Détours des Mondes

Sommaire d'Octobre 2015

01 Octobre : Tribal Art Society - Photos du Parcours 2015
08 Octobre : Vente Zemanek - 31 octobre 2015
15 Octobre : Vente Arts Premiers - Millon&Associés - 22 octobre 2015
19 Octobre : Tribal Art Fair Amsterdam 2015
20 Octobre : Bibliographie - L'ornement du corps du chef à Fidji - Octobre 2015
23 Octobre : Vente Ader - 30 octobre 2015
24 Octobre : Vente Artcurial - African Spirit - 9 novembre 2015
26 Octobre : L'art contemporain africain- Conférence jeudi 29 octobre
27 Octobre : Didier Zanette - Exposition Plats Boiken - Conférence le 12 novembre
28 Octobre : Vente Binoche&Giquello - Art de Nouvelle-Guinée - Cartes géographiques anciennes - 6 novembre 2015




Photo de l'auteure - Tête Akan, Ghana, musée Dapper, septembre 2015

Sommaire d'Octobre 2015

01 Octobre : L'actualité de DDM-MediaTribal - Septembre 2015
05 Octobre : MediaTribal - Pour les collectionneurs
07 Octobre : Le rêve et le sacré : Peintures Gond de l'Inde centrale
09 Octobre : Les pratiques de collection d'art africain : appropriations et réappropriations
10 Octobre : Afrique : Archéologie & Arts
11 Octobre : L'or des Marapu
13 Octobre : Visage blanc - Coeur noir
14 Octobre : Fidji : L'ornement du corps du chef
19 Octobre : Mutations
21 Octobre : Tabua, Civatabua et Civavonvono de Fidji Mutations
22 Octobre : Un Papou en Occident
26 Octobre : Détours de jungle
29 Octobre : Une artiste à bord de La Korrigane



Photo de l'auteure, masque We/Kran au musée Dapper, septembre 2015.

Une artiste à bord de La Korrigane

L'association Détours des Mondes propose le mardi 3 novembre une conférence sur Régine Van der Broek. Elle sera réalisée par Christian Coiffier qui avait fait sa connaissance en 1997. Ces dernières années, elle lui a transmis quelques souvenirs d’enfance complétant sa biographie pour la publication de son œuvre iconographique et de son carnet de voyage.
" Le 28 mars 1934, trois hommes et deux femmes s'embarquent sur le luxueux yacht La Korrigane. Etienne et Monique de Ganay, Charles et Régine van den Brock sont les descendants de familles d'aristocrates et d'industriels français, ils sont accompagnés d'un de leurs amis célibataire Jean Ratisbonne. Etienne, la capitaine, dirige un équipage de neuf marins confirmés. Régine, sa soeur, est l'artiste du groupe, elle va durant près de deux ans saisir sur le papier et la toile les moments les plus marquants d'un voyage autour du monde qui va se focaliser sur les îles principales de l'océan Pacifique.
Outre les dessins de Régine et les photographies réalisées par son mari Charles, l'expédition rapporte en juin 1936 plus de deux mille cinq cent objets ethnographiques qui seront pour la majorité d'entre eux mis en dépôt au musée de l’Homme."
... à suivre dans le cadre de l'association

Photo : Régine van den Broek d'Obrenan (à droite) et sa cousine, Monique de Ganay (à gauche) sur la Korrigane en 1935 photo © Etienne de Ganay.

Vente Binoche&Giquello - Art de Nouvelle-Guinée - Cartes géographiques anciennes - 6 novembre 2015

Vente Binoche & Giquello le 6 novembre. Télécharger le catalogue

Didier Zanette - Exposition Plats Boiken - Conférence le 12 novembre

Vernissage jeudi 5 novembre 2015, à partir de 18h30

 

Conférence de Christian Coiffier le jeudi 12 novembre à partir de 18h30

Exposition du 6 au 28 novembre.

Un catalogue a été établi par Christian Coiffier à cette occasion, présentant ses recherches sur les plats de la région du Sepik

Consommer de la nourriture permet de satisfaire des besoins vitaux pour le corps mais c'est également un acte social qui inscrit un individu dans son identité culturelle. Les plats provenant de la région du Sepik en Papouasie-Nouvelle-Guinée servaient ainsi à présenter aux esprits locaux la nourriture qui leur était offerte.
Pour en témoigner, DZ Galerie Paris a sélectionné une quarantaine de plats en fonction de leur motif incrusté dans le bois. 

