Détours des Mondes

Sommaire de juillet 2013

03 juillet : Le rhinocéros d'or (suite)
12 juillet : Zoom de l'été : Les grands acteurs des arts extra-occidentaux
16 juillet : Entre anthropomorphisme et abstraction, l'exemple des cuillères Dan de Côte d'Ivoire (Elsa Mimram)
17 juillet : Le musée de l'Hospice Saint-Roch à Issoudun
18 juillet : Vente de la collection Allan Stone chez Sotheby's
20 juillet : Arts du Nigeria : une intervention du Dr Herbert M. Cole
22 juillet : À la recherche de catalogues de ventes Arts Premiers
24 juillet : G. I. Jones et ses archives photographiques
27 juillet : Programmation du musée du Quai Branly Saison 2013-2014
31 juillet : Transport et édification des Moai de l'île de Pâques

Transport et édification des Moai de l'île de Pâques

Passionné par l'île de Pâques, désireux de faire connaître la culture pascuane mais aussi curieux de comprendre les mystères qui demeurent toujours sans explication autour du peuplement de l'île, de l'édification des moai (entre autres) ; Jean-Hervé Daude ne cesse de faire des recherches.
Il a développé un site internet fort intéressant ; et écrit plusieurs ouvrages.



Le dernier d'entre eux, Île de Pâques. Le transport et l'édification des moai, permet de passer en revue toutes les hypothèses qui ont été formulées sur ce sujet, de revenir sur les connaissances techniques des Pascuans et d'émettre ses propres hypothèses que le sous-titre dévoile à mots cachés..."Les moai marchaient ... parce que les pierres couraient."
Espérant que Jean-Hervé Daude puisse venir nous en parler de vive voix au sein de l'association cet hiver... et nous en dire plus sur cette "piste incaïque" qu'il privilégie...

Photo 1 : de l'auteure, janvier 2007.

Sommaire de Juillet 2013

03 Juillet : Le rhinocéros d'or
08 Juillet : Tapa d'Océanie
13 Juillet : Spatules à chaux de Mélanésie
15 Juillet : Parcours des Mondes 2013
18 Juillet : Signatures sur le Parcours des Mondes 2013
22 Juillet : Océanie. Les esprits vagabonds
25 Juillet : Objets Primitifs Vs Arts Primitifs
29 Juillet : Charles, Maurice, Philippe ... et Lucas

Charles, Maurice, Philippe ... et Lucas

La famille Ratton est à l'honneur cette année puisque le nom du grand-oncle Charles Ratton fait l'affiche du musée du Quai Branly, celui du père Philippe est associé à une belle exposition en cours, Serie Noire (qui se terminait hier) et le fils Lucas, qui a ouvert la Galerie 29 l'année précédente, prépare (entre autres) la prochaine édition du Parcours des Mondes.
Il y présentera des objets de Côte d’Ivoire, mais également du Mali, du Nigeria ou encore du Congo. Parmi eux, on remarque cette très belle statuette Lwena probablement utilisée lors de rites de fertilité ou de divination.



Photos Courtoisy Galerie Lucas Ratton

Le programme du musée du Quai Branly 2013-2014

La programmation du musée du Quai Branly pour la saison 2013-2014 est sortie :

Saison 2013/2014

Trois expositions retiendront plus particulièrement notre attention :

Kanak, L'Art est une parole, du 15 octobre au 26 janvier

Secrets d'Ivoire. L'art des Lega d'Afrique centrale, du 13 novembre au 26 janvier

Bois sacré, Initiation dans les forêts guinéennes du 4 mars au 18 mai 2014.

À noter encore deux colloques intéressants :

 

Inventions et réinventions des arts primitifs, le vendredi 20 et samedi 21 septembre

L'art rupestre d'Afrique le jeudi 16 et vendredi 14 janvier 2014.

J'omets bien sûr une multitude d'autres manifestations ! Soyez attentifs à la programmation du musée qui est riche, et notamment au Salon de Lecture où il se passe toujours quelque chose.

Objets Primitifs vs Arts Primitifs

Retour sur l'exposition Charles Ratton au Musée du Quai Branly.
À remarquer à la fin du parcours de l'exposition, de négatifs de photographies d'objets ayant appartenu à Charles Ratton, une très judicieuse disposition dans un mur lumineux. Ci-dessus, deux oeuvres bien connues d'Océanie et ci-dessous quelques détails... toujours surprenant, le détail !.







