Le musée d'ethnographie du Trocadéro acquit en 1892, de la part de la Société d'Anthropologie de Bruxelles, deux moulages d'appuie-nuque, réalisées en plâtre peint en noir ; des oeuvres attribuées à un sculpteur Luba.
Ces deux moulages appartiennent maintenant au musée du Quai Branly. (resp. photo ci-dessus n° inventaire 71.1892.31.2 et ci-dessous n° inventaire 71.1892.31.1)
La première oeuvre présentée ici se retrouve publiée en 1930 dans le catalogue de l'exposition d'art africain et océanien à Paris, attribuée cette fois-ci aux Bambala, peuple résidant à l'Ouest de la région Songye. (Cette appellation ayant probablement été donnée parce que le Capitaine F. Vandevelde, qui ramenait ces objets, avait peut-être acquis ceux-ci dans cette région précise).
L'appuie-nuque appartenait alors, et ce depuis 1923, à Stephen Chauvet.
La sculpture quittera la famille Chauvet en 1967, lorsque la fille de Stephen la vendit à Maurice Ratton. Plus tard, son fils Philippe, la met en vente à New York et on la retrouvera enfin à Drouot en 1986 où elle sera préemptée par le musée des Arts africains et océaniens.
Petit par la taille mais monumental dans sa conception, l'appuie-nuque désormais attribué aux Songye, trône aujourd'hui parmi les 100 chefs-d'oeuvre réunis au Pavillon des Sessions du Louvre.
Mais que dire de l'autre appuie-nuque ramené par ce même capitaine et dont le plâtre avait été donné en même temps au musée du Trocadéro ?
Visiblement, il semble être de la même main que l'exemplaire exposé maintenant au Louvre mais n'a pas suivi le même trajet !
En fait, il semble qu'on redécouvre aujourd'hui seulement cette sculpture et elle sera visible lors de la prochaine vente Sotheby's à Paris le 18 juin prochain !
La notice précise qu'elle était dans la collection de J.H.W. Verschure (1899-1977), à Heer-Sur-Meuse et qu'elle arrive sur le marché de l'art parisien en provenance de la famille.
On remarquera sa réalisation singulière dans laquelle la figure est privée de son bras gauche, et la position particulière du bras droit avec la main qui tient la barbe. En fait, les caryatides Songye sont très rares contrairement aux appuie-nuques anthropomorphes et aux sièges à caryatide des Luba voisins !
Un exemplaire peut cependant lui faire écho. C'est celui présent dans les collections du musée de Tervuren et présenté ci-dessous. Mais, plus rond, plus doux, ce dernier ne se positionne pas dans le même registre que ces statuaires précédentes, à la fois aimables et redoutables.
On pourra lire avec intérêt la notice Sotheby's qui accompagne cette oeuvre, celle du lot 67 et complète cet article.
Photo 1 et 2 : © Musée du Quai Branly.
Photo 3 : © Musée du Quai Branly, Pavillon des Sessions.
Photo 4 : in catalogue vente © Sotheby's juin 2013, Paris.
Photo 5 : © Musée Royal de l'Afrique Centrale, Tervuren
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