DZ Galerie · 18 rue Dauphine · Paris 75006

L'art contemporain africain- Conférence jeudi 29 octobre

Animée par Victoria Mann le JEUDI 29 OCTOBRE - DE 19 H À 20 H.

"Victoria Mann, fondatrice et directrice d’AKAA - Also Known As Africa -, première foire française d'art contemporain et de design consacrée à l'Afrique, reviendra sur l'évolution du marché de l'art contemporain africain. Elle expliquera l'importance de la création d'une foire spécialisée à Paris en 2015 et l'impact de cet événement pour cette scène. Enfin, elle analysera la place des artistes sur le marché international aujourd’hui et exposera sa vision de leurs perspectives d'évolution".

Détours de jungle

... liseur d’entrailles et de destins violets
récitant de macumbas
mon frère
que cherches-tu à travers ces forêts
de cornes de sabots d’ailes de chevaux

toutes choses aiguës
toutes choses bisaiguës
mais avatars d’un dieu animé au saccage
envol de monstres
j’ai reconnu aux combats de justice
le rare rire de tes armes enchantées
le vertige de ton sang
et la loi de ton nom

in Moi, laminaire, 1982, Aimé Césaire

Wilfredo Lam, c'est d'abord La jungle ! Cette explosion de couleurs, ce débordement de formes, cette "sauvagerie" : Perdue dans la contemplation de la toile, je me souvenais alors des paroles de Marlow "...c’était comme voyager en arrière vers les premiers commencements du monde, quand la végétation couvrait follement la terre et que les grands arbres étaient rois. […] C’était l’immobilité d’une force implacable appesantie sur une intention inscrutable »

Mais au-delà de ces visages-masques, ce sont aussi ces invités d'un autre monde, êtres hybrides, humains transformés sous l'emprise d'une possession, le tout baignant dans la couleur ocre de la terre.
Ceux-là, on a envie de les prendre moins au sérieux ! Et pourtant... ils m'évoquent les mimi tels ceux peints sur écorce par Yirawala, un abrorigène australien (ci-dessous). Ces personnages à l'aspect jubilatoire sont en fait de puissants et redoutables génies.
Que dire de ces "enfants sans âmes " de Wifredo Lam ? Inquiétante étrangeté...

Tout compte fait les êtres fantastiques qui peuplent les toiles de Wifredo Lam m'impressionnent ! Notre esprit peine à intégrer les créatures composites et celles-ci nous effraient car elles troublent les frontières nettes que nous nous sommes établis entre humain et non-humain.
Le titre du tableau ci-dessous "Corps et âme" dénote de ce malaise et nous nous demandons si ces êtres là n'ont pas déjà perdu et leur corps et leur âme !
Plongez sans modération dans cette "barbarie" surréaliste où "dans la nature tropicale tout se meut sous une quiétude apparente et, seule, la nuit révèle la fête occulte, la danse qui semble être la vie intime de toutes les créatures. Le monde du tropique n’est pas plastique, il est musical, orphique". (María Zambrano)

Au Centre Pompidou jusqu'au 15 février 2016.

Photos de l'auteure - Centre Pompidou, octobre 2015
et les Mimi au museu de cultures del Mon, Barcelone, octobre 2015.

Vente Artcurial - African Spirit - 9 novembre 2015

Vente Artcurial le 9 novembre : African Spirit- Une collection parisienne.

Extrait du dossier de presse :

