Déjà qualifiée de tous les noms, de l'extra-terrestre à la sauterelle, la "bestiole" exposée à la Galerie Schoffel-Valluet pour ce Parcours des Mondes 2013, ne laisse pas indifférent. De quoi stupéfier celui qui s'aventure au bas des marches pour la contempler.
Un choc en plein figure ! Trouble, effroi, fascination se mêlent.
Il faut noter quelques polémiques concernant la validité de tel ou tel test scientifique qui agitent les "milieux". Mais comment et pourquoi en douter ?
L'intérêt d'une telle découverte à Bornéo en terre Dayak, questionne véritablement l'histoire de l'art de ces régions et leur peuplement.
Mais encore au-delà de ces considérations, elle interroge notre propre humanité.
Sculptée très probablement au Xvème siècle, peut-être à des fins de protection, quels hommes ont conçu cette créature ? Quel modèle ? Quelles croyances ? Quelles peurs terribles hantaient ce peuple qui érigea cette Chose ?
Immergée pendant une longue période, elle nous renvoie à nos fantasmes d'êtres monstrueux habitant le fond des eaux troubles, nous bouscule dans nos frontières mal établies entre l'humain et l'animal, et celles souvent hésitantes mais toujours précaires entre "Sauvage" et "Civilisé".
Photo de l'auteure, septembre 2013 lors du Parcours des Mondes. Courtoisy Galerie Schoffel-Valluet.
Pièce incroyable en effet !
La descente aux "enfers" par le petit escalier de la galerie était une expérience en soi. Je me suis passionné pour cette pièce incroyable.
Tellement incroyable et tellement des questions aussi... que beaucoup en ont oublié l'excellent travail des chercheurs du CNRS
(cf le Monde : http://mediateur.blog.lemonde.fr/2014/01/15/complements-dinformation-sur-lenigme-de-la-statut-de-borneo/)
Je pense que cette pièce fait face à deux obstacles majeurs :
- Elle remet en cause pas mal de choses comme vous le précisez... Les experts n'aiment pas les révolutions qui mettent en cause leur certitude.
- Ce marché en particulier, est dominé par l'expertise tenue par qq personnes, et peut être pas assez sur des expertises techniques. Cette redistribution de l'expertise peut en "blesser" plus d'un (et surtout personne n'aime être contredit... même si c'est pa un chercheur du CNRS)
Plus l'argent affluera sur ce marché, plus il doit devenir "adulte". Et un marché "adulte", c est un marché basé sur la confiance dans des experts MAIS justifiée et validée par des expertises techniques en rapport avec les montants en jeu. Si l'on veut que le marché décolle, il faut que les acheteurs aient confiance dans les experts, et cette épisode est dramatique car les experts sont pris en défaut.
Cette pièce est un révélateur de la jeunesse de ce marché. Cela aurait pu être le scandale d'une pièce fausse (par les études techniques) jugée vraie par les experts traditionnels (comme récemment dans le monde des livres anciens). Mais aujourd'hui, c est le scandale d'une pièce vraie jugée fausse par l'ancienne école.
Et c'est ça la beauté de cette pièce, un objet incroyable qui provoque un seisme au-délà de son ile, jusque dans notre monde, des siècles plus tard. Et ca, c est le signe d'une oeuvre majeure.
Rédigé par : Aug Beaufort | 16 janvier 2014 à 21:14
Vous écrivez : « Il faut noter quelques polémiques concernant la validité de tel ou tel test scientifique qui agitent les « milieux ».
Outre que ce terme « milieux » renvoie à des images digne de « Cosa Nostra » du Parrain de Francis Ford Coppola, il serait intéressant de savoir de quoi ce « milieu » parle.
Ce ne sont pas des tests qui ont été réalisés, mais des analyses scientifiques menées par des femmes et des hommes qui suivent des protocoles éprouvés.
Ces mêmes scientifiques travaillent régulièrement pour des institutions nationales et internationales y compris Le Louvre et Quai Branly.
http://www.lamoa.fr/references.html
http://www.xylodata.fr/page.php?lg=1&ra=3&rb=0&tp=12
Partant de là, je serai curieux de savoir quelle personne de ce « milieu » possède les compétences scientifiques nécessaires pour juger de la validité ou non des analyses scientifiques réalisées par ces laboratoires sur des objets appartenant à ces musées. Et pourquoi ces mêmes analyses réalisées sur cette pièce par les mêmes scientifiques seraient contestables.
Ceux-ci se sont exprimés dans le quotidien Le Monde à ce sujet:
http://mediateur.blog.lemonde.fr/2014/01/15/complements-dinformation-sur-lenigme-de-la-statut-de-borneo/
Cette polémique est entretenue par un petit nombre de gens de mauvaise foi. Et ce petit groupe colporte des idées fausses. Toute leur argumentation est développée et démontée ici:
http://thetribalbeat.blogspot.fr/2013_10_01_archive.html
Il est donc tout à fait extraordinaire que ce « milieu » rejette un appareil scientifique sans aucun argument scientifique. Ces comportements sont d’un autre âge, celui d’un obscurantisme qui affirmait que la terre était au centre de l’univers ou bien celui plus contemporain qui nie la théorie de Darwin.
Rédigé par : Bertrand Claude | 09 février 2014 à 05:54