Étonnantes ces poteries anthropomorphes... la bouche ouverte, elles présentent des «visages» comme eux aussi étonnés de découvrir le monde des hommes. Elles étaient là, conservées à Rugange, un petit village de pêcheurs dans cet état du Nord du Nigeria qu'est l'Adawama, pour servir le culte des ancêtres. Lors de la cérémonie Dube, elles recevaient des sacrifices pour des pêches fructueuses et plus tard dans l'année, de la bière. Le chef priait alors pour la bonne santé de la communauté.
Un article paru en 1973 (in African Arts, VI (4)) : «The death of a cult in Northern Nigeria», T.J.H Chappel explique que celles-ci étaient censées représenter un chef défunt. Difficile de le comprendre, de percevoir ces explications au travers de ces formes expressives, voire joyeuses et cocasses comme semble l'être cette figurine.
La mort d'un culte ! En 1965, le chef se convertit à l'Islam, peut-être d'autres facteurs, d'autres raisons aussi, firent que le culte aux ancêtres puisse être d'un seul coup balayé par la jeune génération, que les poteries puissent être détruites... que s'est-il réellement passé à Rugange à l'automne 1965 ?
Une belle et surprenante exposition à découvrir à la Galerie L'Accrosonge. Jusqu'au 4 janvier 2008 au 17, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, Paris 4ème .
Photos : Courtesy Galerie L'Accrosonge
Pline l'Ancien disait: « Ex Africa semper aliquid novi » ce qui pourrait se traduire « d’Afrique vient toujours quelque chose de nouveau ».
Rédigé par : sanza | 10 décembre 2007 à 09:21