Une introduction à l'exposition par les commissaires :

Exposition Charles Ratton, l’invention des arts...
Photo de l'auteure au musée du Quai Branly. Plaques de verre, ancienne collection Charles Ratton, Guy Ladrière, Paris.

G. I. Jones et ses archives photographiques

Concernant la documentation sur les arts de l'Est Nigeria déjà évoquée avec la contribution de Herbert M. Cole et sa spécialité sur les arts Igbo, une figure incontournable demeure celle de Gwilym Iwan Jones.
Né le 3 mai 1904 en Afrique du Sud, il accomplit une carrière de chef de district dans l'Est du Nigeria de 1926 à 1946.
Pendant ces années, il s'intéresse profondément à la société, l'histoire et les arts des peuples du Sud-Est du Nigeria. Un tournant important s'opère vers 1930, lorsque Jones acquiert une caméra RoloFlex ; il photographie beaucoup et parvient à développer un système afin d'obtenir des négatifs de grande qualité.

À 43 ans, il commence une nouvelle carrière et devient maître de conférences en anthropologie sociale à l'Université de Cambridge et membre du Jesus College. Il est devenu un éminent spécialiste de l'Afrique et son enquête officielle sur des meurtres rituels dans le Basutoland en 1949 lui a valu le surnom de « Sherlock Jones » dans la presse populaire.
Il retournera au Nigeria en 1957 afin de mieux connaître les systèmes politiques autochtones et le rôle des chefs ; puis encore en 1963-64 et 1964-65 pour des recherches ethnographiques et historiques, notamment afin de collecter des histoires de village écrites par des chefs locaux.
Ce qui nous est fort précieux de l'héritage de G. I. Jones, c'est la base de données photographiques à laquelle nous avons accès sur internet.

Les photographies de G. I. Jones offrent un témoignage unique sur les mascarades et les sanctuaires durant la première période coloniale.

Photos de G.I.Jones Photographic Archive.

À la recherche de catalogues de ventes Arts Premiers

Un tuyau pour ceux qui collectionnent les catalogues des ventes Sotheby's, Christies... notamment en arts premiers car ils sont vite épuisés.
Tous les samedi et dimanche, Gilbert Loïodice tient un stand aux Puces de Vanves (il st situé dans l'avenue qui traverse le périphérique). C'est quelqu'un de charmant, très enthousiaste par rapport à ce que nous faisons à l'association ; et les catalogues sont à un prix très convenable.
Son téléphone est 0652040104 et son mail : [email protected]
N'hésitez pas à dire que vous êtes membres de Détours des Mondes !

Océanie. Les esprits vagabonds

Je vous propose des mini "focus" sur quelques expositions du prochain Parcours des Mondes.
Cette note et celles qui vont suivre n'ont bien sûr rien d'exhaustif.
Nous retrouverons par exemple la Galerie Laurent Dodier qui l'an dernier avait exposé une superbe maternité Yoruba. Aussi, après l’Amérique en 2011 avec une exposition sur les cuillères de Colombie Britannique, puis l’Afrique en 2012 avec la présentation de la Maternité-Porteuse de coupe du Nigeria ; la galerie Dodier boucle sa trilogie avec une exposition sur l’Océanie.



"Les objets présentés dans cette exposition nous prouvent d’emblée que leurs sculpteurs étaient des artistes que l’on peut sans hésitation élever au rang de génies.
Ces habitants des mers du sud, j’en suis sûr, sont de grands artistes. Ils n’ont pas créé du Beau. Ils ont créé des objets à l’image de leurs croyances et c’est ensuite, autrement, par le regard que d’autres hommes ont posé sur eux, que ces objets ont été vus comme étant beaux.
Seulement après… par d’autres regards…
Les amoureux que nous sommes font partie de ceux qui savent voir. Nous avons aidé à cette métamorphose; la chose sacrée est devenue objet d’art.
Cette exposition fait vivre ensemble des objets qui n’auraient jamais dû se côtoyer. Masque de nouvelle Guinée, bambou Canaque, pagaie des îles Salomon, Tiki des îles Marquises, coupe de l’Amirauté, herminette des îles Australes, fétiches Sépik, ancêtre Wosera…
Tous ces objets rapportés de tant d’endroits différents trouvent une entente le temps de ce Parcours Des Mondes 2013. Collectés sur le terrain par les expéditions telle la Korrigane, provenant de collections illustres telles celles de Hooper, de Webster ou de Bässler, ou plus récemment de Lecorneur, de Bottet ou de Van Lier, ou oubliés pendant des décennies dans des greniers poussiéreux, c’est à moi, en tant que marchand, et à vous, en tant que collectionneurs de tout mettre en œuvre pour magnifier les qualités esthétiques de ces chefs-d’œuvre et de leur conférer les lettres de noblesse qu’ils méritent."
Laurent Dodier



Photos : Courtoisy Galerie Laurent Dodier.