"L’Afrique est au cœur de cette collection parisienne qui rassemble plus de trente œuvres sur ce thème, constituant la plus importante vacation consacrée à l’Africanisme depuis 20 ans à Paris. Elle renferme notamment 11 tableaux signés Jacques Majorelle, ainsi qu’un ensemble d’œuvres d’artistes belges du mouvement. La collection est estimée 1,8 M€ / 2 M$, et fera l’objet d’une présentation en avant-première à Paris en septembre, puis à Bruxelles et à Marrakech fin octobre, avant sa dispersion le 9 novembre 2015".
...JACQUES MAJORELLE ET L’AFRIQUE NOIRE
"Cette collection, réunie durant 25 ans, comprend notamment 11 œuvres de Jacques Majorelle (1886-1962)... A partir des années 1930, Jacques Majorelle peint des nus noirs, fasciné par la beauté et la sensualité de ces femmes qu’il fait poser dans la végétation luxuriante de son jardin. Il multiplie ses expériences sur la couleur et poursuit ses recherches d’application de poudre d’or et d’argent. De novembre 1945 à 1952, il multiple les séjours en Afrique Noire à la recherche des origines de ses modèles. Du Soudan à la Guinée, en passant par le Sénégal et la Côte d’Ivoire, ses voyages successifs le mèneront de plus en plus loin : foules bigarrées, scènes de marché, portraits de femmes, témoigneront de la vie de tout un peuple.
Cette maternité (circa 1940), chef d’œuvre de sa période africaniste, provenant des grands amateurs Barry Friedman et Félix Marcilhac, est estimée 350 000 - 550 000 € / 395 000 – 620 000 $. "....

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Photo : © Jacques Majorelle, Mère et Enfant.

Vente Ader - 30 octobre 2015

Vente Extrême-Orient, art précolombien, art d'Afrique le vendredi 30 octobre à Drouot.

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Un Papou en Occident

Lors de notre rencontre la semaine dernière avec Sebastien Minchin et George Nuku au Museum de Rouen, nous avons eu la chance de faire la connaissance de Mundiya Kepanga et de Marc Dozier. Plein d'humour et très observateur, Mundiya, un Huli des Hautes-Terres de Nouvelle Guinée, porte un regard évidemment décentré sur nos sociétés et bien sûr plein de bon sens !
En 2012, il avait fait don au muséum d'une magnifique parure caractéristique de son ethnie :



Invité à participer en tant que chef traditionnel à la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), Mundiya Kepanga interviendra à l’auditorium de l’Unesco, le 5 décembre 2015 de 18 h 30 à 20h dans le cadre des Universités de la Terre.
Réservez votre entrée sur le site L'Université de la Terre.

Auparavant nous pouvons le rencontrer à Paris le mercredi 25 novembre 2015 de 16 h 30 à 19 h 30 pour une conférence « Temps d’incertitude et Résilience : les peuples autochtones face aux changements climatiques », organisée par le Musée de l’Homme et l’Unesco à l’occasion de la Cop21. 17 Place du Trocadéro et du 11 Novembre, 75116 Paris, Tél. 01 44 05 72 72.
S'inscrire sur Indigenous2015


Mundiya a déjà été le héros de plusieurs documentaires réalisés par Marc Dozier dont L'exploration inversée pour laquelle, ce dernier avait invité deux Papous, Mundiya Kepanga et Palobi Palia, à venir explorer la France.
Marc Dozier est actuellement sur un nouveau projet, ayant voyagé trois mois à travers les Etats-Unis avec Mundiya : il s'agit d'un gros ouvrage très illustré La tribu des Américains.
Pour que ce livre voit le jour, il lance une campagne de crowdfunding à laquelle vous pouvez participer sur Ulule.

Photo 1 : © Marc Dozier, octobre 2015.
Photo 2 : de l'auteure, octobre 2015.

Tabua, Civatabua et Civavonovono des Fidji

En complément de l'excellente intervention de Stéphanie Leclerc-Caffarel hier dans le cadre de l'association Détours des Mondes sur l'ornement du corps du chef à Fidji, vous trouverez un tableau Pinterest regroupant d'anciens Tabua, Civavonovono et Civatabua :

Cliquer sur le tableau Fiji Ornements.
Les Tabua sont des dents de cachalot à usage cérémoniel. Généralement, elles ne sont pas portées comme un collier mais présentées dans les mains pour être offertes.
Civa signifie huître perlière ; cette racine est à la base du mot Civatabua, un pectoral composite fait de plaques d'ivoire assemblées et du mot Civavonovono, un pectoral lui aussi composite mais où l'huître perlière est sertie et incrustée.



Les très beaux exemplaires que nous trouvons par exemple à Cambridge ont été pour la plupart rapportés par le Baron Anatole von Hügel.

Photos de l'auteure au MAA Cambridge, 2013.

Bibliographie - L'ornement du corps du chef à Fidji - Octobre 2015

Bell, J.A. & Geismar, H., 2009. Materialising Oceania: New ethnographies of things in Melanesia and Polynesia. The Australian Journal of Anthropology, 20, p.3‑27.

