Grand Zimbabwe est situé à une trentaine de kilomètres au Sud-est de Masvingo. Il s’étend sur plus de 7 Km² à la limite Sud du plateau du Zimbabwe, dans la région située entre les fleuves Zambèze et Limpopo. Il est l’exemple, le plus étendu et le plus emblématique des architectures de pierre disséminées sur le plateau du Zimbabwe et dans d’autres pays : le Mozambique, le Botswana et l’Afrique du Sud.
Grand Zimbabwe fut «fréquenté» depuis des millénaires mais ce n'est que vers les X-XIème siècles que de nouvelles populations, éleveurs de bovins et exploitant l'or et le cuivre sur une vaste échelle, s'y installèrent de manière pérenne. Cette période marque le début des contacts avec les établissements arabes de la côte de l'océan Indien. Cette phase, qui s'étend jusqu'à la fin du XVème siècle, est la principale période d'occupation de Grand Zimbabwe.
Vers la fin du XIIème siècle, les premières constructions en pierres de granit apparaissent. Au XIIIème siècle, l’état de Mapungubwe, situé dans l’actuelle Afrique du Sud s’effondre, et on assiste à un déplacement du pouvoir politique et économique vers le site du Grand Zimbabwe. Les premiers voyageurs portugais font mention de l’importance de ce royaume qui entretenait des relations commerciales avec les populations arabes de la côte de l’océan indien. Par la suite ce royaume fut confondu avec celui de Monomotapa fondé au milieu du XVème siècle qui lui succéda. Mais Grand Zimbabwe resta pour les Mwene Mutapa du royaume de Monomotapa, puis pour leurs successeurs Rozwi, à la fin du XVIème siècle, un important centre religieux. Vers 1830, le royaume Rozwi fut envahit et détruit par les Nguni venus d’Afrique du Sud. Seules subsistent les constructions en pierre.
À l’arrivée des Européens au XIXème siècle, la région fut occupée par les Karanga; le site lui-même fut redécouvert en 1868 par un chasseur, Adam Renders et exploré en 1871 par le géologue Carl Mauch. Malheureusement, en 1891, J. Théodore Bent, nommé par Cecil John Rhodes, puis Richard Hall menèrent des fouilles «désordonnées» et contribuèrent au pillage du site.
Ce qui est peut être le plus connu aujourd'hui de Grand Zimbabwe, ce sont ses oiseaux de pierre: 8 oiseaux en stéatite gris vert ont été retrouvés et ils demeurent une énigme. Sont-ce les représentations de l'aigle batteleur qui, dans la religion Shona, est un messager, un médiateur entre les esprits et les hommes ? Les célèbres oiseaux sont devenus des emblèmes nationaux comme on peut le voir sur le drapeau du Zimbabwe ou sur des timbres (cf. début du billet). Dessins 1 et 3 : Proviennent du site sur lequel on trouvera de nombreuses informations complémentaires sur Grand Zimbabwe. (Le dessin 3 ne reflète qu'une hypothèse).
Photo 2 : Tour conique de Grand Zimbabwe, © W. J. Dewey.
Photo 4 : Museum für Völkerkunde - Berlin.
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