Enfin, dans cette édition 2019 du Parcours des Mondes, des expositions s'intéressant à d'autres continents : Patrick Fröhlich proposera 11 oeuvres...
Jonathan Hope est spécialisé dans les arts et la culture de l'Asie du Sud-Est et propose une exposition intitulée Célébration
Pour la Galerie Kapil Jariwala, ce sont Dévotion et Vénération illustrées par des oeuvres indiennes...
Olivier Larroque est sensible aux Materia. Voilà ce qu'il écrit dans le dossier de presse : "Qu’ils soient pêcheurs sur l’île d’Hokaido, indiens Hopi dans les plaines d’Arizona ou pasteurs sur les berges du fleuve Niger, les peuples du monde ont su tirer profit de leur environnement pour donner forme à leurs créations artistiques. Une économie subtile de recyclage des produits de la chasse ou de collecte ciblée de matériaux offerts par une nature qu’ils connaissent bien. Progressivement, ces artistes démiurges, forgerons, peintres ou sculpteurs intégreront également à leurs oeuvres les produits du commerce avec d’autres peuples, d’abord voisins puis beaucoup plus éloignés à la faveur des premières explorations. Fer, bois, vannerie, cuivre martelé, bronze, cuir de buffle ou parchemin, pierre, clous de tapissier, ronces, écorces de bouleau, coton, os de rennes, perles, cheveux, coquillages... La variété des matériaux donne le tournis et l’élégance poétique des compositions ne cesse de nous émerveiller. D’un somptueux bouclier Bedja du Soudan en cuir de reptile et de pachyderme à un reliquaire Kota du Gabon en feuilles de bronze martelées sur une âme de bois ; d’une cuillère-écumoire Zoulou d’Afrique du Sud - chef d’oeuvre de vannerie collectée au XIXe siècle - à une figure de procession Bozo du Mali pop et acidulée des années 1960, en passant par des objets rares d’Asie, d’Océanie et des Amériques, une trentaine d’oeuvres rigoureusement choisies témoignent du génie des arts extra-occidentaux".
La galerie Meyer Oceanic Art propose une exposition intitulée Zoomorphisme.
Thomas Murray déploie des "Raretés" pour la majorité, asiatiques...
Quant à Runjeet Singh, spécialisé dans les armes et armures anciennes orientales, il nous en propose une belle sélection pour le Parcours des Mondes 2019.
Signalons encore la première participation au Parcours des Mondes d'un jeune marchand, Nicolas Rolland, qui présentera une sélection d’œuvres anciennes provenant d’Afrique et d’Océanie.
Dans le domaine de la publication, on lui doit la direction de l'ouvrage Afrique, à l'ombre des dieux. Collections africaines de la Congrégation du Saint-Esprit, parue en 2017 et l'année dernière, l'importante somme Galerie Pigalle: Afrique, Océanie. 1930. Une exposition mythique , en collaboration avec Charles-Wesley Hourdé.
Sera particulièrement à l'honneur, la statuaire Lobi avec une centaine de statuettes miniatures provenant de la collection d'Emmanuel et Florence Bordier, ces derniers ayant été très sensibles à la puissance de ces petites sculptures : « Si nous comparons deux œuvres similaires du même sculpteur mais de tailles différentes, nous observons généralement qu’elles ne sont pas dans un rapport homothétique. La petite n’est pas une simple réduction de la grande. On constate un rapport de disproportion : la tête est souvent hypertrophiée, les projections frontales ou latérales plus fortes, les flexions plus marquées, provoquant ainsi cette impression de monumentalité ». (Florence Bordier-Metgé)
J'avais évoqué dans une précédente note quelques thèmes d'exposition choisis par des galeries lors du prochain Parcours des Mondes. Je la complète aujourd'hui par des thématiques touchant aux arts traditionnels africains.
La galerie Dandrieu-Giovagnoni propose ainsi une exposition intitulée Esprit de Géométrie en présentant 12 sculptures africaines anciennes provenant du Nigéria, de la Côte d'Ivoire, du Burkina Faso et du Libéria.
