J'avais déjà évoqué, avec les masques Mbangu des Pende, ces visages déformés par une paralysie faciale.
On les retrouve ailleurs en Afrique, parmi ce qu'on appelle les masques de maladie, réalisés afin exorciser nos peurs devant les fléaux.
Ainsi en est-il de ce masque Gbena Glu du Liberia. Extraordinaire prolongement de la ligne et de la forme du nez et de la bouche, dans le relief et dans le creux.
À l'autre bout du monde, au Sri Lanka, lors des cérémonies d'exorcisme du Sanni Yakuma, les démons Sanni apparaissent dès l'aube.
Parmi eux, le Kora Sanniya mime l'attitude paralytique.
Les démons qui propagent les maladies vont se succéder jusqu'à ce que leur chef, le Kola Sanniya, vienne clôre la cérémonie.
La guérison sera-t-elle au bout de cette danse infernale ?
Photo 1 : © Donald Morris Gallery in Frank Herreman, 1999, To Cure and Protect : Sickness and Health in African Art, The Museum of African Art, New York.
Photo 2 : © The Peabody Museum.
Photo 3 : © The British Museum.
Bonjour Lyliana,
Merci pour ce billet. Je trouves dans des masques comme un caractère esthétique dans une déformation poussée à son paroxysme. Cela surprend, questionne, invite dans ces extrêmes à accepter une différence plus médiane, dans une approche pédagogique presque prophylaxique.
Bien amicalement,
Bertrand
Rédigé par : Bertrand | 16 avril 2009 à 00:14
Effectivement, je crois qu'outre l'aspect prophylactique, il y avait (en tout cas chez les Pende) avec la danse de ces masques, le fait de montrer aux autres la différence et la volonté de faire passer le message qu'il ne fallait pas s'en moquer.
Rédigé par : Lyliana | 16 avril 2009 à 11:32
C'est impressionant la conception de la maladie par l'Africain. Loin de rejeter autrui, on apprend à l'homme à accepter l'autre malgré son handicap, à vivre avec lui. C'est peut-être une façon de transmettre un message de tolérance.L'art consituerait-il un moyen de prévention des conflits?
Rédigé par : Alain Lekouou | 22 août 2009 à 21:58