Arts du Nigeria : une intervention du Dr Herbert M. Cole

Je vous ai annoncé la signature de l'ouvrage Igbo dans la collection Visions d'Afrique, le jeudi 12 septembre à 15h avec le professeur Herbert M. Cole. (voir Signatures sur le Parcours)



Ce dernier est spécialisé dans les arts du Nigeria et ses publications antérieures les plus connues sont : Power in the Art of Africa (1989); Igbo Arts: Community and Cosmos (1984) and The Arts of Ghana (D.H. Ross, 1977). Son avant-dernier livre paru à l'été 2012 est : Invention and Tradition: The Art of Southeastern Nigeria.
Il était en pays Igbo pendant la guerre du Biafra, à la fin des années 60, puis est retourné plusieurs fois sur le terrain ; fort intéressé par les maisons M'bari de la région d'Owerri.
Aussi en guise d'introduction, je vous propose avec lui une petite heure d'anglais, une leçon bien menée sur les arts de l'Est Nigeria :

Persévérez toutefois si la vidéo est un peu lente à charger et si la caméra ne suit pas tout à fait les propos du Dr. Cole...
Une autre personnalité mérite d'être citée pour une multitude de recherches et d'études qu'il a menée sur les peuples du sud-est du Nigeria, et particulièrement les Igbo ; il s'agit de Gwilym Iwan Jones dont je parlerai dans une prochaine note...

Vente de la collection Allan Stone chez Sotheby's

New York, le 15 juillet 2013, Art Media Agency (AMA).


"Le 15 novembre prochain, Sotheby’s organise la vente d’une première partie de la Collection Allan Stone qui propose de l’Art d’Afrique, d’Océanie et d’Indonésie. La seconde partie de la vente se tiendra en novembre 2014.
300 œuvres appartenant au marchand d’art new yorkais seront proposées aux enchères, “formant ainsi un ensemble estimé à plus de 20 M$. Sotheby’s annonce que cette vente est la plus importante organisée à New York depuis la vente Helena Rubinstein en 1966. Parmi les pièces les plus importantes, des sculptures Songye et Kongo originaires de République Démocratique du Congo, dont une figure de pouvoir de la communauté Songye (79 cm) estimée à plus d’un million de dollars. Des œuvres originaires du Nigeria, Cameroun, et Mali font également parties de la vente.
Une sélection des lots sera exposée à Paris du 10 au 15 septembre dans le cadre du Parcours des Mondes."

Source : Art Media Agency

Signatures sur le Parcours des Mondes 2013

Des signatures sont prévues à la Librairie Fischbascher pendant le Parcours des Mondes :

Mercredi 11 septembre - 14h30
Fragments of the Invisible, en présence de Constantin Petridis.


Fragments de l'invisible célèbre l'acquisition par le Cleveland Museum of Art en 2010 de 35 œuvres d'art congolais de la collection de René et Odette Delenne de Bruxelles. Cette publication accompagne la prochaine exposition qui se tiendra au musée.











Mercredi 11 septembre - 16h00
Ere Ibeji- The Dos and Bertie Winckel collection, en présence de Bruno Claessens



Cet ouvrage constitue une présentation des 32 Ere Ibeji de la collection privée de Dos et Bertie Winkel. Une étude des différents styles est réalisée.
"Chez les Yoruba du sud-ouest du Nigeria, le taux de gémellité est plus de quatre fois la moyenne mondiale. Cet état de fait, avec un taux élevé de mortalité infantile, a donné lieu à la création d'un culte unique aux jumeaux. Pour chaque jumeau décédé, une petite figurine en bois est sculptée, ou ibeji ere, dans laquelle l'esprit du défunt pourrait vivre. Cette statuette était entretenue tous les jours avec soin et amour et en retour, la famille pouvait attendre santé et prospérité".



Mercredi 11 septembre - 17h30
Textiles from Borneo, en présence de Heribert Amann

Ce livre montre l'extraordinaire richesse de l'art textile des Iban et des peuples voisins Kantu, Ketungau et Mualang, dans le nord de Bornéo. 150 photos des textiles d'une collection privée y sont montrées. Ces textiles cérémoniels étaient utilisés dans les rites de passages que constituent la naissance, le mariage, le décès.