Voilà trois jeunes hommes diplômés de l'Université de Pennsylvanie (ceux qui sont debout sur la photo) qui vont se retrouver au bout du monde... William Henry Furness III, Hiram Milliken Hiller, docteurs en médecine en 1891 et Alfred Craven Harrison, Jr. qui y reçut un baccalauréat honorifique en 1899... mais aussi fils d’un millionaire de l’industrie sucrière, il proposa ses services aux deux premiers en 1897.
Furness et Hiller sont à Bornéo en 1896... En fait, Furness monte quatre expéditions vers l'Asie du Sud - Est et l'Océanie entre 1895 et 1903, accompagné d'Hiram Hiller puis d'Alfred C. Harrison. Tous trois étaient fascinés par les peuples de ces "mondes mystérieux" de l'Extrême-Orient ; ils ne se sont donc pas arrêtés à cette grande île et visitèrent une vingtaine de pays, principalement en Asie de l'Est, y compris l'Inde, le Japon, la Chine, la Birmanie, la Thaïlande, le Sri Lanka, et la Russie. En 1896, Furness partit en reconnaissance avec Charles Hose sur le fleuve Baram (Sarawak) et acheta des pièces aux chefs Kenyah. À partir de 1897, Furness retourna sur le Baram, alors que les autres voyagèrent plutôt dans la partie néérlandaise de l’île. Dans toutes ces années, Furness, Harrison et Hiller n'ont pas toujours voyagé ensemble et cela complique les recherches sur leurs itinéraires et les nombreuses notes et documents qu'ils ont laissés.
Quant aux objets, les collections du Penn Museum détiennent environ 2000 artefacts rapportés par ces expéditions. Il suffit d'interroger la base de données du musée pour se rendre compte de la quantité et diversité rapportées. Pourtant c'est Hiller qui écrit : « Il y a un an, un collectionneur néérlandais A.W. Nieuwenhuis est passé chez les Mendalams (Kenyah)... les prix sont terriblement élevés et nous devons marchander comme des commerçants chinois pour avoir quoi que ce soit à un prix décent. Il est évident que Nieuwenhuis a trop gâté ces gens en leur payant le prix qu’ils demandaient »...
En 1903, Furness devient conservateur de la section d'ethnologie générale du Penn Museum.
Les spécimens de la faune recueillis ont été donnés à l'Académie des sciences naturelles de Philadelphie et les doublons sont allés enrichir les collections du Peabody Museum de l'Université Harvard.
Furness n’a jamais écrit sur les collections, il s’intéressait aux peuples et aux origines raciales. Parmi ses nombreux ouvrages, on peut, entre autres, et télécharger
publié en 1902. Le Penn Museum a également mis à l'honneur cette collection "Harrison - Furness - Hiller" avec une exposition montée en 1989 : The Dayaks, People of the Rainforest.
Un mini documentaire, très intéressant, a été réalisé à l'occasion :
À noter encore que Furness est retourné dans le Pacifique Sud en 1903, et a passé deux mois sur les îles Yap en Micronésie. On lui doit photographies et informations sur les fameuses monnaies de pierre nommée Rai, grands disques généralement en aragonite.
Je relie l'annonce faite par François Pannier et Adrien Viel (ce dernier travaillant sur les traditions chamaniques népalaises) de la création d'un site spécifique à l'association appelée ARCH : Association pour le Rayonnement des Cultures Himalayennes Ce site a pour dessein "d’informer et de mémoriser le maximum d’informations, de créer un fond photographique, filmique et sonore", ayant fait le constat de bouleversements profonds, anciens mais aussi récents, dans le monde himalayen.
Les conférences que la Galerie Le Toit du Monde organise mensuellement ainsi que ses Lettres seront désormais publiées sur ce nouveau site. Si vous souhaitez collaborer à ce travail de recherche ou y apporter votre contribution, vous avez possibilité de vous inscrire à l’association.
Sous la direction de Jessica De Largy Healey et Eric Wittersheim avec des articles disponibles en ligne intégralement.
