Quelques repères sur l'univers Yoruba (tant bien même ne constituent-ils qu'une vision forcément réductrice) nous seront utiles pour comprendre des éléments d'iconographie.
Le cosmos est composé du ciel (Orun ou Ile Orun) où règne Olorun (ou Oludumare) le dieu suprême, inaccessible mais source d'énergie vitale, et du monde visible (Aye ou Ile Aye) où règnent les vivants.
C'est dans le ciel que nous trouvons les centaines d'orisa qui constituent le panthéon Yoruba. Ces orisa sont des ancêtres déifiés, comme Sango qui appartient à la catégorie des dieux «durs» ou «ardents/emportés».
Parmi ces orisa figurent Obatala, le père des orisa, Oduduwa, le premier roi d'Ifé et Oranyan le premier roi d'Oyo. Les orisa les plus connus sont Oya, l'épouse de Sango; Ogun, «dieu dur», patron des forgerons et des guerriers; Orisa Oko, divinité agricole, associée à la fertilité et Sopono, en haut de la hiérarchie des dieux «chauds» ou «sereins/modérés». On trouve encore Osanyin, la divinité liée aux herbes médicinales.
Ifa se situe à part et constitue une divinité majeure car elle sait le passé, le présent et l'avenir.
Esu (ou Eshu) en est le messager; il est l'espiègle, le malin, l'astucieux.
Les objets qui lui sont attachés sont surprenants avec plusieurs personnages d'où pendent des cauris, des pièces de monnaie...
Personnage ambigu, il se présente sous des figures féminines et masculines, sous un jour bon ou mauvais; il est là pour provoquer les hommes et permettre le questionnement afin de trouver la vérité.
La divination Ifa est encore très présente au sein des communautés Yoruba d'Afrique mais aussi dans les croyances afro-américaines (Lukumi, Candomblé...).
Photo 1 : Figure d'autel dédié à Sango, Ian Auld Collection © Heini Schneebeli.
Photo 2 : Ornement de danse (porté à l'occasion de fêtes pour Esu) © Afrika Museum, Berg en Dal.
Photo 3 : Statuette liée à Esu © Musée du Quai Branly.
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Quel travail de synthèse dans cet univers plus que compliqué !
Rédigé par : François | 07 février 2007 à 11:25
C'est curieux cette divinité Esu (ou Eshu) qui est messager
a un peu le même caractère que l'Hermès des Grecs.
Rédigé par : Louvre-passion | 07 février 2007 à 22:12
Il existe l'équivalent complet de Hermes au Benin ou Togo avec le vodoun Legba génie phallique des Fon:"maitre carrefour" mais aussi protecteur des foyers et portier des dieux.
les Yoruba et les Fon l'ont exportés en haiti lors de la traite des esclaves qui devait donner naissance au syncrétisme Vaudou
Rédigé par : Yvan | 10 février 2007 à 18:52
c'est une culture trés brillante!! à lire seulement on na envie d'en découvrir plus sur eux!!
Rédigé par : saliou john | 23 février 2013 à 20:03