Non pas sur les traces de Tintin mais à Rotterdam. À la veille d'Halloween, la célèbre couleur orange qu'affectionnent les Néérlandais (en souvenir probablement de Guillaume Ier d'Orange-Nassau qui a guidé la révolte contre la domination espagnole) remplit la ville. Dans cet élan, il avait alors donné les couleurs de l'ancien drapeau des sept Provinces-Unies (orange, blanc et bleu).
Mais, c'est beaucoup de bleu à l'image du grand océan qu'a retenu le Wereldmuseum pour ses présentations du Pacifique : une collection Océanie où d'incroyables pièces sont ainsi auréolées. Celles des îles de l'Amirauté, toujours polychromes, gardent tout de même un zeste d'orange ! Ou encore ce masque incroyable de Nouvelle-Irlande, enchevêtrement complexe d'éléments anthropomorphes et zoomorphes. Qui gouverne qui ?
Ces superbes Korwar ont pris des couleurs mais, comparés à mes photos prises en 2011, ils ont bien diminué en nombre dans les salles d'exposition. Hélas ! Sacrifiés sur l'autel de la mode muséographique, ils ont dû rejoindre leur carton !
Des pièces sont sorties de l'ombre, tel ce dragon-chien Dayak ou aso, un des avatars du Dragon femelle, lié à la représentation de la déesse du Monde "inférieur", de la création, proche des eaux primordiales. Le motif d'aso se retrouve dans de nombreuses réalisations Dayak, les bijoux, les boucliers, les porte-bébés... dès lors qu'il s'agit de se protéger.
J'en ai parlé il y a peu dans le cadre des conférences Détours des Mondes...
Mais le musée de Rotterdam n'est pas que le reflet de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (connue sous le nom de Vereenigde Oostindische Compagnie) ou VOC. Le réseau des navires de commerce a très tôt fait entrer des objets du Bas-Congo notamment au XIXème et nous allons les retrouver dans l'exposition Afrika 010 présentée actuellement au musée et ce jusqu'en janvier 2017.
Je l'aurais aimée en orange
Ou même en arc-en-ciel comme les embruns
Étrange
Photos de l'auteure, Rotterdam octobre 2016.
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