Les Ndebele se sont installés dans une région du Transvaal depuis le début du XVIIème siècle.
À leur tête, un chef pacifique, Muzi, qui occupa une région déjà peuplée par les Sotho-Tswana mais dont la cohabitation s'effectua tranquillement. À sa mort et à la suite de dispute entre ses deux fils Manala et Ndundza, les Ndebele se scindèrent en deux.
Au XIXème siècle, ces populations subirent un temps la domination de Mzilikazi qui organisa le royaume Ndebele du Zimbabwe (le royaume Matebele). Vers 1840, l'expansion des fermiers Boers empièta sur les territoires des Ndebele sud-africains; puis en 1877, lorsque les Britanniques annexèrent le Transvaal et défirent le peuple Pedi, ils détruisirent du même coup la capitale Ndebele.
Mais, dès le début du XXème siècle, les écoles initiatiques renaquirent, et chez les Ndebele du Sud Transvaal, le souci de perpétuer les traditions, de maintenir les coutumes, prévalut. C'était l'époque où le gouvernement d'Afrique du Sud forçait déjà des millions de Noirs à quitter leur maison afin de les installer dans des réserves (préfigurant les «homelands»). La politique d'apartheid fut mise en place en 1948 par le parti national afrikaner. Les Ndebele du Sud Transvaal vont se répartir dans 5 régions dont celle, désignée comme «foyer national», qui deviendra plus tard le bantustan appelé KwaNdebele.
Il semble que ce soit à partir de cette région que l'art de la peinture murale explosa à la fin des années 40. Art maîtrisé par les femmes, expression d'une résistance, la peinture se développa à l'extérieur des maisons, envahissant la totalité des murs puis les intérieurs. Les femmes Ndebele réalisaient à la main des dessins géométriques, des motifs spéciaux comme celui dit «de lame de rasoir» à l'occasion de la fin de l'initiation masculine car ces peintures accompagnaient pour beaucoup les rites d'initiation que les Ndebele avaient toujours voulu perpétuer.
Vers le milieu des années 50, les Blancs commencèrent à manifester de l'intérêt pour ces peintures qui devinrent source de revenus pour leurs auteurs; ce furent les prémices d'une diffusion à vocation touristique. De nos jours, l'art de la peinture murale Ndebele est bien en mouvement ; les techniques changent, des symboles liés à la vie moderne pénètrent les motifs... mais aussi des cars entiers de touristes arrivent en pays Ndebele et des décors sont réalisés pour répondre à leur demande...
On pourra lire un article questionnant, qui dépasse le cadre de l'art Ndebele : L’Africain de service, des zoos humains aux biennales d'art contemporain d'Eliane Burnet (paragraphe 3. Pourquoi l'Occident s'invente-t-il son propre art africain? (passage sur l'art Ndebele)).
Rappelons simplement ici le poids et l'importance historiques de ces peintures murales : elles favorisaient la cohésion, contribuait à la reconnaissance sociale de tout un peuple dans le contexte d'apartheid.
Photo 1 : Page du site Wikipédia.
Photos 2 et 3 : © Margaret Courtney Clarke in Ndebele : l'art d'une tribu d'Afrique du Sud, Paris, Ed. Arthaud, 2002.
Photo 4 : Extraite du South African Embassy website.
je suis artiste peintre,sculpteur collectionaire des oeuvres d'arts entique dela rdc,je vais etres en cotact avec vous merci
etienne ngandu
Rédigé par : ngandu | 31 juillet 2007 à 21:18