Clunie, F., 1986. Yalo I Viti, Shades of Viti: a Fiji Museum Catalogue, Suva: Fiji Museum.

Gell, A., 1998. Art and agency : an anthropological theory, Oxford: Clarendon Press.

Hooper, S., 2013. « Supreme among our Valuables »: Whale Teeth Tabua, Chieftainship and Power in Eastern Fiji. Journal of the Polynesian Society, 122(2), p.103‑160.

Hooper, S., 1996. Who are the Chiefs? Chiefship in Lau Eastern Fiji. In R. Feinberg, R. Firth & K. Watson-Gegeo (eds.), Leadership and Change in the Western Pacific. London: Athlone Press, p. 239‑271.

Kaeppler, A., 1978. Exchange patterns in goods and spouses: Fiji, Tonga and Samoa. Mankind, 11(3), p.246‑252.

Lemonnier, P., 2013. De l’immatériel dans le matériel... et réciproquement! Techniques et communication non verbale. Journal de la Société des Océanistes, Paris: Musée de l’Homme, 1/2013(136-137), p.15‑26.

Lemonnier, P., 2012. Mundane Objects, Materiality and Non-Verbal Communication, Walnut Creek: Left Coast Press.

Revolon, S., 2012. L’éclat des ombres: contraste, iridescence et présence des morts aux îles Salomon. Techniques et culture, 58, p.252‑263.

Roscoe, P.B., 1995. Of Power and Menace: Sepik Art as an Affecting Presence. Journal of the Royal Anthropological Institute, 1(1), p.1‑22.

Sahlins, M., 1989. Des Îles dans l’histoire, Paris: Gallimard.

Veys, W.F., 2009. Materialising the king: The royal funeral of King Tāufa`āhau Tupou IV of Tonga. The Australian Journal of Anthropology, 20(1), p.131‑149.

Warnier, J.-P., 2009. Technology as efficacious action on objects... and subjects. Journal of Material Culture, 14(4), p.459‑470.

Bibliographie réalisée par Stépanie Leclerc-Caffarel.
Conférence DDM - octobre 2015.

Photo : Ratu Tanoa Visawaqa, Vunivalu de Bau, par A.T. Agate, 1840  - source: Wilkes, 1845, Narrative of the United States exploring expedition during the years 1838, 1839, 1840, 1841, 1842, Philadelphia, Lea & Blanchard. Vol. III p.58.

Mutations

Visite la semaine dernière au Muséum de Rouen en compagnie de son directeur Sebastien Minchin qui oeuvre sur le projet d'un "Muséum Durable et Responsable". Qu'y-a-t-il derrière ces qualificatifs ?
Il m'a fallu peu de temps pour réaliser que ces mots étaient emplis de sens pour rendre compte des actions que mène ce jeune directeur dynamique.
Sur le papier, cela signifie :

"Le Muséum Durable et Responsable : c’est se servir de ce qui fait l’héritage de l’établissement, son histoire, ses très riches collections mondiales, son esprit du lieu, comme d’une force questionnant sans cesse le XIXe et le XXIe siècle.
Chaque projet s’ancre dans le temps, en partant des collections du XIXe siècle et en les questionnant sur les problématiques d’aujourd’hui.
Chaque projet s’articule autour des principes du développement durable : social, environnemental, économique et culturel.
Chaque projet doit faire du Muséum un acteur responsable questionnant les sociétés au niveau local, national ou international.
Chaque projet s’inscrit dans une logique scientifique, source de compréhension de l’évolution des pensées, au travers des missions de conservation, de recherche et d’éducation dont le socle est la collection".

Dans la pratique ce sont des actions remarquables qui sont menées par la petite équipe du muséum. Sebastien Minchin parvient avec des moyens modestes à bousculer les rôles classiques dévolus aux musées par sa volonté forte de l'ancrer dans le XXIème siècle.
Comment ?
Ironie du sort, la base de départ est un musée tout poussiéreux car peu de choses ont bougé depuis sa création dans un ancien couvent en 1828. Il s'agit bien d'un « Musée de musées », resté longtemps un temple dédié à ses trois directeurs jusqu'à sa fermeture en 1996... et sa réouverture en 2007 !
S'il faut gérer dans un premier temps l'urgence (mises en conformité, issues de secours, passage du 110V à 220V...), il faut aussi composer avec 800 000 échantillons ! Pour le travail, on est bien au-delà d'un inventaire à la Prévert !
Au milieu de cette caverne d'Ali Baba, incroyable mais chancelante vieille dame, il s'est agi de s'atteler à un projet qui ne consiste pas seulement en la rajeunir mais en la transformer en véritable mutante.



