Détours des Mondes

Sommaire de Septembre 2011

02 Septembre : Villages Ngadha à Florès
07 Septembre : Je cherche le silence et la nuit pour pleurer
09 Septembre : Entre l’homme et le dieu : l’art ?
16 Septembre : Motifs et Abstractions
20 Septembre : Art maori contemporain : « Kitea Ki Mua – Maumahara ki Muri »
23 Septembre : Association Détours des Mondes :

Le programme des conférences du 4° trimestre 2011

Association Détours des Mondes : Le programme des conférences du 4° trimestre 2011

En guise de rentrée, la visite de l'exposition Art ancestral du Gabon au musée Barbier-Mueller s'est déroulée hier sous un beau soleil genevois...
Un journée d'introduction aux arts d'Afrique et une concernant les arts d'Océanie sont prévues respectivement les mardi 27 septembre et 25 octobre à la Maison des Associations du 15e à Paris.
Des visites sont aussi au programme et notamment celle du nouveau musée d'Anvers, le MAS, avec son exposition inaugurale : 125 Chefs-d'oeuvres, qui doit probablement être remarquable.
Jusqu'à Noël, nous vous proposons les conférences-thématiques suivantes :


Octobre : Art ancestral du Gabon (en rapport avec l'exposition qui se tient au musée Barbier-Mueller jusqu'au 15 octobre), suivie d'une investigation sur les crânes et reliquaires d'Océanie et d'Afrique.




Novembre : L'art nègre (peintres, marchands et sauvages),



puis une introduction aux arts Maori (en rapport avec l'exposition qui débutera au musée du Quai Branly le 4 octobre).



Enfin, Lucas Ratton, galeriste, viendra nous expliquer le marché de l'art africain tel qu'il le perçoit actuellement.

Décembre : Une réflexion sur Le corps, la personne et l'identité en Mélanésie, abordera, entre autres, les questions du gender, celles de la monnaie comme substitut de personne



et une conférence d'A. Coudre traitera de l'art Kongo : Entre Afrique et Amériques, sujet de son mémoire.

Photo 1 : Vitrines du musée Barbier-Mueller.
Photo 2 : © Musée Barbier-Mueller.
Photo 3 : Vitrine d'Océanie au musée du Quai Branly.
Photo 4 : Affiche de la galerie de Paul Guillaume vers 1914.
Photo 5 : © Sydney Parkinson.
Photo 6 : The bride payment, Wahgi Valley, 1955, © Spencer, Terence E. T

Art Maori contemporain : "Kitea Ki Mua - Maumahara Ki Muri"

"Affronter le passé - Se rappeler le futur"
Prochainement, se tiendra une exposition originale à la Galerie Anthony Meyer :
L’Art contemporain Maori de George Nuku & Rosanna Raymond face à une sélection d’objets anciens d’art Maori du 4 au 26 Octobre 2011 (vernissage le 4 octobre au soir avec une performance de Rosanna Raymond).
La majeure partie des oeuvres récentes de George Nuku sont en polystyrène et en plexiglass.



"La tradition, c'est le processus en marche consistant à être innovant... Je cherche à fabriquer des choses que mes ancêtres n'ont jamais vues... Je ne peux me contenter de photocopier ce qu'ils ont fait, je ne pense pas que c'est ce qu'ils voudraient... Ces objets sont plus grands que les boites qui les contiennent... Nous devons reconnaître qu'il existe une divinité pour chaque matériau, pour chaque chose." George Nuku.

Photo 1 : George Nuku à la Wellcome Collection, 2010. Avec l'aimable autorisation de l'artiste. © Dave Sayer & Wellcome Images.
Photo 2 : Hei Tiki, 2006, plexiglas, 12*6 cm. Avec l'aimable autorisation de l'artiste. © George Nuku.
Photo 3 : Rave on Maiden. Impression digitale sur dibond Perspex AO : 841*1189. Photographie : Terry Brown. Plexiglass Wahaika sculpté par George Nuku. En collaboration avec Amada Luise Barnes. © Rosanna Raymond

Motifs et abstractions

Formes et couleurs jouent sur ces boucliers mélanésiens.
Rien d'abstrait. Il s'agit là d'une esthétique de la guerre (conflits pour le contrôle de terres, pour le pouvoir sur les réseaux d'échanges et les alliances matrimoniales), ou encore une esthétique de manifestations d'apparat (le bouclier devient signe ostentatoire).



