Au XIIIème -XIVème siècle, le royaume de Benin comprenait la capitale et des centaines de villages essentiellement peuplés par les Edo.
Cette période marque le tournant entre les dynasties des Ogiso et la dynastie des Oranmiyan.
La légende veut qu'Oranmiyan, fils du roi d'Ifé, Oduduwa, épousa une princesse de Benin et devint le nouvel Oba, mais peut-être fut-ce plutôt les Uzama (les conseils de chefs), faiseurs et défaiseurs de rois, qui firent venir Oranmiyan ? Etait-il à l'image de ce chef, chevauchant vers Benin, que l'on retrouve sur cette première figure équestre du XVIème siècle ?
Puis, les XVème-XVIème siècles virent la période des rois guerriers.
Parmi eux, Ozolua fut probablement le premier Oba à établir le contact avec les Portugais. À sa suite, Esigie au début du XVIème siècle, était passé maître du commerce d'esclaves, d'ivoire et de poivre contre des armes à feu et du laiton.
Ci-dessus l'image d'un Portugais tenant des manilles de laiton, alors monnaie d'échange.
C'est dans ce royaume florissant et dans le cadre d'un art de cour au service de l'oba que les premières oeuvres connues du Benin furent créées.
Ainsi, ce superbe masque en ivoire du XVIème siècle (peut-être un masque de ceinture) représentant Idia, la mère d'Esigie, dont le large front est surmonté de petites effigies de Portugais comme un symbole d'alliance entre Benin et les Européens.
Ce fut pour elle, qu'Esigie créa le titre de Reine-mère, Iyoba, la protégeant ainsi du sort qui attendait toute mère d'Oba, la mort.
Ce funeste destin était en effet un moyen d'éviter un possible complot pour faire régner un frère de l'Oba en place.
Photo 1 : Staatliche Museum zu Berlin, Museum für Volkerkünde, © Heini Schneebeli.
Photo 2 : The Detroit Institute of Arts, Detroit 1992.
Photo 3 : Museum für Volkerkünde, Vienne.
Photo 4 : The British Museum.
Curieux ce masque en ivoire surmonté de petites effigies de Portugais. C'est que l'on voit au sommet de la coiffure ?
Rédigé par : Louvre-passion | 07 mars 2007 à 20:56