Mutant ... c'est ainsi que se définit George Nuku qui collabore depuis 2011 au sein de la Galerie des Continents et qui vient de monter l'exposition Bottled Ocean 2115 dans laquelle le plexiglass est devenu un matériau sacré, une surface translucide qui joue avec la lumière. Il imagine la terre recouverte d'eau et "les survivants qui se sont adaptés à un monde nouveau"...
Pour le muséum, concrètement il faut bâtir des projets cohérents pour l'amener à être un lieu de débat. Ainsi, la restitution de la tête maorie dont les médias ont beaucoup parlé, était, au-delà du questionnement sur les restes humains dans nos musées, la marque d'une volonté de tisser des liens forts avec les communautés autochtones.
Le muséum, en se rapprochant du Musée Te Papa Tongarewa de Wellington, a initié une approche novatrice des collections ethnographiques en donnant carte blanche aux représentants de communautés maories afin de réaliser l'espace Océanie de la Galerie des Continents.
Cela s'est poursuivi avec l'Asie. Deux artistes indonésiens ont choisi les objets à présenter et ont réalisé la scénographie du continent au sein de la galerie.
Ce type d'action continuera avec les collections des Amériques et d’Afrique.



Au-delà de missions que l'on peut imaginer dans le cadre d'un musée, il en est d'autres que le muséum a initiées en ouvrant ses portes à des personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer. Auguste lieu de mémoire, il les a fait travailler sur leur mémoire à court terme mais aussi celle faisant appel aux souvenirs et ainsi. Chacun est alors devenu le metteur en scène de sa propre vitrine.
Cette action n'est pas terminée ... ce qu'entreprend le muséum n'est pas ponctuel mais s'inscrit dans le temps, c'est en cela qu'il est un acteur "responsable".



Il y aurait ainsi plusieurs manières de décliner "durable" et "responsable". Ce qui m'est apparu de plus fort dans le discours de Sebastien Minchin, c'est que l'on sentait dans ses convictions, les paroles d'un homme profondément attaché à la tolérance.
Avec l'acceptation de la différence et de la divergence, du regard "d'en face" forcément dérangeant, tout devient véritablement possible.

Photos de l'auteure, octobre 2015 excepté la photo 2 © Stéphanie Péron.

Tribal Art Fair Amsterdam 2015

Comme tous les ans, la foire d'Amsterdam réunit une vingtaine de galeries du 29 Octobre au 1er Novembre 2015 dans la charmante église De Duif - Prinsengracht 756, Amsterdam.

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Photo de l'auteure, octobre 2013.

Vente Arts Premiers - Millon&Associés - 22 octobre 2015

Vente le 22 octobre prochain à Drouot.
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Fidji : L'ornement du corps du chef

Détours des Mondes propose une conférence le mardi 20 octobre sur l'ornement du corps du chef à Fidji. Celle-ci sera réalisée par Stéphanie Leclerc-Caffarel qui abordera le façonnage réciproque des insignes du pouvoir et du corps souverain au XIXe siècle.
Le corps orné du chef était-il davantage tabu (sacré) que son corps nu ?
Quels matériaux composaient sa parure ? Sous quelles formes ? À quelles fins ?

Stéphanie Leclerc-Caffarel est diplômée de l’Ecole du Louvre et de l’Université d’East Anglia en Angleterre où elle a reçu son PhD en juillet 2014.
Elle est également chercheure associée au musée national des îles Fidji. Elle travaille sur la culture matérielle et les relations d’échange entre les Fidjiens et les Occidentaux enpériode pré-coloniale. Elle vient d’achever un post-doctorat d’un an au Musée du quai Branly.
Elle débute en janvier prochain un nouveau contrat de recherche de deux ans à la Smithsonian Institution, Washington DC. Collections muséales à l’appui, elle tachera de documenter la présence américaine à Fidji au XIXe siècle.