Jeudi 12 septembre - 15h
Igbo en présence de Herbert M. Cole.

Un nouveau volume dans la série fort intéressante que constituent les monographies de Visions d’Afrique.















Jeudi 12 septembre - 17h
La collection Bernard et Bertrand Bottet, en présence de Pierre Amrouche

"Issu d'une famille de collectionneurs, Bernard Bottet commence vers 1924 à acheter des objets d'art primitif qu'il chine chez les particuliers et dans les ventes publiques. Il rencontre à cette époque Paul Eluard et André Breton avec lesquels il est en concurrence, convoitant souvent les mêmes objets. Archéologue et préhistorien, il entreprend des fouilles au Moyen-Orient et collabore aux travaux de l'Abbé Breuil son cousin. On lui doit la découverte de la grotte de Quinson, ville abritant aujourd'hui un musée préhistorique. C'est un collectionneur éclectique dont l'intérêt pour les objets est sans limites ; il se passionne pour toutes les civilisations disparues. Il communique sa passion à son fils Bertrand qui devient antiquaire à Nice et poursuivra jusqu'à la fin de ses jours la collection commence par son père. Cet amour des objets les conduit à rencontrer de nombreux acteurs du marché de l'art comme Charles Ratton, avec lequel ils entretiennent une correspondance chaque découverte. Ils dressent un catalogue manuscrit de leur collection où chaque objet est décrit et dessiné avec minutie. Au fil des provenances, on découvre les noms devenus célèbres de la Comtesse de Béhague, Heyman, Antony Moris, Pierre Vérité, René Rasmussen, Jean Roudillon et Olivier Lecorneur, Level, Johnson et Brimo. De par leur passion, Bernard et Bertrand Bottet sont à l'origine de nombreuses vocations de collectionneurs. Ainsi est-ce chez Bertrand Bottet qu'Arman fit l'acquisition de son premier objet d'art primitif. Cette vente, est la quatrième et dernière de cette collection d'art premier. Les amateurs se souviennent des ventes Bottet précédentes du 9 décembre 1989 et des 23-24 juin 1995 à l'étude Loudmer, et de la vente Christie's du 15 juin 2002. Une fois de plus nous retrouvons un ensemble rare d'objets chargés d'histoire, reflet du goût exquis d'une famille de collectionneurs français, et caractéristique d'une époque révolue". Note de Pierre Amrouche.


Vendredi 13 septembre - 14h30
Divinités noires, en présence de Dany Leriche et Jean Michel Fickinger


"Dany Leriche enseigne les arts plastiques à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Jean Michel Fickinger enseigne la photographie à l’école Nationale Supérieure d’Art de Nancy. Duo de photographes voyageurs, ils traversent l’Afrique, attirés par les mystères de certaines coutumes survivantes et recherchent les minorités spirituelles qui résistent à la mondialisation et au matérialisme scientifique".

Voir l'article : Dany Leriche & Jean-Michel Fickinger : un travail sur la culture spirituelle africaine






Vendredi 13 septembre - 16h
L’Afrique en face- Facing Africa, en présence de John Kenny

Cet ouvrage présente une sélection de quarante-quatre portraits de John Kenny ouvrant les lecteurs à découvrir l'intimité des cultures indigènes de l'Afrique sub-saharienne.
Le photographe britannique est parti durant sept ans à la rencontre de milliers de communautés traditionnelles, de l'Afrique de l'Est à l'Afrique de l'Ouest, jusqu'en Afrique australe.

Vendredi 13 septembre - 17h30
Erotik Kanak, en présence de Roger Boulay



"Les bambous gravés de Nouvelle-Calédonie (XIXe siècle) sont une des expressions les plus originales de la représentation des coutumes kanak. Parmi les motifs évoqués : des scènes traditionnelles de village, de cérémonies de deuil et d'échange, de pêche, de navigation, de danse ou de parades guerrières, souvent accompagnées de clins d'oeil sur un monde européen fraîchement débarqué. O surprise, on découvre aussi quelques scènes érotiques pleines d'invention, de verdeur et d'humour".

