Une exposition intéressante qu' Une image peut en cacher une autre, actuellement au Grand Palais.
Un jeu sur l'ambiguïté, le trompe-l'oeil, les anamorphoses.
Les oeuvres de Dali sont bien sûr à l'honneur, celles d'Arcimboldo, mais aussi de Magritte, Escher, Brancusi, Raetz...
La présentation n'est plus à faire, on a déjà beaucoup parlé de cette exposition.
Pour en revenir aux arts d'Afrique, un rapprochement m'a interpellé.
C'est celui du viol de Magritte et d'un masque de ventre Makonde.
Entre eux, se joue Self-portrait (Torso, front) de John Coplans.
Trois images où différentes formes de violence s'expriment, transpirent.
Le masque de ventre est porté par les hommes, intimidant les jeunes filles.
Ces trois images rappellent que l'homme est celui qui a le pouvoir, la force.
Alors, c'est lui qui s'expose.
Mais par-delà sa monstration, ce qui lui échappera toujours, c'est bien le pouvoir de l'enfantement.
L'on songe alors aux sociétés océaniennes où la « production » des hommes, réalisée par les hommes, tente d'éliminer tout ce qu'il peut y avoir de féminin dans le jeune garçon que l'on doit conduire à l'âge d'homme !
Par les initiations, ils revendiquent ainsi, et obtiennent, le pouvoir d'enfanter.
Que disent encore ces images où le portrait est devenu corps ?
N'en demeure-t-il pas une appréhension d'un visage volontairement dissimulé, censuré ?
Photo 1 : Le viol, Magritte, 1934.(sur site)
Photo 2 : Masque de ventre Makonde, Musée Dapper.
Photo 3 : Torso front, John Coplans, 1984. (sur site Tate on line)
"Que disent encore ces images où le portrait est devenu corps ?"...à moins que ce ne soit l'inverse.
Rédigé par : ap | 17 juin 2009 à 23:40
j'aurais du ajouter que votre article sur ce corpus d'images me semble très judicieuse...(ap)
Rédigé par : ap | 18 juin 2009 à 21:28
C’est une belle exposition, je trouve. Et puis Jean-Hubert MARTIN est le commissaire qui avait monté Magiciens de la Terre. Une des expos les plus étonnantes parmi celles qui me restent en mémoire. Gage de qualité…
Pour revenir sur les figures anthropomorphes, on peut se demander effectivement quelle est la motivation des peintres. Simple jeu ? Divertissement ? Expression de la maîtrise ? Jeu volontaire ou savant (qui a toujours fait partie de la création) ? Mantegna, lui-même, a participé à cette entreprise (je ne me souviens plus s’il y a des Mantegna dans l’exposition). Dans un Saint Sébastien (pas celui du Louvre) on peut voir dans les nuages une forme de cavalier. On croit savoir que c’est un hommage à la nature (Alberti évoque le plaisir que la nature prend parfois à « peindre »). Donc référence à l’humanisme.
Léonard était déjà passé par là (hommage aux formes dans les murs « lépreux »).
Si l’on continue on a aussi le grand lapin dans les nuages au dessus de la maison d’Amélie Poulain…
;-)
Rédigé par : espace-holbein | 22 juin 2009 à 18:00