Guillaume Apollinaire a largement contribué à la reconnaissance de «l'art nègre» à travers des articles et des compte rendus d'expositions, parus entre 1909 et 1918. Il écrivait dès 1909 que «l'art nègre» devait rentrer au Louvre. Apollinaire fut aussi l'un des premiers à parler de « grands artistes anonymes » au sujet des créateurs de ces objets, devançant de dizaines d’années, les préoccupations actuelles.
Le poète commença sa collection d’art africain avant 1910. On pense que ce dernier rencontra le marchand Joseph Brummer vers la fin de 1908. Tous les deux étaient des amis du Douanier Rousseau.
Jean-Louis Paudrat (in Le primitivisme dans l'art du XXe siècle, Rubbin,W.1984) affirme que c’est à la fin de 1909 qu’Apollinaire acquit ses premières sculptures africaines.
Ainsi, sur cette photographie de 1954, distingue-t-on, dans ce petit coin, le «fameux» fétiche à clou d'origine Yombe ou Woyo et, à l'arrière, plus petite, une statuette Teke... des objets «chargés».
On imagine aisément l'impression que devait rendre le N'konde de près d'un mètre de haut lorsqu'on le découvrait ainsi; avec sur la droite, une marionnette Kuyu dont la tête, surmontée d'un étrange animal à la gueule entrouverte, ne semblait pas nécessairement engageante.
Puis le regard se porte sur l'étagère, à gauche, vers la tête Kuyu, de la République du Congo, intervenant lors des danses Kyebe Kyebe. Son visage blanc porte de grandes scarifications sur les joues et le front. La bouche laisse entrevoir des dents pointues en écho à celle de la marionnette de droite.
On découvre le pluriarc Punu du Gabon. Une petite tête fine surmonte la caisse de résonance avec cette coiffe ample aux coques rembourrées, striées de nattes, que l'on retrouve sur les masques blancs. Il semble que, plus en avant sur l'étagère, se trouve un petit appuie nuque Kuba. Et au-dessus du fétiche Teke, une récade ?? et près d'elle, un personnage agenouillé enveloppé dans un grand drapé comme priant ?...
Mais peut-être connaissez-vous une description précise de cette bibliothèque ?
Photos 1 et 2 : René-Jacques, 1954.
Photo 3 : Musée National d'Art Moderne © RMN.
Photos 4 et 5 : Musée du Quai Branly.
J'ai relu la biographie de Guillaume Apollinaire dans une encyclopédie mais curieusement cet aspect de sa personnalité n'est pas du tout évoqué.
Heureusement il y a "Détours des mondes".
Rédigé par : Louvre-passion | 10 décembre 2007 à 21:00
Les fetiches font partie de la vie sociale des Negres au meme titre que le cheval de Troie fait partie de la destinee de la ville ou il entre. (Guillaume Apollinaire 1913).
I love Apollinaire...and the style of his studio it's very similar to mine.
Salut
Gian Marco Matteuzzi
Rédigé par : Gian Marco matteuzzi | 18 janvier 2008 à 05:20
Vous aimez APOLLINAIRE, vous allez aimer,
présélectionné pour le concours de roman 2011
“100 ans avant minuit” Éric Chatillon
Cliquez sur http://www.bordulot.fr/page25/page56/page56.html
Rédigé par : gillet | 20 février 2011 à 14:11
Je suis ravi d'avoir découvert cette belle page informative sur l'intérieur d'Apollinaire. La présence du pluriarc Punu du Gabon me paraît révélatrice pour son rapport formel avec la trompette marine du monostique Chantre.
Rédigé par : nicolaas van der toorn | 23 mai 2016 à 13:13