Lorsque la Mission Dakar-Djibouti entre enfin dans Gondar à l'été 1932, après bien des soucis à la frontière et des contre-temps; Marcel Griaule est à la recherche de peintures murales. C'est alors qu'il découvre l'église d'Abba Antonios construite pendant le règne de Yohannes Ier (1667-1682).
29 juin 1932, Michel Leiris note dans L'Afrique fantôme : «À pas rapides nous faisons le tour du maqdes, gros cube (surmonté d'un cylindre) qui renferme l'autel et dans lequel les prêtres seuls ont le droit d'entrer. Juste le temps d'apercevoir, dans la pénombre, du haut en bas de ce réduit central, des peintures d'allure archaïque, mais admirables de fraîcheur, si vives, si brillantes, depuis les tranquilles figures de saintes gens jusqu'aux démons cornus qui s'agitent dans les basses zones d'un jugement dernier...»En juillet 1932, le peintre Gaston-Louis Roux exécute des copies à l'huile des peintures existantes et c'est probablement la bonne tenue de ces dernières qui décide les religieux d'Abba Antonios de laisser Marcel Griaule et son équipe enlever les originaux.
Ce sont ainsi quelques peintures ramenées par la Mission Dakar-Djibouti que l'on peut voir, dans une pièce, au fond du département Afrique du Musée du Quai Branly. Sur le mur du fond, les Saints cavaliers et les scènes de martyrs : entre autres, la décollation de St Jean-Baptiste dont la tête est remise à Salomé.
Sur le mur de droite, Dieu le père et le pacte de grâce; puis ce Saint Georges cavalier.
Photos : Musée du Quai Branly.
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