La confiance n'est pas peut-être pas la condition nécessaire et suffisante pour qu'une photographie soit réussie, mais elle y contribue largement ! Ainsi en est-il des photos de Tassilo Adam dont il semble avoir su toucher ses sujets et surtout l'amitié du célèbre datu Pa Mbelgha qui l'autorisa à photographier des scènes plus ou moins intimes au sein de villages Karo Batak dans les années 1918.
Curieux destin que celui de ce jeune allemand, né en 1878, fils du peintre allemand Emil Adam et d'une mère italienne. À seize ans, il se rendit à Vienne et selon la légende, il aurait lu un livre sur les Batak de Sumatra. Fasciné, il partit quelques années plus tard pour travailler comme assistant dans une plantation de tabac. Mais c'était sans compter les crises de paludisme et autres maladies tropicales qui le contraignirent à retourner en Europe. À Vienne, il épousa Johanna mais retourna avec elle vivre à Sumatra où ils eurent trois enfants.
Passionné par la culture Batak, il réalisa de nombreuses photographies et quelques collectes d'objets, suffisamment pour réaliser une exposition en 1919 à Medan, capitale de Sumatra. Mais, de nouveau touché par les fièvres il dût se résoudre à s'installer à Java en 1921 et à mettre fin à sa carrière de planteur.
Un mal pour un bien certainement car c'est ainsi qu'il devint photographe professionnel et ethnographe pour le compte du gouvernement hollandais. Il fut ainsi reçu aux différentes cours de Java, lors des cérémonies et des danses qu'il photographia et filma. Ses dernières oeuvres sur le terrain datent de 1927, et on le retrouve à New York en 1929 où il devient conservateur du département Arts d'Asie du Brooklyn Museum. Il quitte cette fonction en 1933.
En 1944, Tassilo Adam fit don d'une partie de sa collection de photographies, assortie d'une importante documentation à l'Institut royal des tropiques à Amsterdam. Il décèdera en 1955.
Photographies de Tassilo Adam © Tropenmuseum, Amsterdam.
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