Etait-il outil de protection ou objet de prestige ? Les motifs traduisent-ils l'appartenance à un clan, la force collective du groupe ? Couleurs et formes expriment-elles la présence des ancêtres ?
Il y a un probablement un peu de vrai dans ces interprétations mais chaque clan devait avoir ses propres appréhensions de l'objet.
À Paris, le bouclier a changé de statut, il est devenu objet d'art.
Mais il faut se souvenir, qu'à travers cet objet, il y a l'angoisse de l'ennemi, la terreur face à la force des ancêtres, l'enivrement de sa propre puissance et plus encore, le corps d'un homme, la sueur de celui qui a eu peur dans la nuit du combat ou qui a dansé pour les dieux.



Photos 1 et 2 : Courtoisy Gallery Michael Hamson.
Photo 3 : Hommes d'Angkeivip, Kialikmin, Telefomin. Photo de Barry Craig, 1967.

Entre l'homme et le dieu : l'art ?

Photo de l'auteure, 7 septembre 2011, exposition dans la Chapelle des Petits-Augustins, Ecole des Beaux-Arts, Paris.

Je cherche le silence et la nuit pour pleurer

Le titre est tiré de Pierre Corneille, Le Cid, III, 4.

Photo : Fragment d'ancêtre Kambari. Sud du plateau de Bandiagara, Mali.
Courtoisy Galeria Raquel y Guilhem Montagut.
Catalogue édité pour le Parcours des Mondes 2011 : Ancêtres du Mali.

Villages Ngadha à Florès

Nous avons été accueillis pendant trois jours dans le village de Gurusina, au sud de Bajawa au coeur de l'île de Florès. Nous avons pu ainsi, y percevoir quelques éléments de la culture Ngadha. Ce qui frappe de prime abord est l'ordonnancement des villages organisés selon une hiérarchie complexe, reflet de celle qui structure la société.



La société Ngadha est en effet organisée en clans comprenant chacun six lignages qui correspondent à trois niveaux hiérarchiques. Chaque niveau est composé d'un lignage mâle et un lignage femelle. Et ce, bien que la société soit matrilinéaire.



Les maisons, dans lesquelles vivent plusieurs familles, enserrent une grande place en terrasses. Sur celles-ci se trouvent des sortes de parasols (les ngadhu) et des petites maisons (les bhaga) et encore d'étonnantes pierres dressées, parfois des tombes.
Le dualisme masculin/féminin se traduit dans l'architecture du village.
Les ngadhu sont ainsi dédiés à l'ancêtre masculin, tandis que les bagha le sont à l'ancêtre féminin. Leur nombre dépent du nombre de lignages présents dans le village.
Sur les ngadhu sont représentés des guerriers tenant des lances.



Ces personnages ainsi que les bagha sont repris en miniature sur le faît du toit des maisons principales de chaque lignage. La présence d'un bagha miniature marque la maison principale d'un lignage féminin, celle d'un guerrier indique la grande maison d'un lignage masculin.



Au centre du village, on sacrifie cochons et buffles pour des cérémonies des récoltes, d'où la présence de trophées de cornes posés à l'entrée des maisons. Des offrandes sont déposées dans les bagha. Il semble que de plus en plus, seul, le sacrifice d'un poulet accompagne les cérémonies.
Quant aux grandes pierres dressées, je n'ai pu savoir quelle en était leur signification... Il ne semble pas qu'elles indiquent d'anciennes tombes comme on serait tenté de le penser.







Pour l'anecdote, la maman tenait à se faire photographier malicieusement le verre d'arak à la main, chose que son gendre, à sa droite, lui interdisait...
Un grand merci à nos hôtes !

Photos de l'auteure à Gurusina et Tolelela, Florès, août 2011.