Pierre Guerre fut une personnalité multiple, un passionné, un humaniste, un érudit...
Un très beau portrait de lui est dressé par Alain Paire.
En bref, ... fils de Léonce Guerre (directeur administratif des Hospices de Marseille et collectionneur averti d'art africain dès le début du XXème siècle), Pierre Guerre fit sa première acquisition d'art africain à 12 ans lors de l’Exposition Coloniale de 1922, une statuette Senoufo :
L'essentiel de la collection Léonce et Pierre Guerre se constituera dans les années 1927-1929.
En 1932, Pierre Guerre devient avocat au Barreau de Marseille, fonde le premier club de jazz, un ciné-club d’avant-garde, écrit des pièces de théâtre... Il avait déjà signé son premier texte sur les arts africains (L'Art Nègre) en 1927.
En 1945, il fait partie du comité de rédaction des Cahiers du Sud et se consacre à la littérature des civilisations extra-européennes - devient critique d’art. Ses amis sont René Char, Saint-John Perse ; il connaît Paul Eluard et Tristan Tzara. Plus tard, il soutiendra son ami Léopold Senghor dans son combat pour la Négritude.
À partir de 1972, il enseignera les arts non occidentaux à la Faculté des Lettres d'Aix-en-Provence. Il décèdera en 1978.
En 1981, sa veuve, sa fille et son gendre Christine et Alain Vidal-Naquet décidèrent alors, conformément au voeu de Pierre Guerre, de faire donation aux musées de Marseille d'un grand tiers de leur collection, soit 87 pièces.
Une partie de sa collection fut vendue à Drouot-Montaigne le 20 juin 1996.
L'année dernière, le 15 juin 2011, ce sont dix oeuvres de la collection Léonce et Pierre Guerre qui ont été proposées à la vente chez Sotheby's.
Le collection Léonce et Pierre Guerre était pour beaucoup constituée d'objets du Gabon et du Congo. Entre les deux guerres, les objets de l'AEF avaient retenu toute l'attention de Paul Guillaume et Charles Ratton ; et Léonce et Pierre Guerre avaient naturellement suivi cet intérêt.
Parmi les pièces Gabonaises à la vente en 2011, nous remarquerons 4 pièces du Gabon présentées ci-dessus :
Un ornement-crochet Lumbo, estimé entre 20 000-30 000 €, vendu 108 750 €,
Une cuiller Punu-Lumbo, estimée 20 000 €-30 000 €, vendue 192 750 €,
Une tête miniature de reliquaire byeri Fang Betsi, estimée 30 000 €-50 000 €, vendue 84 750 €,
et bien sûr, "La" figure de reliquaire byeri Fang Mvaï, estimation sur demande, vendue 2 584 750 €.
Consulter Sotheby's et
Résultats de la vente.
Photos 1, 3, 4 et 5 : © Sotheby's.
Photo 2 : © T.D.R
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