Ô pistes fauves
Afrique !» in La Piste fauve - Joseph Kessel
Photo 1 : Plaquette de l'exposition.
Autres photos, de l'auteur.

La statuaire Hemba

Le peuple Hemba vit au sud-est de la République Démocratique du Congo, sur un territoire situé entre l'ouest du fleuve Zaïre et l'est du lac Tanganyka. Il s'agit d'une petite région autour de la rivière Luika qui constitue une séparation naturelle entre les Hemba du Nord et ceux du Sud. Voisins des Luba, ils ont été longtemps en conflit avec ces derniers.
Ce sont des agriculteurs et des chasseurs. Leur organisation sociale repose sur un système clanique dont la structure est généralement patrilinéaire.
On trouve chez les Hemba des objets proches de ceux des Luba (siège à cariatide, appuie-tête avec des effigies féminines) mais ce qui me semble le plus frappant est la beauté de leur figures d'ancêtre.





La statuaire Hemba n'a pu être différenciée que de manière récente de celle des Luba. Et ce, notamment grâce à l'important travail de François Neyt.
Les statues d'ancêtre masculines se présentent toutes debout. Le cou est parfois annelé.
Mais ce qui est remarquable, c'est le travail du visage effectué avec un soin particulier pour les détails : L'attention portée aux yeux généralement mi-clos, aux sourcils et paupières; au nez mince et allongé, à la fine barbe taillée, au diadème frontal généralement décoré et retenant une coiffure élaborée à quatre lobes.
Et dans ce cas, ce sont les mains posées sur le ventre, autour d'une zone ombilicale toujours saillante, que l'ancêtre, dans une attitude fière et sereine, veille sur le clan.

Photo 1 : © The Royal Museum for Central Africa (Tervuren) - Roger Asselberghs.
Photo 3 : Collection privée © Heini Schneebeli.

La statuaire Luba

En complément des premiers billets écrits sur les Luba, la statuaire Luba est présente essentiellement sous forme de statuettes cultuelles appelées les Mikisi. Certaines représentent des ancêtres, d'autres chargées d'éléments magiques sont utilisées à des fins divinatoires ou apotropaïques.
La production de statuettes chez les Luba est peu abondante en comparaison des nombreux objets que nous avons déjà décrits. Mais la diversité des ateliers Luba, la proximité de ce peuple avec les Songye, Hemba et Tabwa sont autant d'éléments expliquant l'incroyable disparité des styles.
La plupart sont des figures féminines, aux formes douces, le visage serein, les mains posées sur la poitrine.

Mais on pourra trouver chez les Luba centraux, des personnages à l'aspect plus rigide, dont la tête est surmontée d'une corne d'antilope emplie de substances magiques. Réceptacles, ils dégagent toujours une impression de calme et intériorité. On notera que la femme, plus grande, conserve la même position des mains, posées sur ses seins; rappelant peut être par là l'importance de la femme dans la culture Luba en tant qu'intercesseur avec le monde invisible.

Photo 1 : © Musée Dapper/ Hugues Dubois.
Photo 2 : © The British Museum.
Photo 3 : © The Royal Museum for Central Africa (Tervuren) - Roger Asselberghs

Luba - Bibliographie

Cette bibliographie concerne également l'art des Hemba, proches des Luba.

Burton, W. F. P., Luba religion and magic in custom and belief - Ed. Musée Royal de l'Afrique Centrale, Tervuren, 1961.
Neyt, F., La grande statuaire Hemba du Zaïre - Université catholique de Louvain, 1977.
Neyt, F., Luba : aux sources du Zaïre - Catalogue d’exposition Musée Dapper, Ed. Dapper,1993.
Roberts Mary Nooter et Allen F., Luba - 5 Continents Editions, 2007

n.b : Toutes les bibliographies données ne sont pas exhaustives, elles consistent simplement dans le compte-rendu de mes sources «imprimées», des ouvrages, utilisés pour écrire les billets du blog. Elles vont donc évoluer avec le temps et je l'espère, avec vos suggestions.

