En écho au billet African Forms... mais avec un accent plus figuratif.
Vénus paléolithique ou contemporaine, idole cycladique ou charme Eskimo, amulette Luba ou pendentif Pende... toutes ces formes, souvent épurées toujours sensuelles, élégantes, nous touchent.
Souvent il est vrai, j'ai choisi de parler de petits objets en ivoire, de figures féminines; probablement séduite par leur patine, par l'impression d'un toucher abolissant la distance du regard et
rétablissant une intimité dont une oeuvre picturale, pourtant, ne saurait nécessairement nous dessaisir.
Peut-être ne subissons-nous nos émotions esthétiques que dans la mesure où nous les créons et les entretenons ?
Cette passion de «la patine», qui anime de nombreux amateurs d'arts premiers, renvoie-t-elle à une illusion de l'objet efficace, de cette beauté forcément agissante ?
La question concrète, banale, que pose le regroupement fortuit (ou peut être que non) de ces quatre objets concerne la nature de ce que nous expérimentons.
Est-il trivial ou au contraire non fondé de se poser la question ?
Est-il pertinent de trouver là des résonances et d'être réceptif à ces résonances, à ces rencontres, ces évènements qui ouvrent un monde ?
nunca yo me perdere
sino por un no sé qué
que se alcanza por ventura.»
(Pour toute la beauté
jamais je ne me perdrai
mais pour un je ne sais quoi
qui s'atteint par aventure.)
Jean de la Croix (fin XVIème)
Photo 1 : Willem de Kooning, Two Women, 1952.
Photo 2 : Vénus de Lespugue, Gravettien
(env. -25000 ans BP).
Photo 3 : Pendentif Luba, The Royal Museum for Central Africa (Tervuren) © Roger Asselberghs.
Photo 4 : Statuette Eskimo, collection privée, in Catalogue de la vente Calmels Cohen, Paris, Décembre 2006.
De l'art intemporel!
Rédigé par : Tietie007 | 05 octobre 2007 à 21:35