Jessica De Largy Healy et Eric Wittersheim : Le Pacifique au cinéma : représentations et réappropriation. Martin Maden : The Rise of Film Authorship in Papua New Guinea and the invention of Process Filmmaking. A personal Journey. Pascale Bonnemère : Chris Owen en Papouasie Nouvelle-Guinée : entre idéal collectif et vocation personnelle. Jonathan Larcher : Visualité et imageries du pouvoir en Océanie. Dennis O’Rourke, un cinéaste des « zones de contact ». Vilsoni Hereniko : Authenticity in Cinema: Notes from the Pacific Islands. David Lipset : Disney’s Moana and the Portrayal of Moral Personhood in Hollywood’s Pacific (1932-2016). Mirose Paia et Marie Salaün : Quand Disney déchaîne les passions : retour sur la controverse autour de Moana. Margaret Jolly : Tanna : Romancing Kastom, Eluding Exoticism ? Marc Tabani : John Frum Superstar : images du culte du cargo à Tanna (Vanuatu). Chantal Spitz : Essai. Pour émerger un cinéma autochtone dans le Pacifique. Gwendoline Malogne-Fer : Questions d’« authenticité » : filmer une controverse religieuse et culturelle à Moorea (Polynésie française). Micah Van der Ryn : Visual Anthropology and Intangible Cultural Heritage preservation in American Samoa. Éric Soriano : Un ajustement postcolonial. À propos de Gilles Dagneau et des années calédoniennes du Gendarme Citron. ainsi que de nombreux comptes-rendus...
Parmi les personnes qui ont compté pour la connaissance des peuples de Bornéo à la fin du XIXème siècle, et pour la partie néerlandaise, il y a encore le médecin Anton Willem Nieuwenhis, officier dans l’armée néérlandaises des Indes orientales. Il monta une grande expédition dans le Centre de Bornéo avec le zoologue J. Buttiköfer, le botaniste Johannes Hans Gottfried Hallier, et le géologue Gustaaf Adolf Frederik Molengraaf entre 1893 et 1894 ; puis il en entreprit deux autres 1896-1897 et 1898 -1900 avec l'idée de traverser Borneo d’Ouest en Est, de Pontianak à Samarinda. Les objets qu'ils collecta se trouvent maintenant au museum de Leyde. Il laisse un ouvrage publié en 1900 :
Un ouvrage en néerlandais de 700 pages comprenant de nombreuses illustrations... Puis, entre 1904 et 1907, il publie Quer durch Borneo, un millier de pages sur l'ensemble de ses 3 expéditions, avec là encore de précieuses illustrations ; cette fois-ci, un livre publié en allemand.
Les photographies des expéditions ont été prises pour la plupart par Jan Demmeni et on peut les retrouver en ligne dans les collections du musée de Leyde par cette entrée.
Alfred C. Haddon après son expédition dans le Détroit de Torrès sera le premier maître de conférences en ethnologie à Cambridge en 1900. Mais en 1898, il est au Sarawak à l'invitation de Charles Hose. Il s'intéressera alors aux textiles Iban et, à partir d'indications sur les motifs fournies par Hose, écrira un manuel, publié en 1936, qui fera autorité en la matière, Iban or sea Dayak fabrics and their patterns.
Son travail à Borneo est en quelque sorte marginal par rapport à la documentation incroyable qu'il ramena, d'une part, lorsqu'il se rendit pour la première fois dans le détroit de Torrès pour étudier la biologie marine mais aussi pour enregistrer la vie de la population en 1888-1889 ; et bien sûr, d'autre part, lorsqu'il dirigea l'expédition de Cambridge dans le détroit de Torrès dix ans plus tard (objets, notes, dessins, photographies et enregistrements de mythes et légendes des îles). On le retrouvera de nouveau en 1914, en Papouasie Nouvelle Guinée, accompagnée de sa fille, photographe, avec une belle documentation ramenée notamment du Golfe de Papouasie.
La base de données du MAAA Cambridge fournit déjà une importante documentation mais la National Library of Australia met à disposition un ensemble conséquent de Papers of Alfred C. Haddon, quant à la British Library, elle possède des enregistrements.
De nombreux ouvrages, planches de dessins et photographies peuvent être téléchargés selon vos recherches.
