Quelques coups d’herminette, le bois est devenu une échelle au sommet de laquelle jaillit une étonnante statue que le déhanchement inattendu anime.
Beautés brutes, figures austères, tels sont les qualificatifs souvent employés pour une telle statuaire ! Pourtant les sculptures qu'ont rapportées Jean Luc Cortes et Jean Claude Brézillon de leur dernière expédition dans le nord-ouest du Népal, ne sont pas de simples archétypes de sculptures primitives.
Il suffit d'aller à leur rencontre, à l'Espace Durant-Dessert où elles sont actuellement exposées, pour se familiariser avec elles.
Parce qu'elles sont pour la plupart anthropomorphes, il est des postures et des visages qui ne laissent indifférent. Ici, la patine, souvent blanche, "apprivoise" notre oeil. Ailleurs, des couples, les mains jointes, nous émeuvent par l'impression de précarité qu'ils dégagent ; nous renvoyant à la vulnérabilité même de ces peuples de l'Ouest himalayen.
Pour la plupart, gardiennes, protectrices, elles sont là pour rappeler la dureté de la vie quotidienne rythmée par les récoltes d'une terre ingrate et les rares cérémonies d'offrandes, de mariage et de deuil.
Les champs sont cultivés sur des pentes abruptes qui plongent dans les eaux glaciales du torrent très bas, tout en bas... la vie est ici, suspendue.
Certes l'hindouisme et ses divinités sont présents mais s'y mêlent des croyances animistes. Les statues dites "chamaniques" sont, ainsi, pour elles, toujours créées. C'est ce dont témoigne cette exposition.
Pourtant, quelque sculpteur aux influences peut-être indiennes s'y est, un jour, égaré et a produit quelque visage aux traits juvénils et presque familiers.
Actuellement à l'Espace Durant-Dessert, 28, rue de Lappe - Paris 11, du mardi au samedi de 11h à 19h. Entrée libre jusqu'au 16 juin.
Photos de l'auteure, mai 2012.
Superbes déités protectrices du Far West a faire découvrir au plus grand nombre! Mais je me demande comment Jean Luc Cortes et Jean Claude Brézillon se sont appropries ces objets sacres, et pour quoi en faire? Les montrer et les rendre a leurs propriétaires? Le Far West du pays vit dans une misère proche de l'insoutenable et les "pilleurs" de la richesse népalaise sont légion, ça me met évidement la puce a l'oreille.
Il serait peut-être bien d'ajouter une petite note sur la façon dont les statues ont été acquises.
Meilleures salutations.
Rédigé par : Christophe Abbou | 08 juin 2012 à 05:33
Je ne sais pas vous apporter les précisions que vous souhaitez.
Le problème que vous soulevez est effectivement terrible et je suppose que l'on ne peut juger des actes qu'au cas par cas.
Faut-il condamner tout achat d'objets à des populations que nous savons très pauvres ?
Quid du passage de rares touristes et de ses conséquences ?
Je suppose que vous vous êtes déjà posé toutes ces questions lorsque vous organisez un voyage. Vous vous associez à du développement local (d'après votre site) ; peut-être en est-il de la démarche de Jean Luc Cortez qui vit aussi je crois à Katmandu.
J'espère que Jean-Luc ou Jean-Claude nous apporteront des précisions via ce blog.
Bien cordialement
Martine
Rédigé par : Detoursdesmondes | 09 juin 2012 à 20:46
salut Jean-Luc...je passe chaque années l'hiver a kat dans ma maison…
ne suis plus dans les vieux rails..contact moi.
je me suis mis a acquérir des putalis de l'ouest
contact moi
je te croyais mort et enterré
Rédigé par : pierre | 04 janvier 2019 à 17:25
Oui il se pose la question du pillage (il n'y a pas d'autre mot) de la culture d'autres peuples
J'ai été moi même plusieurs fois dans le far West népalais ,remonté une partie de la Karnali l'année dernière où l'on m'a d'ailleurs proposé d'acheter un masto (poutali?) Ce que j'ai refusé .
D'autres que j'avais vu dans des autels primitifs au milieu de la forêt l'année précédente avait disparu .
à l'entrée d'un village ,après les travaux d'élargissement des chemins pour en faire des voies carrossables,les statuettes protectrices et le petit pont en bois avaient été détruites ....
Rédigé par : Cochet | 27 décembre 2022 à 15:01