Le musée de l'Hospice Saint-Roch à Issoudun

Sans justifier un voyage spécifique ce petit musée atypique mérite un détour en "remontant du midi" par exemple.
Établi dans le plus ancien Hôtel-Dieu du Berry il laisse à voir quelques merveilles, de sa chapelle fin XVéme, au salon de Leonor Fini en passant par le clavecin Jean Denis entre autres.
Et, bien sûr une intéressante collection océanienne de la Congrégation du Sacré-Cœur d'Issoudun, première mission à pénétrer sur les territoires des Hautes-Terres de Nouvelle-Guinée, ainsi que quelques pièces africaines léguées par Cécile Reims (graveur attitrée de Hans Bellmer).



Jusqu'au 29 décembre 2013 sont exposés quelques carnets documentaires de Nicolas Garnier auteur de "Motifs Oceanie", éditions Hazan , très bel ouvrage couronné par le prix international du livre d'Art Tribal 2012.
Chantal P.-H.

Entre anthropomorphisme et abstraction, l'exemple des cuillères Dan de Côte d'Ivoire

Elsa Mimram qui travaille auprès de Lucas Ratton (diplômée de l'EHESS), a commencé à alimenter le site de la Galerie par d'intéressants articles, bien documentés.
Pour exemple, une note sur les cuillères Dan.
"Emblématiques de grandes collections d’Arts Premiers, les cuillères africaines sont un exemple d’échanges interculturels historiquement marqués. Leurs formes, notamment lorsqu’il s’agit d’anthropomorphisme ou de zoomorphisme, sont le résultat d’un double mouvement diffusionniste de l’Europe vers l’Afrique et inversement... lire la suite sur le site de la Galerie Lucas Ratton"...
Auteure : Elsa Mimram.

Photo : Musée Dapper in Catalogue Cuiller Sculptures, photo Ernst Winiski.

Parcours des Mondes 2013

Parcours des Mondes se tiendra cette année du 10 au 15 septembre 2013. Cette rencontre, attendue tous les ans par les amateurs d'arts premiers, présentera une soixantaine de galeries et parmi elles, une vingtaine d'expositions thématiques.



On pourra ainsi citer Michael Evans Tribal Art qui expose pour la première fois au Parcours. Il a choisi de présenter des photographies du XIXème siècle, documentant les traditions et cérémonies d’Aborigènes d’Australie, de Maori, des Fidjiens et Tongiens. Quelques clichés des Iles Salomon et de la Papouasie Nouvelle-Guinée seront également présentés.



Salon de beauté, un titre accrocheur choisi par Maine Durieu qui nous présentera des bijoux et des ornements d’Afrique mais aussi d’Océanie et d’Asie.


David Serra présentera une exposition Koulango
Quant à la Galerie Alain Bovis, elle nous emmènera dans les Archipels : Philippines et Indonésie.



Cette dernière présentera des objets Ifugao et Kankanaï de l’île de Luçon.
L’art des Batak de Sumatra et celui des Dayak de Bornéo seront également à l’honneur avec des objets emblématiques ou du quotidien, provenant pour certains d’entre eux de collectes réalisées au XIXe siècle par des voyageurs, tel Elio Modigliani.
Une escale dans les îles de Nias et Sumba évoquera le travail sculptural de la pierre, et chez les Toradja des îles Sulawesi pour leurs grandes statues d’ancêtres.  



Olivier Larroque présentera Focus sur les Pende, un ensemble d’objets Pende du Congo parmi lesquelles une statuette des Pende orientaux accompagnée d’une nature morte du peintre moderniste Armand Vanderlick qui la reproduisit en 1936
On évoquera encore l'exposition Formes par la Galerie Dandrieu avec des objets traditionnels d’Afrique choisis pour leurs formes stylisées, souvent abstraites et géométriques, parfois étranges et mystérieuses.
L'exposition Amulettes Sepik par la Bruce Frank Primitive Art montrera des miniatures possèdant toute la force des figures d'ancêtres et des masques à taille réelle.
La galerie Patrick & Ondine Mestdagh nous emmènera à la découverte de la Polynésie, avec l'exposition Paradise. et la Galerie Pascassio Manfredi partira pour Bornéo grâce à une sélection d’objets des différentes régions de la vaste île.
Nous pourrons encore admirer Des couvre-chefs extravagants du Bassin du Fleuve Congo présentés par la Galerie SL.
Quant à la Galerie Renaud Vanuxem, il s'agira de Fétiches et reliquaires : un ensemble de crânes reliquaires provenant principalement d'Océanie confronté à un ensemble de fétiches d'Afrique noire (Congo, Cameroun, Nigéria).
... et encore, Healing par la Galerie Jo De Buck ; Chefs d’oeuvres du Cameroun par la Galerie Bernard Dulon, et Sous le signe de la fécondité au Nord Cameroun par la Galerie Albert Loeb.



