« Avant de venir en France, je me considérais comme artiste. Mais quand je suis arrivé en France je suis devenu « Artiste Africain ». Non pas parce que la qualité d’artiste africain se présentait comme une option parmi d’autres mais parce que l’espace de l’art contemporain est configuré sur des catégorie ethniques (Voir Le rapport disparu d’Alain Quemin, 2002). Ainsi quand on n’a pas la gueule d’une banane française, par exemple, on ne risque pas d’aller représenter l’art français à l’étranger (quel étranger ?). Je pense que les artistes contemporains nés en Afrique, deviennent « artistes africains » quand les Européens, qui ont le pouvoir de définir qui est Africain, les désignent et les invitent en tant qu’ « artistes africains ».
En fait, la désignation des artistes comme Africains est une attitude arbitraire qui ne se justifie que par la volonté de certains mécènes européens de disposer d’une catégorie dite « Artistes africains », à l’ image des bananes dans ce conte africain où un enfant africain qui mangeait une banane interrogea son grand-père : - Dis, grand-père, pourquoi appelle-t-on banane ce fruit que nous mangeons ? Le vieux sage réfléchit un peu avant de répondre: - Mais voyons mon enfant, d’abord parce que cela a l’aspect d’une banane, il a aussi la couleur et la saveur d’une banane et d’ailleurs tout le monde l’appelle banane ! Le fait que les artistes désignés comme artistes africains ne forment pas une réelle catégorie référée à l’Afrique ne signifie pas qu’ils ne forment pas de catégorie du tout ! Ils forment une catégorie encore plus intéressante, celle des artistes exclus de ce qui est considéré comme l’art contemporain officiel : le « Main stream art » !
Ils sont « intégrés » au système mais en tant que parias, en tant que « hors caste » ! Ils sont même nécessaires au système car, d’une certaine manière ils justifient le classement hiérarchique des produits culturels extra-européens par rapport à l’art des Européens. »
Hassan Mussa in
Catalogue de l'exposition Icônes, Galerie NKA*, Bruxelles, 2006.
Hassan Musa est né au Soudan en 1951; artiste-peintre, il expose des œuvres depuis 1969 ; il est aussi auteur-illustrateur dune vingtaine de livres pour enfants.
Oeuvre 1 : Art de guérir - 2002.
Oeuvre 2 : Autoportrait avec idées de couleur - 2003.
Courtesy Galerie NKA* Brussel.
Bonjour
Je suis Nadira Laggoune, commissaire d'exposition et critique d'art.Je souhaiterais entrer en contact avec Hassan Musa, pourriez-vous me communiquer son adresse mail ou un numéro où je pourrais le joindre ou lui trasmettre mon mail? Merci infiniment.
Nadira Laggoune : [email protected]
Rédigé par : laggoune nadira | 16 avril 2011 à 19:37
Bonjour, je trouve ici, dans les propos de monsieur Hassan Musa, l'expression juste et pertinente de ce que je ressentais confusément à propos de la création contemporaine issue du continent africain. Je vais ouvrir une galerie associative près de Lille(France)avec laquelle j'envisageais la promotion des créations contemporaines d'artistes "africains". Mais je ne me satisfaisais pas de cette "caractérisation". Maintenant, je suis plus serein. Je vais m'employer à faire connaître des créations contemporaines... Merci. Sinkié.
Rédigé par : Marc Sinkiewicz | 21 juin 2012 à 20:59
Bonjour,
J'ai rencontré HAssan Musa lors d'une journée "contes et bilinguisme" dans le Gard au printemps.
J'admire beaucoup son travail et aurais souhaité entrer en contact avec lui pour un projet personnel.
Serait il possible d'obtenir ses coordonnées mail afin de lu soumettre ma demande???
Merci d'avance
Soline Henzel
Rédigé par : henzel | 28 juin 2014 à 13:50
Bonjour,
Je suis désolée mais je n'ai pas ses coordonnées.
Bien cordialement
Martine B.-P.
Rédigé par : Détours des Mondes | 29 juin 2014 à 15:23