Actuellement au Musée Rietberg de Zürich et jusqu'au 25 mai 2008, se tient une importante exposition sur l'art du Grassland camerounais.
Les objets d'un art royal, développé notamment dans les chefferies Bamileke et Bamum, se déploient avec toute l'expressivité qui caractérise ces arts. Des masques imposants, des statues commémoratives perlées ou colorées, des sièges majestueux ornés de léopards, de panthères ou de mygales sont ainsi présentés.
Le cabinet des Estampes du Musée présente simultanément l'exposition Ernst Ludwig Kirchner et l'art du Cameroun.
Ce fut à Dresde, en 1905, que Ernst Ludwig Kirchner créa «Die Brücke» avec ses amis Erich Heckel, Fritz Bleyl et Karl Schmidt-Rottluff.
Ces artistes allaient ainsi constituer le premier groupe de l'expressionnisme allemand.
Ils connaissaient le Musée ethnographique de Dresde de l'époque, riche d'oeuvres rapportées des territoires sous administration allemande. Des oeuvres d'Océanie côtoyaient celles d'Afrique, et pour beaucoup d'entre elles, en provenance du Cameroun. Ainsi, pour la première fois, je regarde des oeuvres de Kirchner en suivant pour modeste trace celle des sièges du Grassland... sans occulter, loin de là, force et beauté de ses nus.
Photo 1 : Rietberg Museum, vue de l'exposition Cameroun art royal, extraite du site du Musée.
Photo 2 : Siège bamum, Ethnologisches Museum Berlin, don de Njoya à Jesko von Puttkamer, 1904 © Martin Franken.
Photo 3 : Kirchner, Nu au siège africain, 1912, Rietberg Museum Zürich © Rainer Wolfsberger.
Photo 4 : Siège, région de Bamenda, Bünder Kunstmuseum Chur, acquis avant 1910 par Ernst Ludwig Kirchner, don de Otto Tschumi.
Photo 5 : Kirchner, Nacktes Mädchen hinter Vorhang (Fränzi) 1910-1926, Tedelijk Museum Berlin.
Bonne idée d'avoir parlé de Kirchner à l'occasion des arts du Nord Cameroun.
Rédigé par : Jean-Yves | 09 avril 2008 à 15:46