La Galerie Alain Lecomte présentera Sifflets Bakongo sur laquelle nous reviendrons ainsi que Océanie. Les esprits vagabonds par la Galerie Laurent Dodier et Le Sacré à la source de l'abstraction par la Galerie Stéphane Jacob.

  Photo 1 : Crochet porte-crâne agiba, population Kerewa, Golfe de Papouasie, Papouasie Nouvelle-Guinée Collecté avant 1910 dans le village de Derai. Bois, fibres et pigments. H. : 103,5 cm Photo © Voyageurs et Curieux.
Photo 2 : Guerrier Fidjien, république des Fidji, Polynésie. Circa 1890. Tirage original sur papier albumine. 19,7 x 13,5 cm - Photo : John Waters Studio, Suva, Fidji © Michael Evans.
Photo 3 : Pendentif, Baoulé, Côte d’Ivoire. XIXe siècle. Or fondu à la cire perdue. H. : 5 cm, L. : 7 cm - Photo : Frank Verdier © Galerie Main Durieu Objet de prestige lié au pouvoir d’un chef Baoulé, ce très beau pendentif en forme de silure illustre, par sa finesse et son raffinement, la qualité exceptionnelle de l’orfèvrerie chez les Akan. L’or occupe ainsi une place symbolique prépondérante : ce métal est le symbole par excellence de la puissance politique mais il constitue aussi l’héritage sacré empreint de la force spirituelle des ancêtres. Le poisson silure est un animal sacré pour les Akan : il incarne un esprit puissant de l’eau, associé à la bonne fortune et à la fertilité.
Photo 4 : Statuette, Kulango, Côte d’Ivoire. Alliage cuivreux. H. : 6 cm - Photo : Guillem F-H © David Serra - Art Tribal.
Photo 5 : Corne à médecine, Toba-Batak, naga morsarang, Sumatra Première moitié du XIXe siècle. Corne de buffle, bois, crin. L. : 47 cm- Photo : Mathieu Ferrier © Alain Bovis.
Photo 6 : Statue, Pende oriental, R.D. Congo 19e siècle. Bois, pigments. H. : 31,5 cm En arrière plan : une huile sur toile d’Armand Vanderlick signée et datée 1936 Photo : Sylvia Bataille © Galerie Olivier Larroque. Photo 7 : © Galerie Alain Lecomte

Zoom de l'été : Les grands acteurs des arts extra-occidentaux

 

Dimanche 14 juillet à 15h

Autour de l'exposition CHARLES RATTON, L’INVENTION DES ARTS "PRIMITIFS", le salon de lecture du musée du Quai Branly a organisé plusieurs rencontres.
La prochaine concernera la série L’aventure d’une œuvre dans le noir .
Il s'agit d'une intervention faite dans le salon plongé dans la pénombre pour une découverte de l’objet par l’écoute et le toucher à partir d’un facsimilé.
Par Aurélien Gaborit, responsable de collections afrique et Hélène Wilhelm, conférencière de l’association Percevoir.

À venir : Inventions et réinventions de l'Art "Primitif"
vendredi 20 et samedi 21 septembre 2013 de 9h30-19h00

Théâtre Claude Lévi-Strauss- entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles
"À l'occasion de l'exposition consacrée à Charles Ratton, il s'agit de faire le point sur les recherches récentes qui précisent et modifient l'histoire de la reconnaissance et de la diffusion des oeuvres d'Afrique et d'Océanie de la fin du XIX° siècle au début du XXI°.
Qu'en est-il des altérations que leur font subir les modes de présentation et de compréhension occidentaux? Comment, à partir de quand, selon quelles modes ont-elles circulé? Quels sont les rôles des marchands, autant dans la connaissance que dans la commercialisation d'objets passés en un siècle du mépris à la plus haute valeur? Quels sont ceux des artistes, des primitivismes des avant-gardes à la création actuelle?
Ces questions seront présentées et discutées par des chercheurs issus de diverses disciplines scientifiques et par des acteurs de cette histoire.
Colloque organisé par le musée du quai Branly, Philippe Dagen (commissaire de l'exposition "Charles Ratton, l'invention des Arts "Primitifs" et Maureen Murphy (conseiller scientifique de l'exposition)".
Programme en cours d'élaboration

Spatules à chaux de Mélanésie

Une superbe exposition autour des spatules à chaux de Mélanésie nous attend à la Galerie Franck Marcelin d'Aix-en-Provence. Ces objets, à l'origine destinés à la consommation du bétel, présentent ici de véritables sculptures en partie supérieure et sont entièrement ornés de motifs complexes car détournés de leur fonction première : ils sont devenus des objets d'échange, d'apparat, de protection, de magie.



