Les premiers chasseurs-cueilleurs à peupler l'Afrique australe furent les San dont les descendants furent plus tard appelés Bushmen (ou Bochimans ou Bosjemen) par les Hollandais qui s'installèrent au niveau du Cap au XVIIème siècle.
Ces premières populations San cohabitaient avec une population d'éleveurs, les Khoekhoe. Ce n'est que dans le premier millénaire de notre ère que des populations Bantoues venues du Nord les rejoignirent.
On trouve, entre autres, comme premiers témoignages des San, des galets peints. Celui qui est représenté ci-dessus fut retrouvé sur l'épaule d'un squelette, ce qui pourrait suggérer l'usage de ces galets peints dans des rites funéraires; ce n'est qu'un hypothèse ! (Ce galet date d'une époque assez récente (probablement 2000 ans), il en existe de plus anciens).
On attribue à ces premières populations San une grande majorité des peintures et gravures rupestres de l'Afrique australe mais également des oeufs d'autruche décorés. Le dessin était réalisé avec une lame de pierre puis, plus tard, une lame de fer. Seuls, quelques fragments ont été retrouvés et l'on ignore, là encore, la fonction de ces coquilles ornées.
Les San des époques récentes fabriquèrent des oeufs de cette sorte pour le «tourisme». Ainsi, l'une des premières coquilles ornées de ce type à arriver en Europe fut ramenée en 1770 par le naturaliste suédois Sparrman.
Mais l'histoire des peuples San et Khoekhoe ne tourne pas autour d'un oeuf d'autruche; elle devient malheureusement tragique dès lors que Barthélemy Diaz franchit le cap de Bonne-Espérance en 1488, et prouve que le contournement de l'Afrique est possible. Le commerce vers les Indes devient chose réalisable.
Ainsi dès le milieu du XVIIème siècle, Jan van Riebeeck est chargé d'établir pour la Compagnie néerlandaise des Indes orientales la première implantation européenne proche du Cap de Bonne-Espérance. Celle-ci deviendra la colonie du Cap en 1791.
Mais les relations entre San, Khoekhoe et les Hollandais ne cesseront de s'envenimer.
En effet, le mode de vie sédentaire des colons se heurta très vite aux modes de vie de ces populations. Les San étaient nomades et ne respectaient pas les territoires,
les Khoekhoe pratiquaient la communauté de biens; les uns et les autres furent vite accusés de voleurs, ne comprenant pas la notion de propriété privée ! De plus, la langue khoisan des deux peuples faite de «clics» les firent considérer plus proches des animaux que des hommes puisqu'ils ne semblaient pouvoir émettre qu'une sorte de caquetage.
Ces populations furent victimes de maladies apportées par les Européens. Puis, de véritables chasses à l'homme furent organisées puisque San et Khoekhoe étaient pratiquement considérés comme du gibier car difficilement «intégrables» comme travailleurs dans les fermes.
La colonie du Cap s'agrandissant, les frontières des territoires San et Khoekhoe reculèrent. Il leur fut impossible de maintenir une vie de pasteurs nomades.
Tous ces facteurs conduisirent à l'extinction de ces peuples. Mais malheureusement dans l'extermination de ces populations, nous n'avions peut-être pas encore atteint le comble de l'abject. Il le fut au travers du cas tristement célèbre de Saartje Baartman... du temps où les Occidentaux se repaissaient des spectacles des zoos humains et de l'exhibition de «spécimens».
Photo 1 : South African Museum, Cape Town.
Photos 2 et 3 : The Trustees of the British Museum, London et Staatliche Museen zu Berlin, Preussischer Kulturbesitz, Museum für Völkerkunde © Heini Schneebeli.
Dessin : Anonyme, fin du XVIIème siècle, Groupe de Khoekhoe, Le Cap, National Library of South Africa.
Gravure : Portrait d'un Houzouana (San) d'après le récit de François Le Vaillant (fin XVIIIème siècle) in Ego R., 2000, San, Paris, Ed. A.Biro.
Estampe : P. Seuin, F.C Vermeulen sc, 2ème moitié du XVIIème siècle, Hottentots habitants du Cap de Bonne-Espérance, Paris, BNF.
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