Photo : Tui Nadrau par Th. Kleinschmidt, 1877. (Photo P25.6.2, © Fiji Museum)

Visage blanc - Coeur noir

Juxtaposition de corps, de masques et de visages... Peau noire, peau blanche ... la figure se déforme ; mais au-delà des inventions plastiques les plus extraordinaires de Picasso, c'est l'art qui dénonce et interroge.



Comment ? L'expérience de l'oeuvre d'art ou plus généralement l'expérience esthétique peut-elle éduquer au Bien ? Que ce soit à partir des Demoiselles ou de Guernica, Picasso et les artistes contemporains présents à Picasso.mania nous laissent un goût amer à l'image d'Adel Adessemed qui rappelle que "L'homme est un loup pour l'homme".



Alors on se souvient des pires cauchemars : l'homme ordinaire peut devenir un tortionnaire, l'esthète un bourreau... Résonnent encore les phrases d'Alain Bosquet :

J’ai gazé quelques Juifs : c’est une race affreuse, 
puis je me suis distrait en écoutant Mozart.
J’ai fusillé des partisans : c’est la chienlit,
puis j’ai humé la rose avec un tel amour !

J’ai dépecé l’Arabe : une bête de somme, 
puis j’ai mis des faveurs au cou de mon caniche; 
J’ai enterré vivants des Arméniens : les Turcs 
avaient raison ! puis j’ai songé au Tintoret,

à Vélasquez, à Zurbaran. J’ai réchauffé
le Nègre : était-il fade, avec sa sauce au vin !
puis au bord de la mer j’ai relu Jean Racine.

J’ai arrosé les Vietnamiens, de ce napal
qui les réduit à ce qu’ils sont : quelques cloportes,
puis j’ai fait ma chanson d’homme civilisé.

Bien sûr, Picasso... et les Autres, ce n'est pas "que" cela. Réjouissons-nous aussi et gavons-nous de sa boulimie iconographique, notamment des portraits de "ses" femmes de toutes les couleurs...




Photos de l'auteure, exposition Picasso Mania, Paris octobre 2015.
Photo 1 et 3 © Picasso
Photo 2 : Masque Tsogho, © MQB;
Photo 4 : © Adel Adessemed, Who's Afraid of the Big Bad Wolf ? 2012
Photo 5 : © Robert Colescott, Les demoiselles d'Alabma, 1965.
Photo 6 : © Faith Ringgold, L'atelier de Picasso (détail), 1991.
Photo 7 : © Erro', Picasso Melting Point

L'or des Marapu

Les tombes et stèles (les kadu watu ou cornes de pierre) de l'Ouest de Sumba correspondant à des personnages particulièrement importants, sont ornées de motifs reprenant les formes des bijoux composant le trésor des familles nobles.
Ces bijoux sont essentiellement les mamuli, ces boucles d'oreilles en forme d'oméga aux rebords finement ciselés de figures élégantes. Ces objets ne sont pas réellement des boucles d'oreille mais des biens qui circulent notamment lors de compensations matrimoniales ou encore de funérailles.



Certains ont rejoint les possessions des Marapu (textuellement "Grand-Père en tant que créateur et source de vie"). Dès lors, ils ne circulent plus. Ils sont devenus trop "chauds" car chargés du pouvoir de ces Ancêtres ou Esprits.
À côté des mamuli, on trouvera encore ces pectorals recourbés, en or, imposants, que sont les marangga.



Une photographies des années 30 du Tropenmuseum montre le Raja d'Anakalang exhibant son importante collection de bijoux. Parmi eux figurent aussi des lamba (ou tabelo) qui sont des diadèmes en or.



Le fait que ces objets soient devenus possessions des Marapu les rend dangereux à être portés. Aussi, assiste-t-on à une curieuse coutume qu'est la présence de Papanggang lors des funérailles.
Georges Bréguet qui a assisté à celles de la reine Tamu Rambu Yuliana en 2003 (cf. son article), nous apprend que des esclaves, les Papanggang, deviennent ce jour là gardiens et substituts des nobles défunts. Ce sont eux qui sont alors chargés de porter les bijoux afin d'accompagner l'âme de leur ancienne maîtresse dans sa dernière demeure.




