Cuillers-sculptures, formes surprenantes dans les oeuvres africaines associant, notamment dans l'Afrique occidentale, la représentation féminine à ce simple ustensile. Le cuilleron devient alors le ventre enceint. Prétexte pour moi d'évoquer à nouveau Giacometti dont une superbe exposition : L'atelier d'Alberto Giacometti, vient de débuter... jusqu'au 11 février 2008 au Centre Pompidou.
Cette approche, ces «clins d'oeil» primitivistes, volontairement restreints dans le cadre de ce blog et évidemment réducteurs de l'oeuvre de Giacometti qui me touche particulièrement, laissent place libre à la lecture d'articles ici, là et de billets plus fournis et pertinents, ou plus polémiques comme ici quant à la muséographie, ou à l'écoute d'une explication de Véronique Wiesinger.
Je vous invite à les lire et surtout, si vous le pouvez, à vous rendre au Centre Pompidou.
Je reviendrai bien sûr, en d'autres temps, sur les cuillers-sculptures africaines qui avaient fait l'objet d'une exposition au Musée Dapper en 1991.
Photo 1 : Cuiller Dan (Côte d'Ivoire) - Musée Dapper © Hughes Dubois.
Photo 2 : Femme-cuillère, 1927, Alberto Giacometti © Coll. Fondation Alberto et Annette Giacometti, Paris.
Je trouve belles ces femmes-cuiller. Sûrement grâce à Giacometti, bien sûr, car je n'aurais pas pu les rencontrer sans lui.
Et je trouve, moi aussi magnifique cette exposition "l'atelier Giacometti" au centre Beaubourg. J'ai commencé à en parler mais je n'ai pas eu le temps de continuer pour cause de travail. Je vais m'y remettre ;-)
Giacometti est à la fois quelqu'un d'intelligent qui sait parler de ce qu'il fait, et quelqu'un d'une très grande sensibilité. Ces femmes-cuiller qu'il traite dans son travail sont un des grands exemples de cette part de sensiblité et de fémininité qu'il incarne. Ces sculptures sont d'une très grande élégance, d'une grande sobriété et d'une grande générosité (aussi bien ces sculptures africaines que celles que Giacometti a produites après les avoir vues.) La base large, c'est la féminité, évidemment, c'est le réceptacle de la vie, le ventre, l'utérus traité de manière métaphorique. C'est un exemple de proportions, d'épure.
Beauté formelle et beauté des sentiments.
Amicalement.
Rédigé par : holbein | 24 octobre 2007 à 21:14
J'ai plongé dans l'oeuvre de Giacometti, il ya très très longtemps de cela, comme on plonge dans ce vous ressentez comme familier.
Si, de l'exposition du centre Beaubourg, on a beaucoup parlé de muséographie aseptisée et si on la critique volontiers, je pense qu'on a une approche intellectuelle de celle-ci (comme j'ai pu le faire et le dire avec Benin).
Mais cela ne peut pas en être ainsi ... Regardez l'homme qui marche; écoutez la phrase de Sartre dans Erostrate : ... "Vous aimez aussi la chaire de l'homme, son allure de grand blessé en rééducation, son air de réinventer la marche à chaque pas et son fameux regard que les fauves ne peuvent supporter. Il vous a donc été facile de trouver l'accent qui convient pour parler à l'homme de lui-même : un accent pudique mais éperdu."
Holbein, tu écris :"Ces sculptures sont d'une très grande élégance, d'une grande sobriété et d'une grande générosité ". Je crois que tout est dit; la noblesse du sentiment de "générosité " de l'âme, j'entends, c'est offrir, partager le repas, certes, pour la cuiller africaine mais au-delà, bien sûr, la vie.
Rédigé par : Lyliana | 26 octobre 2007 à 10:28
je trouve que giacometti (ses oeuvres) sont fait avec un incroyable talent.
mais dommage pour lui je n aime pas ses sculpture!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Rédigé par : ouipmini | 16 janvier 2008 à 13:46