Photo : © The Royal Museum for Central Africa (Tervuren) - Roger Asselberghs

Les Temne

Encore une fois, la « production» des bibliographies est l'occasion de revenir sur l'art de peuples déjà évoqués ou celui de leurs voisins.
En Sierra Leone, je vous avais présenté les Mende habitant le sud du pays. J'avais alors souligné l'existence d'une société d'initiation féminine, le Sandé pour laquelle sont fabriqués de très beaux masques.
Au Nord, près de la frontière avec la Guinée, vit le peuple Temne.
Chez eux, la société initiatique masculine est le Poro (comme chez les Senoufo) mais il existe aussi une association féminine active : le Bondo (ou Bundu) avec ses objets propres. La figurine présentée ci-contre appartient à cette société.
Il s'agit de So-Nyandé représentant l'esprit du Bondo c'est-à-dire un modèle de perfection.
Les jeunes filles se rendent dans le bois sacré pour la période de réclusion au cours de laquelle se pratique notamment l'excision. Elles demeurent ainsi deux semaines à l'écart du village. Lors de leur retour, la statuette est portée en procession et les cérémonies commencent.

Les Temne sont également célèbres pour la fabrication des ivoires sapi-portugais, puique l'on pense que les Sapi regroupaient les Bullom et les Temne à la fin du XVème siècle. Ce sont eux qui produisirent ces ivoires richement décorés, telle cette salière répondant à l'époque, à une demande des cours d'Europe.



Photo 1 : © WereldMuseum Rotterdam.
Photo 2 : © Museo Nazionale Preistorico ed Etnografico L. Pigorini, Roma, Roa-EUR-su concessione del Ministero per i Beni e le Attivita Culturali.

Baga, Mende, Bidjogo (Bijago) - Bibliographie

Réunissant les aires géographiques de Guinée, Sierra Leone et Guinée-Bissau :
BOONE Sylvia Ardyn : Radiance from the waters : Ideals of feminine beauty in Mende art - New Haven London : Yale University Press, 1986.
GALLOIS-DUQUETTE D., Dynamique de l'art Bidjogo : Guinée-Bissau, contribution à une anthropologie de l'art des sociétés africaines, Lisboa : Instituto de investigação scientífica tropical, 1983.
HOMMEL W.L., Art of the Mende, University of Maryland Art Gallery, 1974.
LAMP F., Art of the Baga : A Drama of Cultural Invention - New-York : Museum of African Art, 1996.
PAULME -SCHAEFFNER Denise, Les gens du Riz : Le Kissi de Haute-Guinée - Paris, Plon 1972.
(1ère éd.1953).
PHILLIPS Ruth B., Representing woman : Sande masquerades of the Mende of Sierra Leone - UCLA Fowler Museum of Cultural History, 1995.
MALTO D., MILLER Ch., Sande : Masks and statues from Liberia and Sierra-Leone – Amsterdam, Galerie Balolu, 1990.

n.b : Toutes les bibliographies données ne sont pas exhaustives, elles consistent simplement dans le compte-rendu de mes sources «imprimées», des ouvrages, utilisés pour écrire les billets du blog. Elles vont donc évoluer avec le temps et je l'espère, avec vos suggestions.

Photo : Demba/Peuple Baga © Musée d'Histoire naturelle de Toulouse - in Masques Ed. Dapper, 1995.

Marionnettes Bozo

Dans la boucle du fleuve Niger, près de Mopti, les Bozo, peuple de pêcheurs côtoient les Bamana. Les associations villageoises de jeunes gens (équivalent des Ton chez les Bamana) sont toujours actives et rivalisent en spectacles de masques et de marionnettes.
Cette marionnette anthropomorphe féminine, représentant une femme peule, est ancienne et a été récoltée par Marcel Griaule. Le danseur évolue avec le corps de la marionnette adapté dans une structure portée sur le dessus de la tête.
Les Bamana ont adopté cette tradition du théâtre à la fin du XIXème siècle aux Bozo et eux-aussi perpétuent ces réjouissances populaires: Spectacles animés de statuettes anthropomorphes ou théâtre d'animaux-marionnettes.
Ceux-ci sont souvent satiriques.
La tradition est toujours bien vivante, pour preuve cette belle animation.