La plupart de ces spatules provient de l'Aire Massim, région située au Sud-Est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Certaines étaient utilisées dans le circuit de la Kula, d'autres ont été décorées avec soin car voulant témoigner du statut social de son propriétaire ou encore faire office de Gardien de maison.



Les sculpteurs ont rivalisé d'ingéniosité sur ces petits ouvrages, parfois utilisés dans un contexte de magie, pour favoriser la pêche ou protéger les embarcations du gros temps en mer. Un incroyable bestiaire où se mêlent figures anthropomorphes, se déploie au sein d'une flopée de volutes. Par exemple sur la spatule de droite, le personnage féminin repose en fait sur la gueule d'un crocodile ; plus haut, on remarquera deux oiseaux qui se font face et en dessous d'eux, l'on pourrait voir encore deux poissons affrontés.



Très raffinées encore, les spatules en écaille de tortue laissent apercevoir au sein de leur croissant des têtes d'oiseau. Dans le Sud de l'archipel de la Louisiade, de telles spatules étaient utilisées comme monnaie.



Si vous avez l'occasion, au coeur de l'été, de passer à Aix-en-Provence, poussez la porte de la galerie qui est un endroit enchanteur. Sinon, il faudra attendre début septembre afin de revoir l'exposition de spatules à chaux à Paris.

Photos de l'auteure, juillet 2013. Courtoisy Franck Marcelin.

Tapa d'Océanie

Les Musées d'Histoire Naturelle, ça commence toujours comme cela : un bond dans la Préhistoire !
Les "Sauvages" que je recherche, ça doit être classé dans ce coin... tout juste bons à faire du feu ! Pourtant, ce musée-là, n'a pas tout à fait commencé avec des collections de paléontologie, ni des curios, objets rapportés de contrées lointaines, mais avec l'achat de la collection d'oiseaux du pharmacien... en 1838 !


Ce que je suis venu chercher ici, ce ne sont pas des spécimens de préhistoire, d'entomologie ou encore de botanique, bien que très importants en nombre puisque les réserves du museum comportent 473 700 objets et seuls 500 d'entre eux ont l'honneur d'être exposés. Ce que je suis venu chercher ce sont des tapas, des étoffes d'Océanie, témoins de cultures raffinées du Pacifique Sud.



Une petite exposition didactique explique ce qu'est le tapa, une étoffe constituée à partir d'écorces battues. Elle illustre ses fonctions, d'abord utilitaires (habillement, fabrication des voiles d'embarcations...) puis ses usages cérémoniels (la divinité était souvent revêtue d'une cape) ou son importance comme monnaie.



Des vitrines montrent encore tous les objets traditionnels nécessaires à sa fabrication.
Bref, une heureuse initiative et ce n'est pas la première exposition de ce genre au Museum d'Histoire Naturelle d'Aix-en-Provence...
Malheureusement, elle risque d'être la dernière ! En effet, hébergé en plein centre ville dans un bel hôtel, le musée voit son bail venir à terme et le beau bâtiment doit être vendu... cette année !



Un comité se mobilise pour un nouveau lieu d'accueil et un nouveau programme pour un Museum des Sciences et d'Histoire Naturelle en Provence : Comité de Soutien Museum des Sciences

à suivre ...

Photos de l'auteure au Museum d'Histoire naturelle d'Aix-en-Provence.
Photo 2 : Gravure montrant la fabrication d'un tapa. Océanie ou cinquième partie du monde. Tome 3 (1838). G. L. Domeny de Rienzi, Paris. Fonds Bibliothèque Méjanes, Aix-en-Provence.
Photo 3 : Tapa Masi Kesa, d'origine fidgienne, coll. privée de Mme L.K. (France)
Photo 4 : Grand tapa. Ile de Futuna. Photo : Franck Picard/Florent Batisse.

Le Rhinocéros d'or

Une intelligente présentation de cet excellent ouvrage fut donnée par son auteur, François-Xavier Fauvelle-Aymar, il y a peu au salon de lecture Jacques Kerchache du musée du Quai Branly.
Celui-ci en effet nous donne à réfléchir sur 3 objets : le petit rhinocéros d'or de Mapungubwe d'où l'ouvrage éponyme ; un pectoral en or massif en provenance du tumulus de Rao au Sénégal, et des milliers de perles découvertes à Tätär Gur en Ethiopie.



