Les Maîtres de l'Art précolombien au
Musée du Cinquantenaire à Bruxelles jusqu'au 29 avril 2007.
Le titre de ce billet est volontairement réducteur ! Il se veut simple écho au titre de mon
précédent billet et ne prétend pas rendre compte de l'extraordinaire collection Dora et Paul Janssen qui est présentée à Bruxelles avec plus de 300 oeuvres couvrant les principales cultures de la Mésoamérique et de l'Amérique Andine.
Sur le territoire mexicain de la Côte du Golfe, les Olmèques (1000 à 400 avant notre ère) ont laissé des oeuvres en pierre dont ces masques évoquant pour la plupart des créatures surnaturelles. Ainsi, ce qui me fascine dans ces deux premiers masques, ce sont ces bouches entre-ouvertes, aux commissures de lèvres tombantes. À la frontière de l'humain et de l'animal... aucun croc n'est représenté comme sur
les masques chinois de démons; pourtant il ne nous est pas difficile d'imaginer qu'ils puissent être associés à l'Être-Jaguar
Nous ne retrouverons plus jamais ces visages si particuliers dans les horizons plus récents.
Presque à l'opposé, ce masque Mezcala, plus tardif, entre 200 avant notre ère et 300 de notre ère, sur la côte Pacifique du Mexique, dessine une effigie abstraite de la figure humaine au gré de la coloration naturelle de la pierre.
Teotihuacan : la cité la plus grande des Amériques entre le Ier et Vème siècle de notre ère rayonne sur le bassin de Mexico. Ce masque était-il porté ? Les trous pourraient le laisser suggérer mais la lourdeur laisse perplexe; peut-être était-il fixé sur le visage du défunt ?
(Ceux qui connaissaient la collection André Breton savent qu'il possèdait l'
un de ces masques, actuellement exposé au Musée du Quai Branly)).
À dessein, le choix des oeuvres est «sobre» dans ce court billet restreint à la présentation de masques de périodes anciennes... je ne parlerai pas des merveilles que constituent les figurines de la Mésoamérique, les profils des têtes Maya, les pectoraux en or de Colombie, les ornements d'or et de turquoise des Mochica... je vous laisse les découvrir, si vous le pouvez, ce printemps à Bruxelles.
Photographies tirées du catalogue de l'exposition.
Photo 1, 3, 4 et 5 : © Hughes Dubois, Bruxelles-Paris.
Photo 2 : © Roger Asselberghs.
A ce que je vois nous sommes en pleine période de masques en ce moment, est ce un coïncidence ?
Rédigé par : Louvre-passion | 25 mars 2007 à 19:25
Bonsoir,
Je confirme cette exposition à Bruxelles est magnifique. Et d'autant plus émouvante que vous pouvez entendre Dora Janssen raconter sa passion et l'émotion qu'elle ressent par rapport à certains des objets exposés.
Sa recherche, au-delà de l'intérêt archéologique était avant tout esthétique.
Pour de sombres tractations fiscales (droits de succession) entre la Flandre et la Zone de Bruxelles il a été question que cette collection unique soit dispersée. Finalement je crois que le Musée du Cinquantenaire va en faire l'acquisition.
A ne pas manquer avec des oeuvres de l'ensemble du continent des deux Amériques...
Bàv,
Bertrand
Rédigé par : Bertrand | 27 mars 2007 à 00:23