Les Shona regroupent 9 millions d'individus, essentiellement des agriculteurs, répartis pour une bonne partie au Zimbabwe, et une petite partie à l'ouest du Mozambique. Longtemps regroupés en chefferies indépendantes, se différenciant par de nombreux sous-groupes linguistiques au début du XXème siècle, les Shona revendiquent de nos jours une même identité ethnique et linguistique.
Pas de masques ni de statuaires dans les arts traditionnels Shona; c'est du côté de la culture matérielle que l'on trouvera de très beaux objets.
Les tabatières d'abord, car le tabac a une grande importance au sein de la culture Shona. Dès la fin du XVIIème siècle le tabac à priser est adopté par les hommes et les femmes Shona, jouant un rôle dans la relation communautaire mais aussi dans la relation aux ancêtres car le tabac constitue une offrande. Les tabatières pouvaient également faire office de présent qu'un jeune homme se devait d'offrir au père de la jeune fille qu'il souhaitait épouser.
Les couteaux, symboles de prestige, se transmettaient de génération en génération comme celui présenté ci-dessus avec son fourreau et une attache permettant de le fixer au niveau du bras ou, celui-là, un Bakhatwa, couteau de prestige dont le fourreau est travaillé dans le bois et l'ivoire ornés de fils de laiton. Chez le peuple Ndau, qui est la fraction Shona du Mozambique, les fourreaux qu'ils réalisent sont ornés de perles et appartiennent souvent à des devins.
Ces derniers tiennent un rôle encore important au sein des peuples du Zimbabwe et l'on rencontre parmi les objets qui leur sont propres, de petites plaquettes gravées de symboles, des plateaux de divination.
Mais les oeuvres Shona probablement les plus célèbres pour les collectionneurs occidentaux demeurent les appuie-tête.
Photo 1 : Tabatière - Collection privée, Le Cap, permission de M. Stevenson in Zimbabwe. Témoins de pierre. Passé et Présent, Africa Museum, Tervuren, 1997.
Photo 2 : Museum für Völkerkunde - Vienne.
Photo 3 : Museum of Mankind, Londres.
Photo 4 : Collection Horstmann © Zagourski, archives Pierre Loos, Bruxelles.
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