Photos : © Musée du Quai Branly.

Ciwara, chimères africaines

Au Musée du Quai Branly
jusqu'au 17 Décembre 2006.
Comme vous avez dû le remarquer, les données des bibliographies utilisées pour les billets antérieurs sont pour moi prétexte à écrire une nouvelle note sur les peuples cités ou voisins.
Ici, c'est l'opportunité de revenir sur les masques cimiers Bamana décrits dans le billet Antilopes du soleil, ayant emprunté comme je l'avais mentionné à l'époque, ce beau titre à Dominique Zahan.
Ces masques font l'objet d'une exposition un peu passée inaperçue au Musée du Quai Branly, probablement parce qu'elle n'est pas très bien située (le long des baies vitrées au-dessus des collections) et parce qu'elle manque nettement d'explications. Si la vue d'ensemble n'est pas probante, on y trouve grand intérêt à rentrer dans les détails des styles.
Ainsi, pour les cimiers attribués aux ateliers de la région de Ségou, on remarquera soit la femelle antilope à la tête fine possèdant deux longues cornes droites et effilées et qui porte son petit sur son dos, soit le mâle à l'imposante encolure arquée, ajourée et à la tête surmontées de belles cornes recourbées. Pour d'autres styles, on pourra s'exercer à deviner la nature des multiples combinaisons

des cimiers composites : Montage de caméléon et d'antilope ? d'oryctérope, de pangolin et d'antilope? ... Formes tendant parfois vers une abstraction surprenante (cf. la photo 2 où le ciwara polychrome est orné de cauris et de poils de bélier).


Très tôt, des artistes occidentaux avaient remarqué ces formes. Fernand Léger, entre autres, possèdait un cimier Bamana. En 1922, il en fit l'étude suivante qui lui servit de modèle dans un projet de costume pour le ballet
La Création du Monde en 1923. Contrairement aux chimères de nos mythologies occidentales, monstres fabuleux à trois têtes (lion, chèvre et dragon); ces chimères africaines, si elles sont bien des êtres composites et fascinants, représentent avant tout la beauté, la puissance en référence à la vigueur et l'ardeur des meilleurs travailleurs du labour en pays Bamana.
Photo 1 : Musée du Quai Branly © Catherine De Clippel.
Photos 2, 3, 4 : Musée du Quai Branly © Patrick Gries.
Photo 5 : © Fernand Léger, Mine de plomb, 1922.
Photo 6 : © Fernand Léger, Oiseau, 1923/ Stockholm, Dansmuseet.
Toutes les photographies sont tirées du catalogue de l'exposition.

Bamana, Djenne Djeno - Bibliographie

Bamana : Un art et un savoir vivre au Mali - Catalogue d'Exposition, New York Museum for African Art 2001, Zurich, Museum Rietberg, 2002.
COLLEYN Jean-Paul, 2009, Bamana, Ed. 5 Continents, Coll. Vsions d’Afrique.
DIETERLEN G., Essai sur la religion bambara - Paris, 1996 (1ére éd. 1951).
MAAS P. & MOOMMERSTEEG, Djenné, chef-d'oeuvre architectural – Eindhoven : Université de Technologie, 1992.
MC INTOSH R. J, & S. K., Dilettantisme et pillage : trafic illicite d’objets d'art anciens au Mali - article paru dans Musée, revue éditée par l'UNESCO, Paris n°49, 1986.
ZAHAN D., Sociétés d'initiation bambara : le n'domo, le korè – Paris La Haye : Mouton, 1960.
ZAHAN D., Antilopes du soleil : arts et rites agraires d'Afrique noire – Ed. A. Schendl, 1980.
Ciwara, Chimères africaines - Catalogue d'exposition, Musée du Quai Branly, Ed. 5 Continents, 2006.

n.b : Toutes les bibliographies données ne sont pas exhaustives, elles consistent simplement dans le compte-rendu de mes sources «imprimées», des ouvrages, utilisés pour écrire les billets du blog. Elles vont donc évoluer avec le temps et je l'espère, avec vos suggestions.

Photo : © Musée National du Mali .