Notamment la publication de 1901, Head-hunters; black, white, and brown, traitant à la fois de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et de Bornéo est-elle
Le musée du Sarawak de Kuching a vu le jour en 1886 à l’initiative de Charles Brooke. Le bâtiment, édifié en 1891, abrite une collection ethnographique, de nombreux spécimens d'histoire naturelle et une section sur l'industrie pétrolière au Sarawak.
Le cœur de la collection d’histoire naturelle provient de la collection de Hugh Low, un administrateur britannique avec pour principale passion l'histoire naturelle, qui rejoignit très tôt James Brooke. Ses notes prises entre 1844 et 1846 constituent des documents précieux :
Mais le premier personnage important pour l'histoire des collections ethnographiques est probablement Charles Hose, un administrateur britannique nommé au Sarawak en 1884 par Charles Brooke. Il était passionné par la faune, la flore et la compréhension des modes de vie des peuples indigènes. Sa collection d'objets ethnographiques fut achetée par le British Museum en 1905 (on trouve quelques objets au Horniman Museum et à Cambridge). Il a écrit un ouvrage très documenté et abondamment illustré, publié en 1912 :
Pendant l’occupation japonaise, le musée fut placé sous la direction d’un officier japonais très intéressé par les cultures et il fut préservé de pillages éventuels. Puis, lors de l’occupation britannique de 1947 à 1967, Tom Harrison, le directeur du musée contribua de manière significative à son enrichissement.
En outre, le musée publie depuis 1911 une revue de qualité : The Sarawak museum journal, riche d'articles consacrés à l’histoire naturelle, l’archéologie, l’ethnologie du Sarawak et de Bornéo mais aussi à d’autres thèmes et autres régions de l'Asie du Sud Est.
En août 2017, une partie des collections d’histoire naturelle était exposée au rez-de-chaussée ; le premier étage était quant à lui dédié aux collections ethnographiques et présentait notamment des maquettes de maisons longues des divers groupes ethniques du Sarawak.
Il semble que depuis octobre 2017 le musée soit fermé pour rénovation. Réouverture prévue mi 2020.
Photo 1 : Vitrine au Musée du Sarawak, Kuching, de l'auteure, 2017.
Photo 2 : Extrait de Sarawak ; Its Inhabitants and Productions: Being Notes During a Residence in that Country.
Photo 3: Extrait de The Pagan Tribes of Borneo de Charles Hose.
En cette période estivale, je vais reprendre quelques notes non publiées au sujet de conférences données il y a quelques années dans le cadre de l'association Détours des Mondes, généralement pas ou peu développées sur le Blog. Il y a trois ans, j'évoquais les arts traditionnels Dayak, venant de passer quelques semaines au Sarawak et au Sabah. Peu de choses sont connues de la nuit des temps à Borneo... Mais depuis quelques décennies, des recherches archéologiques se sont mises en place, bien sûr freinées par la présence de reliefs et de zones forestières denses, mais probablement aussi par la volonté de déforestation au profit de la culture intensive de palmiers. Signalons néanmoins que pendant une dizaine d'années, une équipe française a mené des fouilles dans la région de Kalimantan Timur (années 90) sous la direction de Jean-Michel Chazine et François-Xavier Ricaut afin de mieux comprendre le peuplement de Bornéo et ce, suite à la découverte fortuite de ces sites par Luc-Henri Fage.
Cette équipe a pu démontrer que ces grottes avaient été utilisées depuis plus de 10000 ans par des chasseurs-cueilleurs de manière continue, ayant laissé des traces sur les parois des grottes. La présence de cet art pariétal devrait pouvoir éclairer les processus de peuplement entre Asie et Australie. De nombreuses tombes ont été également retrouvées dans les grottes attestant d’anciennes coutumes Dayak, ainsi que du mobilier lithique et des céramiques.
Mais c'était compter sans les ressources actuelles des nouvelles technologies, et récemment, Maxime Aubert (université Griffith, Australie) a montré que ces représentations remonteraient au minimum à 40 000 ans.(cf. video).
Bien plus tard, et la carte ci-dessus parle d'elle même, Bornéo apparait comme un lieu incontournable dans un circuit d'échanges entre la Chine et cette partie de l'Asie du Sud-Est ; la présence de grands fleuves pouvait permettre à des jonques de s'aventurer un peu dans l'intérieur et collecter des produits de commerce.
