Lors de la vente Renée & Chaim Gross Foundation, je n'ai évoqué que des oeuvres d'art africain. Pourtant, celle-ci comportait quelques très belles oeuvres d'art océanien.
Cela nous fournira une occasion pour évoquer les peintures que nous trouvons dans le Moyen Sepik.
Très proche de l'exemplaire de la Jolika collection (cf. photo ci-dessous), cette peinture était, selon J. Friede, accrochée sous l'auvent des grande maisons cérémonielles Iatmul. On prête à de telles peintures des fonctions protectrices à l'instar des grands masques de façade.
Dans le Moyen Sepik, les maisons des hommes étaient généralement des maisons de réunion, éventuellement des lieux d'habitation, fermées, généralement vides, mais à l'intérieur desquelles on réalisaient des figures particulières notamment pour des initiations.
On parlait de ces maisons toutes entières comme des masques.
Aussi peut-on considérer que la maison des hommes représentait un objet en elle-même : elle constituait à elle seule une figuration de principes ancestraux et une figuration de l'organisation sociale. Ces peintures réalisées sur écorce de sagoutier participaient à ce tout.
À l'image de la société, les maisons étaient découpées en moitiés. Au niveau bas, on trouvait les plates-formes de clans. Au niveau supérieur, autrefois, on y conservait ce qu'il y avait de plus sacré, les flûtes par exemple.
Depuis 20 à 30 ans, ce n'est plus le cas, on peut visiter ces maisons, y acheter des sculptures et des peintures.
Estimation de l'exemplaire de la vente Gross Foundation : $10.000-15.000, adjugé $15.000.
Photo 1 : © Sotheby's.
Photo 2 : Jolika Collection, © T.D.R.
Photo 3 : Partie arrière d'une maison cérémonielle à Shotmeri village, photo : © B. Craig, 3 novembre 1981.
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