Photo 1 © Photo de l'auteure, Détail stèle de Kabonduk, Sumba, 2015.
Photo 2 © Photo de l'auteure, mamuli au Metropolitan Museum, 2011.
Photo 3 : © Metroplitan Museum, marangga.
Photo 4 : © Tropenmuseum, photo environ 1930.
Photo 5 : © Georges Bréguet, Papanggang 2003

Afrique : Archéologie & Arts

Une initiative intéressante à signaler :

"Afrique : Archéologie & Arts, revue annuelle dédiée à l’archéologie et aux arts d’Afrique, entend rendre compte de la diversité des cultures anciennes du continent en s'appuyant sur des disciplines connexes, en particulier les méthodes de l’histoire de l’art pour l’étude des productions artistiques.
Fondée par l’équipe Afrique du laboratoire ArScan (Archéologies et sciences de l’Antiquité), elle publie, en français et en anglais, des travaux originaux ainsi que des synthèses ou des cahiers sur des sujets thématiques. Ces textes sont accompagnés d’une abondante documentation iconographique.
Prévoyant la mise en ligne progressive de l’intégralité de sa collection, la revue inaugure son site avec ses deux derniers numéros consultables en texte intégral".

Au sommaire du numéro 10, j'ai, entre autres, noté un article intéressant de Pierre Boutin : "Comment se constituent les collections : l'exemple Senoufo." et celui de Mathilde Buratti : "Les ogo banya des Dogon", ces grandes coupes fermées.
Les membres de Détours des Mondes se rappelleront la conférence fort intéressante de Mathilde au sein de notre association en janvier dernier sur les oracles à souris de Côte d'Ivoire...
Dans le numéro 9, j'ai aussi remarqué un article de Roger Joussaume que je viens juste d'évoquer au sujet des monuments funéraires imposants de Sumba et qui signe un passionnant article sur des Files de pierres dressées dans le sud de l'Éthiopie et au nord du Kenya.

Bref, n'hésitez pas à consulter ces deux premiers numéros mis en ligne : N°10 - 2014 et N°9 - 2013 !

Photo 1 : Sénoufo-Fonon, village de Natiemboro (Napié), vers 1950. Matières : bois, kaolin, ocre, corne de guib harnaché, fibres. Cote : MA 124.940.006. Don P. Boutin, 1987. Crédits © Musée africain, Lyon, 2014. Photo: Jean-Julien Ney - http://aaa.revues.org/docannexe/image/222/img-7.jpg
Photo 2 : Crédits Collecteur : Marcel Griaule (mission Lebaudy). Collection ethnographique de l’université de Strasbourg (n° 2002.0.64). Hauteur : 69 cm. Photo : Jean-Luc Fauquier. © Collection ethnographique de l’université de Strasbourg - http://aaa.revues.org/docannexe/image/235/img-6.jpg.

Les pratiques de collection d'art africain : appropriations et réappropriations

Vous avez certainement suivi notre rencontre du mardi 16 décembre 2014 qui posait la question à différents intervenants : La collection : Une oeuvre d'art ?
Parmi les intervenants, Julien Bondaz nous avait entretenu des motivations des collectionneurs africains d'art africain traditionnel (revoir la video).
Dans un ouvrage collectif dirigé par Brigitte Derlon et Monique Jeudy-Ballini intitulé L'Art en transfert, de l'excellente collection Cahiers d'Anthropologie sociale, Julien Bondaz vient d'écrire un article sur le sujet : "L’art primitif réapproprié ? Les collectionneurs d’art africain en Afrique de l’Ouest".

et plus généralement au sommaire de cette édition :

Brigitte Derlon et Monique Jeudy-Ballini

Introduction. Arts et appropriations transculturelles.................................................. 9

Julien Bondaz

L’art primitif réapproprié ?
Les collectionneurs d’art africain en Afrique de l’Ouest ............................................ 24

Florence Duchemin-Pelletier

Négocier les conceptions de l’art : les Inuit et l’Occident ........................................... 49

Catherine Choron-Baix

Des voix, des images.
L’œuvre de Shirin Neshat entre Téhéran et Luang Prabang ...................................... 66

Brigitte Derlon et Monique Jeudy-Ballini

Appropriations et réparations dans l’œuvre de Kader Attia .......................................77

Nathalie Manrique

Noces gitanes : ostentation et dissimulation ............................................................... 95

Mathilde Oliveau

D’ici ou d’ailleurs : l’internationalisation du flamenco à Jerez de la Frontera .......... 108

Cosmina Ghebaur

« Une fois devant, ils aimeront. »
Médiation culturelle, appropriation et non-publics en banlieue parisienne ........... 127 

Un excellent numéro à dévorer !