Dans cette grande île, de multiples peuples cohabitent depuis longtemps. Les Malais et les Chinois sont arrivés essentiellement aux XVIIIe et XIXe siècles. Ils venaient s'installer là comme commerçants, ouvriers pour les plantations, puis des Indous, des Bugis venus des Célèbes, des Indonésiens venus de Java et d'autres encore venus des Philippines. Quant aux Dayaks, considérés comme les véritables indigènes, des "proto-malais", ils sont censés appartenir à une première vague de peuplement. De nos jours, ils ne représentent que le quart de la population.
Parmi les Dayaks, il existent des groupes ethniques bien différents (Iban, Bidayuh, Selako, Melanau, Kayan, Kenyah, Orang-Ulu, Bahau...), chacun suivant un ensemble de traditions (adat) mais pratiquant des rites très différents, parlant des dialectes distincts et menant des modes de vie liés à des environnements divers.
Le terme générique "Dayak" est dû aux Musulmans et aux populations côtières qui les ont ainsi nommés globalement "peuples de l'intérieur". Au cours des siècles, des migrations ont bien sûr eu lieu, créant petits et grands territoires, au gré bien souvent de guerres ou de rivalités tribales.
Quant aux Occidentaux, ils sont présents dès le XVIème siècle avec les Portugais puis un peu plus tard, les Hollandais et les Britanniques. Ils entrent bien sûr en conflit avec les Chinois et les Javanais qui contrôlaient le commerce de la région.
Au XVIIIème siècle, les Hollandais conquièrent Banjarmassin et les Britanniques s’installent au Sabah actuel. Cette dualité explique en partie la division actuelle de l'île, séparée entre l'Indonésie et la Malaisie.
Mais Bornéo est aussi le théâtre incroyable de tentatives de contrôle des terres par des aventuriers occidentaux de tous poils !
Alexander Hare en 1812 obtient ainsi du sultan de Banjarmassin le contrôle d’un petit état indépendant, James Erskine Murray tente de contrôler des terres sur la Mahakam mais sera repoussé, et au Nord c’est l’histoire devenue célèbre de James Brooke qui obtient un royaume à partir de marchandages avec le sultan de Brunei. La dynastie de ce qu'on appellera les "Rajas Blancs" (En Indonésie le "Raja" et non le "Rajah" est le titre du seigneur territorial) débute. Encore de nos jours au Sarawak, on en trouve la trace, et leur mémoire semble respectée.
James Brooke fut ainsi le premier à contrôler, vers les années 1840, un territoire entourant Kuching (capitale du Sarawak) et tenta de réformer le gouvernement géré jusqu'à présent selon les coutumes ancestrales du Brunei. Charles Brooke son neveu lui succèdera en 1870 et continuera la politique de son oncle notamment contre l’esclavage et la chasse aux têtes. Cette dynastie anglaise régna ainsi sur le Sarawak pendant un siècle jusqu'à l'occupation japonaise.
26 décembre 1999, l'anthropologue André Itéanu et le réalisateur Eytan Kapon arrivent dans la province d'Oro (Papouasie-Nouvelle Guinée). L'année 2000 se profile et l'on prédit beaucoup de choses au passage du millénaire, notamment la résurrection des défunts... Les confessions en place, l'Eglise apostolique et l'Eglise anglicane, rivalisent de prédictions et tout cela cohabite avec la tradition Orokaiva. Tensions, dissensions pointent entre les différents protagonistes. Celui qui veut réaliser une cérémonie traditionnelle coûte que coûte, avec les dépenses de bananes, taros et surtout de cochons à sacrifier qui y sont afférentes, se bat contre ceux qui ont choisi le chemin de l'huile de palme pour gagner de l'argent "facilement" et qui détruisent le travail traditionnel et les liens sociaux. Un combat classique direz-vous entre tradition et modernité, mais dont on perçoit la complexité sociale sous-jacente, et le rôle non négligeable de la religion. Le film se termine le 27 janvier 2000... Passionnant avec de beaux morceaux d'émotions mais aussi d'humour !