L'association Détours des Mondes propose la semaine du 22 janvier une conférence sur les boliw et vodun.
Ces "fétiches" examinés sous l'angle d'objets sacrés en train de se faire, à la fois supports de présentification et de potentialité, nous conduiront à interroger des formes d'art moderne et contemporain.
Deux axes seront ainsi privilégiés : une pensée qu'on pourrait qualifier de "rituelle" et un travail sur l'informe. Rappelons ce qu'écrit Georges Bataille in Documents 7 , 1929 :
". . . Ainsi informe n'est pas seulement un adjectif ayant tel sens mais un terme servant à déclasser, exigeant généralement que chaque chose ait sa forme. Ce qu'il désigne n'a ses droits dans aucun sens et se fait écraser partout comme une araignée ou un ver de terre. Il faudrait en effet, pour que les hommes académiques soient contents, que l'univers prenne forme. La philosophie entière n'a pas d'autre but: il s'agit de donner un redingote à ce qui est, une redingote mathématique. Par contre affirmer que l'univers ne ressemble à rien et n'est qu'informe revient à dire que l'univers est quelque chose comme une araignée ou un crachat."
Combien la performance d'Olivier de Sagazan me semble illustrer nos axes de réflexions menés depuis 3 séances !
Ceux-ci nous ont, en effet, conduit des notions de corps et de personne en Mélanésie ; puis, passant par des objets sacrés d'Océanie et d'Afrique, nous ont fait dévoiler des "corps de dieux" au travers de rites. L'instabilité de "formes" alors découvertes semble conférer toute leur puissance aux objets (au sens large) inachevés.
Photo 1 : Legba du portail, Fiata, 1989, photo © Catherine Clippel in Secrets. Fétiches d'Afrique, 2007, Ed. La Martinière.
Photo 2 : © Michel Nedjar, Poupées et Masques, Chairdâme, 1976-1950, Donation Daniel Cordier.
Photo 3 : Aux abattoirs de la Villette, E.Lotar in Article Abattoir in Documents 6, 1929.
Je me demande si la démarche du Vaudou n'est pas plus intéressante que celle de monsieur Olivier de Sagazan qui se livre à un beau spectacle?Peut-être mais c'est tout!
Rédigé par : Lebreton | 17 janvier 2012 à 18:11
Il y a dans la première démarche, toute une religion et une philosophie. Dans la seconde, il s'agit de création.
Rédigé par : Detoursdesmondes | 17 janvier 2012 à 18:15
Le mot "création" est un mot très ambigu employé à tout bout de champ! Dans toute religion et invention de mythes si divers, il y a aussi une création mais qui est authentique profonde et vraie!!!d'où son intensité qui dépasse le simple spectacle peut-être plus facile à percevoir.!!!
Rédigé par : Lebreton | 18 janvier 2012 à 08:53
Je voulais parler de création artistique. Fabriquer une oeuvre. Après, éternelle question de ce que signifie "oeuvre d'art". Par contre, je réfute l'authenticité de la création simplement par ce qu'elle est dite "religieuse" ou "mythique. En quoi ce que donne à voir O. de Sagazan n'est pas authentique et est de l'ordre du "spectacle" ? Je lui accorde le bénéfice de la sincérité dans sa démarche de chercher un visage peut-être, d'aller au-delà des apparences. Il nous renvoie à des démarches proches de celles de Michaux et d'Artaud, d'une certaine façon.
Rédigé par : Detoursdesmondes | 20 janvier 2012 à 10:56
Bien sûr,les religions et mythes ne sont pasles seules apports qui touchent à la création mais cela a toujours était une belle et vraie source d'inspiration.
Conclusion:Odilon Redon a dit en parlant de sa peinture: "une petite porte ouverte sur le mystère"?!!!
Rédigé par : Lebreton | 21 janvier 2012 à 08:55