Si les figures de reliquaires Kota possèdent de nombreuses caractéristiques communes (visage stylisé avec un placage de cuivre, un manche en forme de losange); il n'en demeure pas moins qu'elles affichent des morphologies bien différentes.
Des spécialistes comme Alain et Françoise Chaffin, Ingeborg Bolz, Louis Perrois ou Gérard Delorme, ont voulu mettre en évidence des groupes stylistiques parmi ces sous-groupes Kota.
Il semble qu'on puisse distinguer 5 groupes : le style Mahongwe, le style Shamaye, le style des Kota du Sud (Obamba, Ndumu, Wumbu), le style Ndassa et le style Sangu.
Regardons ici quelques figures de reliquaires Kota-Mahongwe.
Cette oeuvre du Pavillon des Sessions, entrée dans les collections du Muséum d’Histoire Naturelle en 1886, peut servir de modèle pour décrire brièvement le style Mahongwe.
La forme, ovoïde et stylisée, est réalisée avec une âme de
bois surmontée de plaques de métal. Elle est de faible épaisseur, concave, décorée d’une plaque de cuivre sur le devant qui la sépare verticalement. Des yeux sont figurés par deux cabochons, le nez est formé par une fine plaque perpendiculaire.
Le reste du visage est recouvert de lamelles de cuivre aplati posées verticalement et agrafées. D’autres lamelles sont figurées sous les yeux. Au sommet, on observe une protubérance entourée de fil métallique.
Le manche est recouvert en partie haute de fil de cuivre ou de laiton. La base s’élargie et forme comme une poignée sculptée de plan perpendiculaire à la face. Cette poignée comporte des plaques de métal mais laisse aussi le bois apparent. Certaines des plaques de cuivre sont piquetées, ciselées ou martelées.
Ce type de figure est une représentation symbolique du visage de l’ancêtre, beaucoup ont des blasons d’identification lignagère rendu par des motifs piquetés dans le cuivre. Les lignes, au revers, seraient des tresses stylisées et la protubérance du sommet, un chignon. La poignée qui forme parfois un losange plus prononcé serait une stylisation des bras. Le piètement de la sculpture était rattaché à un panier, de cette façon, l’ensemble formait une entité et représentait une figure anthropomorphe entière.
Mis en relation avec sa fonction, le gardien représenterait un esprit, un ancêtre dont on chercherait la protection.
Photo 1 : Carte extraite de l'ouvrage Gabon, présence des esprits, 2006 - Catalogue d'exposition - Ed. Dapper.
Photos 2 et 3 : Musée du Quai Branly.
Photo 4 : Musée Dapper © Gérald Berjonneau.
Les "blasons d’identification lignagère" veulent ils dire qu'il s'agissait de symboles pour une famille ou un clan ?
Rédigé par : Louvre-passion | 09 janvier 2008 à 21:16
oui c'est cela.
Rédigé par : Lyliana | 11 janvier 2008 à 13:09
About the Kota reliquary I have visited a very interesting exhibition in New York at Metropolitan Museum titled "Eternal Ancestors The Art of the Central African Reliquary" (October 2-2007 to March 2-2008). The Exhibition explore the connection between Kota as well as Fang reliquary and european collectors and artists. The most important piece exhibited is maybe the Fang people seated female reliquary owned successively by two members of Western avant-garde Andre Derain and Jacob Epstein (from 1962 Nelson A. Rokefeller New York). Salut
Gian Marco Matteuzzi
Rédigé par : Gian Marco matteuzzi | 01 février 2008 à 18:34
Sorry read: fang people seated female figure from a reliquary ensemble and not fang people seated female reliquary.
Salut Gian Marco
Rédigé par : Gian Marco matteuzzi | 01 février 2008 à 18:41
You're right : the figure is this one and it's really a very interesting reliquary.
I showed you a head (nlo byeri) owned by Epstein (at the Met) in the post La vénus noire and some beautiful ones owned by Paul Guillaume.
Rédigé par : Lyliana | 01 février 2008 à 19:00
Bjr. Est-il possible de dater approximativement l'apparition de ces reliquaires, et sont-ils encore en usage dans certaines régions reculées? Existe t'il aussi une fabrication "touristique" de ces reliquaires? Merci pour vos réponses.
Rédigé par : Jean-François Alaux | 29 octobre 2009 à 22:04
Bonjour,
J'aimerais en savoir plus sur l'influence des religions monothéistes sur les arts premiers.
Merci,
Paul Bellefleur
Rédigé par : Paul Bellefleur | 03 août 2024 à 09:26
Une question vraiment compliquée
certains objets sont clairement des objets hybrides (par exemple les christ Kongo) mais il faudrait étudier cette question au cas par cas.
Cordialement
Rédigé par : M L B.-Pinard | 04 août 2024 à 12:15