Le byeri est le culte des ancêtres qui était pratiqué par les Fang du Gabon et du Sud Cameroun.
La figure de reliquaire eyema byeri (statuette) ou seulement la représentation d'une tête (nlo byeri) est liée aux ancêtres fondateurs du lignage et surmonte une boîte nsekh byeri dans laquelle sont conservés les ossements et plus particulièrement les éléments du crâne.
Comme pour de nombreux peuples d'Afrique mais aussi d'Océanie, le crâne est le lieu où réside la force vitale de l'individu. Cette force peut se transmettre encore des morts aux vivants.
Le byeri désigne à la fois le culte et l'ensemble des reliques et de la figure.
Ces objets servaient à la consultation des ancêtres dans le cas de prises de décisions importantes, mais aussi pour les initiations au byeri (melan) lors desquelles on montrait les crânes familiaux aux jeunes garçons. Ces derniers, avec l'aide de plantes hallucinogènes, pouvaient alors entrer en communication avec les ancêtres.
Les premiers à s'intéresser à la culture Fang et à ses rites, à les relater et à collecter des byeri furent le père Henri Trille, missionnaire pour la Congrégation du Saint-Esprit, qui parcourut les territoires Fang du Gabon de 1892 à 1907 et l'allemand Günter Tessmann qui débarqua comme contremaître au Cameroun en 1904.
De retour à Lübeck en 1907, le directeur du musée proposa à ce dernier de repartir 3 ans pour une enquête de terrain. Personnalité ambigüe, Tessmann ne resta que 2 ans au Cameroun, y mena sa mission mais dans un climat de rapport de forces avec les populations rencontrées. Il notait cependant ses nombreuses observations tant sur la vie quotidienne que sur les rites, il réalisait des photographies, collectait des objets. Revenu prématurément en Allemagne en 1909, il commença l'écriture de son ouvrage Die Pangwe (dont on peut lire une partie traduite dans le catalogue d'exposition Fang du Musée Dapper, 1997), passionnant témoignage ethnographique du début du XXème siècle... à lire cependant avec du recul, compte tenu, semble-t-il, de la personnalité de son auteur !
Photo 1 : Musée Dapper, collectée par H. Himmelheber en 1938, anc. Collections H. Himmelheber et Ch. Ratton-Archives Musée Dapper © Gérald Berjonneau.
Photo 2 : Musée du Quai Branly, anc. collection Paul Guillaume.
Photo 3 : Musée ethnographique de Neuchâtel, collecte du Père Trilles.
Photo 4 : Völkerkundesammlung, Lübeck, collecte de Günter Tessmann.
belle illustration en complément du cours de H.J
Rédigé par : akwaba | 30 novembre 2007 à 09:54
magnifique expressivité!!et patine. Collectionneur
de fang depuis 1967.daniel million.com
Rédigé par : daniel-jul Million | 30 mai 2010 à 08:15
Passionné par l'Art Bantou , Pahoins, Fang ,Mfan suivant le lieu ! Le sculpteur associe corps d'adulte , et juvénilité dans la représentation du visage , les œuvres nous font voyager dans un Monde hiératique, ou le sacré , et la force de la patine, parfois suintante , se conjuguent.
Daniel-Julien MILLION
Rédigé par : jojo | 07 avril 2022 à 09:21