Ainsi que je l'annonçais dans
le précédent billet, les sculptures Dogon les plus connues des Occidentaux sont probablement celles dites de style Bombou-Toro du centre de la falaise sud, d'après la désignation établie par Hélène Leloup (in
Statuaire Dogon, 1994).
Les représentations de couple ont très tôt rencontré un véritable succès auprès des collectionneurs et l'on peut projeter une certaine tendresse dans le geste de l'homme entourant les épaules de la femme.
Il s'agit probablement d'une simple référence à des jumeaux ancestraux.
Les statues-autel, les
ginin, affichent une représentation presque surréaliste de la tête. Ces personnages sont agenouillés, les fesses sur les talons et les mains au niveau de l'abdomen. Chaque tête (elles peuvent être multiples) se tourne vers un point de l’horizon.
Sculptées à la demande d’un lignage, ces figures, vigilantes sur 360°, portaient une certaine responsabilité dans la défense de la famille.
Les sculptures dites du Maître d'Ogol nous présentent des figures féminines reconnaissables par leur coiffure casque, leur labret, leur long corps rigide au nombril saillant s'opposant à la dynamique des jambes se brisant à angles aigus.
Celle du musée du Quai Branly fut rapportée par Denise Paulme et Deborah Lifchitz lors de la Mission Sahara-Soudan de 1935.
Peut-être étaient-elles la propriété de sociétés de femmes ou dédiées à des femmes mortes en couches...
Dans tous les cas, les interprétations ne manquent pas et sont bien sujettes à controverses !
Photo 1 : © The Metropolitan Museum.
Photos 2 et 3 : © Musée du Quai Branly.