Qu'ont ces trois objets en commun ? Il est aisé de répondre qu'ils ont tous été trouvés en contexte funéraire, qu'ils correspondent approximativement à la même période (XIIè - XIIIè siècle)... mais quoi encore ?



Un indice important : Près d'eux, de la porcelaine chinoise, des cauris indo-pacifiques... Que font là ces objets qui viennent de l'Orient ?
...Lire la suite

Photo 1 : Rhinocéros d'or de Mapungubwe, University of Pretoria
Photo 2 : Pectoral en or du tumulus de Rao, Musée de l'Institut Français d'Afrique Noire, Dakar
Photo 3 : Perles du tumulus de Tätär Gur, in Le rhinocéros d'or,François-Xavier Fauvelle-Aymar.

Le rhinocéros d'or

Une intelligente présentation de cet excellent ouvrage fut donnée par son auteur, François-Xavier Fauvelle-Aymar, il y a peu au salon de lecture Jacques Kerchache du musée du Quai Branly.
Celui-ci en effet nous donne à réfléchir sur 3 objets : le petit rhinocéros d'or de Mapungubwe d'où l'ouvrage éponyme ; un pectoral en or massif en provenance du tumulus de Rao au Sénégal, et des milliers de perles découvertes à Tätär Gur en Ethiopie.

Qu'ont ces trois objets en commun ? Il est aisé de répondre qu'ils ont tous été trouvés en contexte funéraire, qu'ils correspondent approximativement à la même période (XIIè - XIIIè siècle)... mais quoi encore ?

Un indice important : Près d'eux, de la porcelaine chinoise, des cauris indo-pacifiques... Que font là ces objets qui viennent de l'Orient ?
Il ont été apportés vraisemblablement par des marchands. Effectivement d'importantes communautés marchandes existaient dans le monde islamique médiéval. Le raisonnement que nous livre l'auteur est de faire l'hypothèse de l'existence de sites de commerce en contact avec l'islam à proximité des tumulus où l'on a retrouvé ces objets.
Et c'est précisément ce que nous fournissent des fouilles archéologiques.
Tout d'abord, le site de Mapungugubwe est situé près de Kilwa Kisiwani, petite île de la côte de l'actuelle Tanzanie, une cité remarquable du Xème au XVème siècle et le plus important des sultanats de la culture swahili qui possédait une extraordinaire mosquée :

Quand aux tumulus de Rao, il faut chercher Kumbi Saleh, décrit par Al-Bakrî et certainement capitale de l'empire du Ghana, probablement un des plus grands sites urbains connus d'Afrique de l'Ouest de l'empire du Ghana.

Enfin les perles... et l'on découvre le site de Zeylah , ancien port de commerce dans le golfe d'Aden.
Nous sommes bien au courant de l'existence d'un commerce transsaharien Nord-Sud, mis en place et structuré pendant le Moyen-Âge qui supposait une logistique importante : Existence au Nord de capitales, puis de villes plus au Sud qui ont des fonctions de port transaharien ; en miroir, des ports côté Sud, puis plus au Sud encore, des capitales telles Mali, Ghana, Gao, Kanem Bornu.

Ce que l'on connaît moins est l'existence d'un important commerce transversal. Et c'est précisément ce que veut montrer François-Xavier Fauvelle-Aymar : La dynamique commerciale entre Le Caire, Assouan, Aden, Le Sud-est de l'Inde et la Chine était considérable pendant l'époque médiévale !

Comme se plait à le dire son auteur, Le rhinocéros d'or est en réalité une somme de fragments d'un grand vitrail que constituerait l'histoire Africaine, des balises dans un domaine méconnu que constitue l'archéologie africaine qui a encore à nous révéler beaucoup de secrets.

Photo 1 : Rhinocéros d'or de Mapungubwe, University of Pretoria
Photo 2 : Pectoral en or du tumulus de Rao, Musée de l'Institut Français d'Afrique Noire, Dakar
Photo 3 : Perles du tumulus de Tätär Gur, in Le rhinocéros d'or,François-Xavier Fauvelle-Aymar.
Photo 4 : Plan de Kumbi Saleh, site Bibliothèque numérique sur la Mauritanie
Photo 5 : Cartes des échanges Nord-Sud. Photo 6 : Caret de la 7ème expédition maritime de Zheng He (1433).