Photo 1 : © Femi Akinsanya African Art Collection.

Vente Zemanek - 31 octobre 2015

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Le rêve et le sacré : Peintures Gond de l'Inde centrale

L'association Détours des Mondes propose le mardi 13 octobre une conférence de Vikas Harish, intitulée "Les peintures Gond entre le rêve et le sacré".
Les rêves sont l’expression d’une « autre» réalité ainsi représentée dans les peintures des tribus Gond de l’Inde centrale. Le style pictural des Gond est reconnaissable à des images fluides, surréelles et de formes pointillistes : expressions contemporaines exprimant la crainte, l’irréel et le sacré.
C’est l’étonnante et triste destinée d’un artiste, Jangarh Singh Shyam, qui donna naissance à un style. La conférence, illustrée par des images, est centrée sur cet art, jusque-là inconnu, qui représente une autre facette de l’art moderne indien toujours évolutif et cependant traditionnel.



Vikas Harish est historien d’art et muséologue. Il a été le conseiller scientifique de l’exposition Autres Maitres de l’Inde, présentée au musée du quai Branly. Il a également contribué à une exposition sur Picasso en Inde.

Photo 1 : © Jangarh Singh Shyam, Tigers hunting, 1995 http://jangarh-singh-shyam.blogspot.com/ Narmada Valley, Madya Pradesh, Inde Photo/Collection © H. Perdriolle.
Photo 2 : © Jangarh Singh Shyam. 1996

MediaTribal - Pour les collectionneurs

Consultez la "petite soeur" de Détours des Mondes : MediaTribal , un blog que j'alimente depuis plus de 2 ans .

Vous y trouverez 

* des catalogues de ventes Art Tribal en pdf,
* les bibliographies sur les thématiques de nos conférences depuis 2009,
*... et quelques petits documents "Art tribal"...

Tribal Art Society - Photos du Parcours 2015

Feuilleter le catalogue de Tribal Art Society sur le Parcours des Mondes 2015 :

L'actualité de DDM-MediaTribal - Septembre 2015

DDM-MediaTribal est un blog consacré à la documentation autour des arts premiers : des catalogues de ventes aux enchères en pdf et des bibliographies sur des thématiques précises et qui font l'objet de nos conférences constituent les principales ressources qu'on peut y trouver.

Au sommaire de septembre 2015 :

01 Septembre : Tropical Forests of Oceania: Anthropological Perspectives
02 Septembre : Colloque international : L'inca et le conquistador
06 Septembre : La Belle et la Bête : Galerie Alexis Renard
07 Septembre : L'art africain d'Hier à Aujourd'hui par Marc Léo Felix
13 Septembre : Rue des Beaux Arts
15 Septembre : Vente Civilisations - Asie, Amérique, Afrique, Océanie - 26 septembre
16 Septembre : Vente Origine Auction - 26 septembre 2015
17 Septembre : Vente Cabinet de curiosités & collection art africain - 25 septembre
26 Septembre : Kongo : Power and Majesty
29 Septembre : Bibliographie - Tombes et villages de Sumba - octobre 2015

Notre revue mensuelle ainsi que des documents concernant la vie de l'association se trouvent sur l'Espace Membres Cent Détours. Celui est réservé à nos adhérents.

Ainsi, au sommaire du numéro 66 paru le 28 septembre :

* L'Actualité de Bernard Martel,
* Mémoire Argentique : "Tant que les lions..." par Chantal Harbonnier-Pasquet
*ContreChamp par Bernard Martel,
* Formes & Matières d'Afrique : "Une poupée Nyaneka Mwila d’Angola " par Joël Portal,
* Avant -Première : "La pierre, le pouvoir et la mort (Île de Sumba)" par Martine Belliard-Pinard,
* Avant -Première : "Les peintures Gond entre le Rêve et le Sacré" par Vikas Harish
* Avant-Première : " L'ornement du corps du chef à Fidji" par Stéphanie Leclerc-Caffarel
* Agenda d'octobre

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