Plusieurs complications surgissent dès le départ de notre expédition parmi les arts Fang... le nom, la géographie, entre autres.
En effet, Fang est un nom donné par les Occidentaux à des groupes qui se répartissent sur les territoires du Cameroun, de la Guinée Equatoriale et du Gabon. Ces peuples proviennent probablement d'une migration issue du Nord-est et se sont installés en différents lieux du bassin de l'Ogooué, véritable carrefour de contacts et brassages des différentes ethnies.
D'autre part, par le fait des premiers interprètes de voyageurs occidentaux, ces groupes (débordant largement le seul groupe Fang) furent appelés Pahouins, Panggwe puis l'ensemble de ces populations prirent le nom de Fan puis celui de Fang.
Averti que ce «nom» recouvre des sous-groupes différents parmi lesquels on pourrait englober les Bulu et Mabea à la fontière sud du Cameroun, les Mvaï et Ntumu au Nord du Gabon, les Okak et les Mvaï encore à la frontière de la Guinée-Equatoriale, les Betsi sur le moyen Ogooué... il faut donc être conscient que les oeuvres Fang ne sont donc pas le propre d'artistes du Gabon (bien que le groupe le plus important peuple ce pays).
Des styles différents vont ainsi émerger dans la statuaire et dans les masques.
Quoi qu'il en soit, sociétes, traditions, rites Fang ont des socles communs au-delà des frontières des états et cela nous autorise à évoquer une aire culturelle Fang.
Ainsi en était-il de la cérémonie du melan et des rites du byeri concernant les reliques des ancêtres, l'initiation s'effectuait pour de nombreux groupes dans le cadre du so; la justice, l'ordre étaient rendus par les adeptes du ngil...
Photo 1 : Masque Fang (Ntumu) Staatliche Museen zu Berlin, Preussischer Kulturbesitz, Museum für Völkerkunde © H. Schneebeli.
Photo 2 : Anc. collection P. Guerre © Gérard Bonnet, Marseille.
Photo 3 : Musée Dapper © Gérald Berjonneau.
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